Élection présidentielle au Tchad : le Premier ministre Succès Masra affirme avoir gagné : Actualités

Élection présidentielle au Tchad : le Premier ministre Succès Masra affirme avoir gagné : Actualités
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Le Premier ministre Succès Masra a affirmé jeudi avoir remporté “la victoire au premier tour” de l’élection présidentielle de lundi au Tchad, avant l’annonce des résultats officiels attendus dans la soirée.

La compilation des résultats par son propre camp “confirme la victoire du premier tour, celle du changement par rapport au statu quo”, a annoncé M. Masra dans un long discours sur sa page Facebook. « La victoire est éclatante et sans tache », a-t-il proclamé.

La commission électorale doit annoncer les résultats officiels dans la soirée.

Dans son discours, M. Masra a également affirmé que le camp du candidat et général Mahamat Idriss Déby Itno, proclamé chef de l’Etat il y a trois ans par l’armée, annoncerait que ce dernier avait « gagné » l’élection présidentielle et tentait ainsi de « voler victoire du peuple ».

“Tchadiens, mobilisez-vous pacifiquement, sereinement (…) pour prouver votre victoire”, a-t-il déclaré.

Cette élection doit marquer la fin d’une transition militaire de trois ans et de nombreux observateurs estimaient qu’il y a encore 10 jours c’était joué d’avance en faveur du jeune général de 40 ans.

Mais l’économiste Masra, 40 ans également, a surpris tout le monde en rassemblant des foules considérables lors de sa campagne, au point de s’enhardir et de se dire capable de gagner, sinon de pousser M. Déby jusqu’au second tour prévu en juin. 22.

Le président de l’ANGE Ahmed Bartchiret a annoncé jeudi après-midi que les résultats provisoires du vote seraient annoncés dans la soirée, à partir de 20h00 (19h00 GMT).

L’annonce anticipée des résultats, avec 12 jours d’avance sur le calendrier officiel, laisse place à la spéculation. D’autant que le camp Masra est ostensiblement engagé dans son propre décompte des voix depuis le soir du dépouillement, aux côtés du seul autorisé, celui de l’Agence nationale de gestion des élections (ANGE), composée et désignée par le pouvoir militaire.

Lundi, huit autres candidats étaient en compétition contre MM. Déby et Masra, mais comme ils étaient peu connus ou peu considérés comme hostiles au pouvoir, ils n’avaient aucune chance de remporter plus de quelques voix.

– « Pilote et copilote » –

Dès l’annonce de sa candidature, Masra a indiqué qu’il participait à pérenniser l’équipage actuel de « pilote et copilote » (M. Déby et lui, NDLR) d’un avion volant « vers la démocratie ».

Ses anciens alliés issus d’une opposition très violemment réprimée et muselée depuis trois ans l’ont accusé d’être un « traître » rallié à la junte et dénoncé une candidature censée donner un « vernis démocratique » à une élection « prévue d’avance » en faveur du général, afin de prolonger une « dynastie Déby » vieille de près de 34 ans.

Après 30 ans à diriger le Tchad d’une main de fer, le maréchal Idriss Déby Itno a été tué par des rebelles en avril 2021 alors qu’il se rendait au front, et l’armée a immédiatement proclamé son fils Mahamat président de transition à la tête d’une junte de 15 généraux.

Trois ans plus tard, le jeune général tente de légitimer sa présidence par les urnes. De nombreux observateurs prédisaient encore récemment que ce ne serait qu’une formalité, comme pour son père, officiellement élu et réélu confortablement six fois après son coup d’Etat de 1990.

Mais des ONG internationales ont exprimé leurs doutes sur une élection « ni libre ni crédible » après que la junte ait réprimé violemment, voire sanglante, toute opposition et écarté de la course à la présidentielle les plus sérieux rivaux du général Déby.

– « Assassiné » –

L’un d’eux, le propre cousin de Mahamat Déby et son plus farouche opposant, Yaya Dillo Djérou, a été tué le 28 février par des militaires qui avaient pris d’assaut le siège de son parti. L’opposition assure qu’il a été « assassiné », d’une « balle dans la tête à bout portant ».

L’existence d’un “système de fraude depuis plusieurs élections” aurait poussé le camp de M. Masra à se méfier de l’ANGE, chargée du décompte des voix, assure à l’AFP un cadre du parti de M. Masra, qui requiert l’anonymat.

En phase avec le reste de l’opposition qui appelait au boycott du vote, la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) s’est inquiétée le 3 mai d’une « élection qui ne semble ni crédible, ni libre, ni démocratique ». « dans un contexte délétère marqué par (…) la multiplication des violations des droits de l’Homme ».

Mercredi, le parti Les Transformateurs de M. Masra a dénoncé des « menaces graves » contre son chef et ses partisans ainsi que des « violences et arrestations arbitraires » contre ces derniers depuis l’élection, ainsi que des fraudes. Et a appelé « le peuple » à « défendre sa volonté exprimée dans les urnes ».

 
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