Vainqueurs cette semaine alors que Liverpool a perdu trois points face à Everton, Manchester City et Arsenal semblent partis pour se disputer le titre de champion d’Angleterre. A quatre journées de la fin, les deux équipes proposent un remake de la saison dernière mais dans un contexte bien différent.
Arsenal est un leader conditionnel. Les Gunners ont certes un point d’avance sur Manchester City, mais les hommes de Pep Guardiola ont un match en main à jouer contre Tottenham le 14 mai. Pour les semaines à venir, les Londoniens ont donc l’occasion de prendre l’avantage et de mettre la pression sur leur adversaire. Mais c’est Manchester City qui a son destin entre ses mains dans une course au titre qui peut se jouer sur de nombreux aspects.
- Arsenal a appris mais Manchester City le sait par cœur
Il faut tomber pour apprendre à marcher et Arsenal a connu une chute vertigineuse il y a un an. Longtemps leader au cours d’une saison fantastique, le club du nord de Londres a trébuché plusieurs fois de suite en avril, lorsque William Saliba s’est blessé au dos, jusqu’à dilapider cinq points d’avance sur Manchester City. Mais cette équipe, qui n’avait jamais participé à une course au titre, a dû passer par cet apprentissage. Un an plus tard, Arsenal est plus mature, mieux préparé et connaît les pièges.
Problème, en face, Manchester City est devenu au fil des saisons un spécialiste du sprint final. Depuis l’arrivée de Pep Guardiola à l’Etihad Stadium, le club n’a jamais été battu lorsqu’il était en lutte pour le titre. Face à Liverpool (2018-19 et 2021-22) ou à Arsenal (2022-23), les Cityzens en sont toujours sortis vainqueurs. Liverpool (2019-20) et Chelsea (2016-17), les deux seules équipes à avoir battu Manchester City de Guardiola, l’ont fait en s’envolant beaucoup plus tôt dans la saison.
Arsenal aurait sans doute préféré que le rôle d’arbitre dans la course au titre ne tombe pas entre les mains de son rival de longue date, Tottenham. Mais ce sont les Spurs qui auront pour tâche d’affronter Arsenal puis Manchester City ces dernières semaines. Pour le derby de Londres, ce sera à partir de dimanche, jour où les Spurs, sur leur terrain, voudront jouer le même tour à Arsenal qu’Everton a joué à Liverpool cette semaine, pour sortir les Reds de la course au titre.
Le choc entre Tottenham et City est prévu le 14 mai, quelques jours seulement avant la dernière journée de la saison. A condition de ne pas perdre de points d’ici là, c’est ce jour-là que Manchester City pourra reprendre la tête de la Premier League, s’il ne l’a pas déjà fait. Mais les Gunners comme Cityzens ont de quoi craindre les Spurs, qui ont obtenu un nul à l’Emirates (2-2) et un autre à l’Etihad (3-3) cette saison.
- Un calendrier plus dur pour Arsenal
Le derby contre Tottenham dimanche constitue une première grande étape pour Arsenal. Mais il y en aura un autre presque aussi difficile, dans deux semaines, avec le déplacement à Old Trafford. Deux chocs en quatre matchs pour les Gunners, le calendrier est chargé et finir avec 12 points sur 12 serait un exploit. A l’inverse, Manchester City, hormis le match contre Tottenham, bénéficiera d’un calendrier plus abordable (Nottingham Forest et Fulham à l’extérieur, Wolverhampton et West Ham à domicile).
Bonne nouvelle pour Mikel Arteta, il a malgré tout enregistré le retour de joueurs blessés en fin de saison qui pourraient faire la différence. Thomas Partey, indisponible une grande partie de la saison, a été excellent face à Chelsea cette semaine. Jurriën Timber, victime d’une rupture des ligaments croisés en août, est sur le point de faire son retour, peut-être dès ce week-end contre Tottenham. D’une manière générale, Arsenal bénéficie pour l’instant d’un effectif au complet, sans la moindre blessure.
- Haaland incertitude pour Manchester City
Contrairement à son homologue, Pep Guardiola doit gérer quelques pépins physiques en fin de saison. Le plus important concerne Erling Haaland, touché contre le Real Madrid en Ligue des champions et absent face à Brighton jeudi soir. Manchester City n’a pas eu besoin de son attaquant norvégien pour balayer les Seagulls (4-0), mais l’histoire pourrait être différente ces derniers jours.
Encore moins flamboyant cette saison, sans doute moins crucial que Phil Foden, notamment dans les grands matches, Erling Haaland a régulièrement sauvé Manchester City dans des matchs compliqués. Ces dernières semaines, c’est lui qui a par exemple débloqué des situations délicates face à Everton ou Brentford. Dans ce sprint final, Pep Guardiola aura donc besoin de son attaquant, et si possible en forme, pour tenir le rythme effréné auquel Manchester City est habitué.
Robin Wattraint Journaliste RMC Sport
