L’effusion de sang a commencé à partir d’un incident des plus banals. “Un élève n’a pas pu participer à un voyage scolaire car son autorisation parentale n’avait pas été signée, indique Mathieu Barnier, membre de l’association des parents de l’école primaire La Millière (11e). En apprenant cela, sa mère est venue demander des explications aux professeurs après l’école, lundi après-midi.“
Des explications qui ne l’ont pas convaincue. “La discussion a duré un moment, mais même si les professeurs ont expliqué que légalement, ils n’avaient pas le droit de retirer une élève de l’école sans l’autorisation des parents, elle n’a rien voulu entendre. Elle a commencé à les insulter, les traitant de racistes, puis voyant que les échanges n’aboutissaient à rien, le directeur lui a calmement demandé de quitter l’école.», poursuit le père de famille.
Des enfants choqués
Une demande que la mère, mais surtout sa fille aînée qui l’accompagnait, n’ont pas apprécié : «La grande sœur a frappé, giflé et griffé le directeur de l’école», souffle Mathieu Barnier. Une atteinte suffisamment grave pour entraîner une incapacité temporaire de travail de 5 jours.
“Une plainte devait être déposée par le réalisateur ce mardi après-midi», précise l’inspection académique qui s’est chargée de remplacer la directrice dans sa classe et a dépêché trois membres de l’équipe mobile de sécurité académique et une psychologue scolaire. “Les enseignants ont pris le temps d’échanger avec les enfants sur ce qui s’était passé, afin qu’ils puissent comprendre et exprimer leurs sentiments, beaucoup ayant été témoins de la scène.», détaille Mathieu Barnier. Plusieurs d’entre eux, très secoués et en larmes, ont été entendus par le psychologue.
Le carnaval prévu mardi après-midi a dû être annulé et les parents d’élèves, réunis toute la matinée, ont écrit une lettre adressée à l’inspecteur d’académie. “On apprend que la mère a porté plainte pour racisme, ce qui est d’autant plus choquant que l’équipe pédagogique est particulièrement dévouée et investie dans la réussite de tous les enfants de l’école de ce quartier difficile.», décrit le papa qui insiste sur «les excellentes relations que les familles entretiennent avec les enseignants» : «Nous aimerions que l’élève soit transféré dans une autre école. Comment imaginer autrement une reprise apaisée des cours avec une plainte en cours ?“
