un couple devant le tribunal après s’être disputé sur une affaire PMA en Espagne

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Par Éditorial Essonne
Publié le

30 avril 24 à 6h36

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Sur quelles bases ce couple fonctionnait-il ? Amour réciproque, défaut narcissique, dépendance affective ou manipulation ? C’est la question à laquelle devait répondre mardi 23 avril 2024 la 10e chambre criminelle du tribunal judiciaire d’Évry-Courcouronnes. Dorian V., le prévenu, était poursuivi pour des violences perpétrées sur la mère de son fils. Le cas n’est pas courant. Personne ne sait ce qui unit émotionnellement ce jeune homme au chômage et cette femme qui a deux fois son âge.

Une première PMA en Espagne

La défense, tout comme la partie civile, a évoqué une relation toxique, une histoire d’attraction et de rejet entremêlés où chacun, tel un effet miroir, ne peut se passer de l’autre. Par intérêt ou par amour ? C’était la question sous-jacente de cette audience. Dorian V. a un profil atypique. Il présente bien. Il s’exprime clairement, sur un ton un peu pédant, qui révèle vite ses difficultés psychologiques. Il y a quelques mois, il a entamé une relation avec une femme de 52 ans qui souhaitait ardemment donner naissance à un nouvel enfant.

En France, au-delà de 45 ans, une femme ne peut pas recourir à la Procréation Médicale Assistée. Mais cette possibilité existe en Espagne où aucune limite d’âge n’est fixée pour utiliser cette technique médicale. En tout cas, sans préjuger de leur véritable motivation, leur petit garçon est né à l’été 2022.

Dorian reconnut l’enfant. Mais le jeune homme de 24 ans peut se montrer violent. Il est habitué à nouer des relations avec des femmes plus âgées que lui. Il se comporte à chaque fois comme un coucou, investissant dans leur vie. Après la naissance de leur enfant, Dorian a été condamné à une mesure d’éloignement après une violente dispute avec Sonia. Il s’installe dans l’Aude, chez un oncle, dans l’espoir d’y trouver un emploi stable. Sans succès. Les deux amoureux ont néanmoins continué à communiquer. Sonia a besoin du consentement écrit du père de son enfant pour entreprendre une nouvelle grossesse assistée et voyager à nouveau en Espagne.

“Mon client a été manipulé par cette femme”

Brisant son interdiction, Dorian rejoint Sonia à Morigny-Champigny. Ils se retrouvent le samedi 20 avril 2024, mais leurs retrouvailles dégénèrent vite. ” Je lui ai reproché son comportement addictif ce que je n’ai pas trouvé compatible avec son désir de maternité et nous nous sommes battus”, a-t-il expliqué.

L’avocat de Sonia a tenté de convaincre le tribunal que son client était incapable de dire non à son amant. ” Quoi qu’elle fasse, il s’accroche. Je ne sais plus comment la protéger. » Celle du prévenu s’est montrée beaucoup moins clémente : « Mon client a été manipulé par cette femme. Elle a profité de ses faiblesses psychologiques certifiées par les médecins. Il a répondu à son désir, mais un enfant n’est pas un meuble qu’on achète au coin de la rue », a-t-elle conclu.

Le tribunal a choisi, à l’issue du délibéré, deinterdire tout contact entre les deux amoureux pendant deux ans. En passant, l’avocate de Dorian a résumé cette affaire à sa manière. « Cette femme n’avait pas besoin d’un père, juste d’un parent. »

*Le prénom a été modifié.

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