L’inflation britannique est restée stable à 2,2% sur un an en août, un niveau qui ne devrait pas inciter la Banque d’Angleterre à baisser à nouveau ses taux jeudi, ont déclaré les analystes.
La banque centrale a déjà abaissé ses taux début août pour la première fois depuis 2020, de 5,25 % à 5 %, mais a déclaré qu’elle souhaitait poursuivre l’assouplissement monétaire avec prudence.
Sa nouvelle décision sera connue jeudi à la mi-journée, au lendemain de la décision très attendue de la Fed outre-Atlantique, qui devrait annoncer mercredi soir une baisse de taux pour la première fois depuis 2020.
La Banque centrale européenne a abaissé ses taux pour la deuxième fois en trois mois le 12 septembre.
Cette inflation de 2,2%, révélée par l’Office for National Statistics (ONS), devrait conforter “les prédictions selon lesquelles la Banque d’Angleterre maintiendra ses taux”, d’autant que l’inflation sous-jacente (qui exclut les produits aux prix les plus volatils) a progressé à 3,6% sur un an contre 3,3% en juillet, relève Richard Carter, analyste chez Quilter Cheviot.
Un avis partagé par Yael Selfin, économiste chez KPMG UK, qui a également déclaré s’attendre à ce que l’inflation « continue d’augmenter dans les mois à venir, alimentée indirectement par l’impact de la hausse des prix de l’énergie ».
Celle-ci est même « susceptible d’atteindre un pic autour de 3% en début d’année », avant de « revenir à son niveau cible » fin 2025, ajoute l’économiste.
Les données d’aujourd’hui « ne seront pas suffisantes pour déclencher une baisse surprise des taux demain », ajoute Sanjay Raja, analyste chez Deutsche Bank, qui prédit plutôt « un nouvel assouplissement de la politique restrictive en novembre ».
Dans le détail, la stabilité de l’inflation en août au Royaume-Uni s’explique par le fait que plusieurs « fluctuations de prix se sont contrebalancées », selon Grant Fitzner, économiste en chef de l’ONS.
« Les tarifs aériens, notamment vers les destinations européennes, ont connu une forte hausse mensuelle, après une baisse à la même période l’an dernier », a-t-il déclaré. « Cette hausse a été compensée par une baisse des prix à la pompe et des coûts dans les restaurants et les hôtels. »