Au tir à l’arc, Guillaume Toucoullet vise l’or avec sa bouche

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Guillaume Toucoullet a battu le record paralympique de l’arc classique open le 29 août 2024, lors de l’épreuve de classement du tournoi de para archerie aux Invalides à Paris. THOMAS MUKOYA / REUTERS

L’archer Guillaume Toucoullet a démarré fort les Jeux paralympiques. Jeudi 29 août, lors de l’épreuve de classement qui détermine le tableau des seize qualifiés pour la finale du mercredi 4 septembre (15h27), le leader de l’équipe de France de para archerie a enchaîné dix points pour battre le record paralympique de l’arc classique open (tir à 70 mètres, debout, sur un siège haut ou en fauteuil), à 652 points.

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En compétition, le Bayonnais de 39 ans est facilement reconnaissable. Non pas parce que sa barbe fournie, sa calvitie et ses bras tatoués le font ressembler à un batteur de heavy metal, genre musical qu’il adore, mais parce qu’il tire debout avec un archet classique, tenant la corde avec ses dents. « Dans ma catégorienous sommes trois archers tirant avec nos bouches, précise le basque. Chacun a développé sa propre technique.

Guillaume Toucoullet tire « à la bouche » à l’aide d’une petite languette de cuir fixée sur la corde de son arc. Ce dispositif lui permet de saisir la corde, de la tirer et de la relâcher avec précision. Contrôlé par le champion, le geste est fluide, mais impose une tension énorme au niveau du cou, des mâchoires et des dents.

Guillaume Toucoullet parle peu de son accident et du handicap qui en a résulté. Heurté par une voiture alors qu’il circulait à moto en 2010, il souffre d’une lésion du plexus brachial, qui le prive de l’usage de son bras gauche. Aujourd’hui encore, ce bras inerte lui fait parfois mal. Pour compenser, il doit renforcer son cou et ses muscles cervicaux.

« Le démon de la concurrence »

« Mon problème c’est que je n’ai pas de stabilité à l’arrière, pas de point de référence, il explique. Je dois tout faire avec mon cou, avec la force de mon cou. Je dois écouter mes ressentis, je « scanne » constamment mon corps pour savoir si ma position est bonne. Et je m’adapte en fonction de ce que me dit mon coach. Le vent est ma bête noire, car il peut tout déséquilibrer.

Passionné de sport, ayant beaucoup joué à la pelote basque dans sa jeunesse, Guillaume Toucoullet s’est remis à l’aviron douze mois seulement après son accident. Il s’est donné à fond, au point de participer à la qualification de l’équipe de France de la discipline pour les Jeux paralympiques de Rio en 2016, mais il n’a pas été sélectionné. Dégoûté, il a claqué la porte de la fédération et s’est mis en quête d’un autre sport pouvant se pratiquer avec un seul bras.

En 2016, lors d’un forum associatif à Anglet (Pyrénées-Atlantiques), près de chez lui, il découvre le tir à l’arc. « Venu de l’aviron, j’étais de ceux qui considéraient que ce n’était pas un sport. J’étais un imbécileil dit.. Vous ne le verrez peut-être pas à la télévision, mais c’est très intense.

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