Le roi des Belges Philippe et la reine Mathilde ont entamé lundi une visite d’Etat de trois jours en France, qui vise à “approfondir la relation bilatérale”, notamment en matière de défense et de transition énergétique.
Le couple royal, arrivé en train à Paris, a été accueilli par le président Emmanuel Macron et son épouse Brigitte à l’Arc de Triomphe sous un généreux soleil d’automne.
Les deux chefs d’Etat ont déposé une gerbe aux couleurs des deux pays et ont rallumé la flamme devant la tombe du Soldat inconnu au son des hymnes nationaux. « Le Roi, la Loi, la Liberté ! » et “Allez, enfants de la Patrie!” puis sonna.
Le couple royal a ensuite été accueilli à l’Elysée par Emmanuel et Brigitte Macron pour un entretien. Un dîner d’État – auquel participera le Premier ministre belge Alexander De Croo – sera servi en leur honneur dans la soirée à l’Elysée.
En attendant, le roi, accompagné de six ministres, “consultera le Premier ministre Michel Barnier sur les relations bilatérales ainsi que sur les questions européennes et internationales” lors d’un déjeuner à Matignon, a annoncé la diplomatie belge.
Depuis l’échec du camp macroniste aux législatives et la formation d’une coalition avec la droite, Emmanuel Macron a perdu une partie de ses pouvoirs au profit du Premier ministre, notamment en matière économique, et se concentre désormais sur son domaine réservé. , les Affaires étrangères et la Défense.
– Partenaires stratégiques –
La dernière visite d’État en France d’un souverain belge remonte à 2003, lorsqu’Albert II et son épouse Paola, les parents de Philippe, avaient été accueillis par Jacques Chirac. Emmanuel et Brigitte Macron ont, de leur côté, effectué une visite d’État en 2018 en Belgique.
“Ce voyage constitue une nouvelle occasion de célébrer l’amitié fraternelle qui unit la France et la Belgique, une amitié fondée sur une histoire et une géographie communes, ainsi que sur un héritage culturel et linguistique qui rapproche les deux pays”, a noté la présidence française.
Il permettra “d’approfondir la relation bilatérale de défense et de sécurité, la densité des échanges économiques et commerciaux ainsi que la coopération académique, scientifique et d’innovation, qui contribuent à la souveraineté européenne”, a-t-elle souligné.
Les deux pays entendent notamment approfondir leurs relations dans « le domaine de la transition énergétique et de la défense », a précisé la diplomatie belge.
Dans l’après-midi, le Roi participera à un débat sur la coopération militaire bilatérale en présence des chefs d’état-major des deux armées, a-t-elle précisé.
A cette occasion, quatre véhicules militaires lui seront remis, qui “servent d’exemple à l’interopérabilité des unités terrestres belges et françaises”, a-t-elle relevé.
– « Champion terrestre » –
La France et la Belgique ont signé en mai un accord pour la production de munitions de petit calibre et ont annoncé leur volonté de renforcer leur partenariat stratégique dans le domaine des armes terrestres.
Les deux pays sont liés depuis 2018 par un partenariat baptisé « CaMo » qui portait initialement uniquement sur l’acquisition par la Belgique des blindés français Griffon et Jaguar et s’est étendu en 2024 aux véhicules Serval et aux canons César.
Le groupe industriel belge John Cockerill a également finalisé en juillet l’acquisition du français Arquus, qui produit des éléments des canons César et des véhicules blindés Griffon et Jaguar, afin de créer un « champion européen du territoire ».
Compétitivité, réindustrialisation, décarbonation de l’économie: le séjour royal abordera également avec des conférences et des visites d’entreprises, notamment à Lille (nord), plusieurs grands thèmes d’actualité de l’Union européenne, selon le palais royal belge.
Avec ce séjour en France, Philippe, qui règne en Belgique depuis 2013, boucle un cycle de visites d’État dans tous les pays voisins – après l’Allemagne, les Pays-Bas et le Luxembourg – qui sont autant d’investisseurs et de partenaires commerciaux de premier plan.
La France et la Belgique partagent une frontière commune de plus de 600 km. Environ 39.000 Français se rendent chaque jour en Belgique pour travailler et 8.000 Belges font le trajet inverse, selon les chiffres officiels communiqués côté belge.
Sur le plan économique, la Belgique est le premier investisseur étranger dans la région Hauts-de-France, arrêt le dernier jour de la visite d’Etat mercredi.