« Gagner le Trophée Vert serait exceptionnel »

Anthony, tu as passé un week-end intense. Tout d’abord Jenaro Djema a été impressionnant à Vincennes en trottant 1’10″5…

Il a été très bon samedi, il avait déjà montré de belles choses en étant ferré et je savais que c’était le vrai cheval qui allait faire un pas en avant en étant ferré. Il continuera à progresser dans les courses fermées qui seront à son programme. Le cheval reste encore peu gagnant. On ne va pas sauter les étapes, il ne faut pas s’enthousiasmer pour un timer. Quoi qu’il en soit, c’est un hongre. Si tout se passe bien, cela devrait être revu dans un mois, on prendra notre temps.

Dimanche, vous avez brillé lors du Trophée Vert de Carpentras avec Enzo du Klau après avoir traversé la France pour un périple de 10 heures. Quelles sont vos impressions après cette victoire et visez-vous désormais ce circuit ?

Enzo donne toujours le meilleur de lui-même, c’est un vrai combattant. Nous avons pris un très bon départ et ensuite il a été extrêmement costaud pour repousser toutes les attaques. Il est assez impressionnant car on gagne souvent sans marge avec lui. L’année dernière, quand il avait enchaîné huit victoires d’affilée, après la troisième, je pensais que ça allait commencer à être plus difficile. Puis arrivé au cinquième, j’ai commencé à craindre clairement l’opposition et il recommençait à chaque fois pour finir. Cette victoire lui ouvre un véritable programme en Trophée Vert puisqu’il y a une priorité aux chevaux bien placés au classement général.

C’était un vrai objectif. S’il n’avait pas terminé parmi les deux premiers, cela aurait sonné la fin de sa carrière, faute d’engagements à sa disposition sur gazon. Le cheval nous a tellement plu que c’est un peu un bonus maintenant avec lui. Je pense toujours qu’il est encore capable de très bien travailler et pourquoi pas de viser le classement général, mais je ne vais pas courir après les points. Il fera l’impasse sur la prochaine étape de Fougères puisqu’il lui faudrait parcourir 50 mètres et qu’il doit récupérer de ses 20 heures de trajet en camion. Gagner le Trophée Vert serait extraordinaire, mais je respecterai avant tout mon cheval.

Personnellement, votre équipe se porte plutôt bien et vous approchez de la barre des 500 victoires. Avez-vous des objectifs pour cette saison 2024 ?

Honnêtement, je ne me soucie pas du tout des chiffres. Évidemment, nous sommes toujours heureux de gagner, mais je suis plus intéressé à gérer mon entreprise et à payer mes factures. Je cherche à faire vieillir mes chevaux, je travaille pour eux et non pour ma gloire personnelle. Je ne prétends pas évoluer au niveau de Jean-Michel Bazire et de Thierry Duvaldestin qui ont tout gagné et qui cherchent naturellement à battre des records. Je vais bientôt passer le cap des 500 victoires, c’est très bien, mais j’ai fait en presque 30 ans ce que Éric Raffin dans un an et demi. Je ne pense pas que je suis quelqu’un d’autre. L’essentiel pour moi est de m’amuser et de m’amuser avec les chevaux. Je suis avant tout un puriste. J’aime les chevaux.

Est-ce pour cela que vous conduisez presque toujours vos chevaux, alors que les catch-drivers sont plus que jamais demandés ?

Oui en partie. Mais aussi parce que je passe beaucoup de temps à réfléchir à ma façon de m’entraîner. J’essaie de m’adapter le plus possible à mes chevaux et j’ai besoin de m’asseoir sur le sulky pour juger mon travail. Je m’entraîne en fonction des sensations que j’éprouve en roulant derrière mes pensionnaires en course pour mieux comprendre leurs capacités et leurs déficits. Je n’ai pas le talent pour Jean-Paul Marmion qui reste au bord de la piste. Et même si je ne pense pas que ce soit un grand pilote, j’aime manier mes chevaux et mon entreprise fonctionne très bien de cette façon.

Avez-vous des espoirs dans la jeune génération qui pourrait vous faire rêver comme les deux chevaux précités ?

Je m’implique de moins en moins auprès des jeunes. Certains déçoivent quand d’autres surprennent en progressant tout au long de la saison. Dans le “L”, j’ai Luigi Paulça Et La Laponie d’Emma qui ressemblent à de bons chevaux dans le futur. Désormais, les chevaux doivent évoluer dans le bon sens, ils doivent supporter le travail et les courses. De nombreux paramètres entrent en jeu pour avoir de bons chevaux de course. ”

 
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