L’ancien numéro un mondial de ski alpin, l’Autrichien Marcel Hirscher (35 ans), a annoncé son retour à la compétition cinq ans après avoir pris sa retraite. Il portera les couleurs des Pays-Bas.
“Je veux avant tout avoir l’opportunité de participer à des courses pour le plaisir”, a-t-il expliqué dans un communiqué de la fédération néerlandaise (NSkiV). C’est en effet sous les couleurs de la nation de sa mère qu’il concourra désormais.
C’est “un grand honneur”, a réagi Frits Avis, directeur technique du NSkiV, peu habitué à accueillir de si grands noms dans un pays dont le point culminant culmine à 322 mètres d’altitude. Marcel (Hirscher) est une légende mondiale et une Source d’inspiration pour tous les skieurs », a-t-il ajouté.
L’Autriche est d’accord
L’Autriche, où l’ancien skieur jouit du statut de rock star, a approuvé sa demande à contrecœur. “Nous avons appris ces derniers jours que Marcel Hirscher envisageait un retour sur le circuit international”, a déclaré le secrétaire général de la fédération autrichienne (ÖSV), Christian Scherer.
“Bien sûr, nous regrettons grandement sa décision de demander un changement de nation pour rejoindre l’instance néerlandaise mais nous l’avons finalement soutenu (…) par respect pour lui” et par esprit sportif, a-t-il ajouté.
Huit grands globes de cristal
Marcel Hirscher a décidé en septembre 2019 de raccrocher ses spatules, fatigué des exigences du haut niveau et de la pression physique subie dès son plus jeune âge. Il avait depuis lancé une marque de ski, Van Deer. “Je ne suis plus prêt à en payer le prix”, a expliqué le roi du slalom, affirmant ne plus avoir la motivation nécessaire. Mais début 2022, lorsqu’il ouvre la mythique descente de Kitzbühel, il confie que le ski lui « manque ».
L’Autrichien est le meilleur skieur de l’histoire grâce à ses huit victoires au classement général de la Coupe du monde entre 2012 et 2019, un exploit que personne n’a réalisé avant lui. Le Luxembourgeois Marc Girardelli s’est arrêté à cinq heures, l’Autrichienne Annemarie Moser-Pröll à six heures. Il a également remporté deux titres de champion olympique (slalom et combiné alpin) en 2018 à Pyeongchang (Corée du Sud), cinq titres de champion du monde (trois en slalom, un en combiné alpin et un en slalom géant) et six petits globes. (Coupe du monde des spécialités) en slalom et autant en slalom géant. Il est également double champion du monde par équipe, en 2013 et 2015.
Avec 67 victoires en Coupe du monde, il ne lui manquait que le Saint Graal du cirque blanc : la marque du Suédois Ingemar Stenmark, référence absolue chez les hommes avec 86 courses remportées.
Respect et admiration
Impressionnant par son perfectionnisme et sa constance, Hirscher n’avait cessé d’élever son niveau au fil des années, suscitant le respect et l’admiration de ses adversaires. Dans les mois à venir, il « se concentrera sur les préparatifs » pour la saison prochaine et son niveau sera évalué, a indiqué l’instance néerlandaise.
Ce spécialiste des épreuves techniques peut-il revenir au sommet malgré ses 35 ans et cette longue pause ? Selon l’entraîneur de l’équipe masculine de l’ÖSV, Marko Pfeifer, cité par l’agence de presse APA, « cela peut arriver très rapidement ». En slalom, d’autres se sont illustrés à un âge avancé comme l’Autrichien Mario Matt ou le Suédois André Myhrer, tandis que le Français Johan Clarey a été sacré vice-champion olympique de descente à 41 ans.
Depuis la retraite du maître autrichien, le slalom est de loin la discipline la plus indécise du circuit mondial masculin, la seule à ne pas être disputée par le numéro 1 mondial suisse Marco Odermatt. Il y a en effet eu quatre lauréats différents du globe de spécialité ces dernières années.
ats
