Joseph Dodor, le buteur emblématique du Waremme Volley, s’exprime avant le match historique contre Menin

Joseph Dodor, le buteur emblématique du Waremme Volley, s’exprime avant le match historique contre Menin
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« J’ai déjà pensé à tout arrêter mais le volley c’est toute ma vie et Waremme est mon club préféré. « Si vous avez déjà franchi la porte de la salle Edmond Leburton ou du Pôle ballons, il est évident que vous l’avez déjà croisé. Il s’agit de Joseph Dodor. Ou plutôt « Jet ». Présent dans le monde du volley depuis 54 ans, le Waremmien voue un amour inconditionnel pour la discipline mais aussi pour le club de sa ville. Un club qui livre une saison historique en Ligue et qui n’est plus qu’à une victoire de la Coupe d’Europe. « C’est évidemment exceptionnel mais de nature, je suis une personne prudente. Aurons-nous le budget nécessaire pour assurer ce genre de chose ? J’ai toute confiance dans le comité, puisque les personnes en place n’ont plus rien à démontrer en termes de gestion. Mais dans le passé, plusieurs clubs participaient à une Coupe d’Europe et s’en mordaient les doigts après, raconte l’homme de 68 ans. Cependant, c’est peut-être la première et la dernière fois que Waremme a l’opportunité de se qualifier pour une telle compétition. J’apprécie le jeu et je ne recule pas devant mon plaisir. Je sais que ce vendredi soir, je serai un peu plus tendu que d’habitude… »

Dans les vestiaires, nos adversaires chantaient : « Les Wallons font caca »

Marqueur depuis que le club évoluait en Nationale 3, « Jet », surnommé ainsi en raison d’une faute d’orthographe dans un journal local annonçant son arrivée à Waremme, a tout connu en terres hesbignonnaises y compris, forcément, les premières saisons compliquées au sein de l’élite. « On nous voyait souvent comme Petit Poucet mais je n’ai jamais ressenti d’animosité envers le club. Par contre, quand on jouait en Nationaux, c’était fou. Un jour, on a même entendu nos adversaires chanter dans le vestiaire d’Anvers : « Les Wallons, c’est de la merde. » Lors du match retour, notre coach de l’époque avait envoyé un mail avec une grosse crotte fumante aux joueurs avec le message : « N’oubliez pas que les Wallons font caca. « Nous avons gagné 3-0 et le club anversois n’a touché aucun ballon. »

Il n’a raté que 4 matchs à domicile

Preuve de sa disponibilité à toute épreuve, le Waremmien n’a raté que quatre matches à domicile. “Et même lorsque ma femme Maria a eu une crise cardiaque le matin d’un match contre Menen, j’avais quand même envie de faire le voyage”, se souvient Joseph, qui a même assumé le rôle d’entraîneur. J’ai tout fait à Waremme (rires). J’ai toujours joué du bon volley sans jamais atteindre le haut niveau. Je comptais sur ma taille et ma volonté. Quand je vois maintenant les moyens mis en œuvre pour former les jeunes, je suis aux anges. »

Parce que le passe-temps de « Jet », ce sont les jeunes. « Mon rêve serait de voir un jour notre Ligue composée uniquement de joueurs locaux. Je suis plus heureux quand Perin, Fafchamps ou Thys s’engagent à Maaseik. Même chose quand les jeunes joueurs flamands explosent avec nous. »

Toujours des contacts avec des joueurs étrangers

Véritable touche-à-tout, Joseph Dodor apprécie le contact humain avec les joueurs. » Avant son départ, le Brésilien Eddy Felicissimo (NDLR : qui n’a joué que la saison 2021-2022 avec Waremme) venait manger chez lui. Il m’a dit qu’il était gêné car il avait vécu la pire saison de sa carrière. Avec les réseaux sociaux, il est beaucoup plus facile de rester en contact avec des inconnus. Je me souviens aussi d’un Danois (NDLR : Kalle Madsen) qui, selon moi, a volontairement gâché le dernier match de la saison à Achel. Parce qu’une fois le rendez-vous terminé, il m’a demandé de le conduire à l’aéroport le lendemain matin. C’est dommage qu’il soit un excellent joueur. »

Son meilleur souvenir restera sans doute la première victoire du cercle d’Hesbignon à Maaseik, le 21 octobre 2017. A l’époque, les joueurs de Dimitri Piraux étaient menés 2-0 avant de complètement renverser la situation. « Rien que d’y penser me donne des frissons », se souvient l’intéressé. On était complètement passé à côté de l’essentiel avant une fin de rencontre incroyable. Par chance, j’ai dîné en VIP pour ce match. J’ai même gagné une écharpe aux couleurs de Maaseik avant le match. Une fois que c’était fini, je ne voulais plus revenir au VIP. Nous avons célébré avec l’équipe et j’ai décidé de faire signer cette écharpe par les joueurs et le staff. Je l’ai ensuite proposé à Vincent (NDLR : Perin) qui était à l’étranger à ce moment-là. »

Un premier exploit réussi par le club de Warem qui, il est vrai, a connu des débuts compliqués en Ligue A. « La deuxième saison a été la plus douloureuse pour moi. On ne joue pas bien et Jean-Lou (NDLR : Jean-Louis Jacob) meurt d’une crise cardiaque après un beach-volley. C’était mon acolyte au club, se souvient Joseph avec émotion. La première rencontre sans lui, j’ai pleuré comme une madeleine. C’était un mardi soir et nous allions à Menin en Coupe de Belgique. C’était la première fois qu’on battait une grande équipe. Il aurait été tellement fier du groupe… »

Jean-Louis Jacob et Joseph Dodor. ©Éric Salmon
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Avant, on se moquait de nous

Ce vendredi soir, Waremme a donc l’occasion d’écrire la plus belle page de son histoire… à Menin. « Avant, les gens se moquaient de nous. Un collègue marqueur m’a fait cette réflexion récemment. Lorsque les équipes flamandes affrontèrent Waremme, elles savaient qu’elles allaient gagner facilement. Mais ce n’est plus le cas, dit Joseph. Avant le début du championnat, j’étais persuadé qu’on allait se qualifier pour les play-offs. Mais après notre première rencontre à Achel, j’ai vite déchanté. Heureusement, Kévin Klinkenberg est monté au créneau pour soutenir les jeunes. Depuis plusieurs jours, je ressens une effervescence particulière dans le club. Dimanche dernier, c’était la première fois que je voyais Alain Cabay (NDLR : l’entraîneur) s’énerver contre l’arbitre. Cela montre que nous souhaitons tous obtenir ce fameux ticket européen. Mais à Menin, je crains qu’il ne fasse chaud et tendu. Ce sera le match de l’histoire donc si on gagne, la fête pourra en tout cas être mémorable. »

Quel que soit le résultat ce vendredi soir, Joseph Dodor restera le plus fervent partisan des Wawas. « J’avais toujours dit que j’arrêterais de jouer au volley-ball à 50 ans. Mais le Covid est passé par là. Tant que ma santé tient, je serai là. »

 
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