Tensions entre Israël et l’Iran

De l’extérieur, l’attaque iranienne contre Israël dans la nuit de samedi à dimanche ressemblait à un grand feu d’artifice.


Publié à 1h38

Mis à jour à 5h00

On estime que 99 % des quelque 300 drones et missiles de la République islamique ont été interceptés et explosés loin du sol de l’État juif. Les dégâts matériels sont limités. Pour l’instant, il y a eu des blessés, mais aucune perte en vie humaine.

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PHOTO RONALDO SCHEMIDT, AGENCE FRANCE-PRESSE

Un homme traverse une rue quasiment déserte de Jérusalem, au lendemain de l’attaque iranienne.

Ajoutez à cela que l’Iran, en prévenant ses propres alliés de l’attaque à venir près de 72 heures à l’avance, a presque envoyé un avertissement à Israël, lui permettant ainsi de mobiliser ses forces et celles de ses amis, dont les États-Unis, la Jordanie, la France et les États-Unis. Royaume-Uni.

Oui, tout cela pourrait ressembler à un feu d’artifice si ce n’était du danger extrême que représente ce nouveau chapitre du conflit au Moyen-Orient. Un chapitre qui est loin d’être clos. Quoi qu’en disent les autorités iraniennes.

Ce nouvel épisode des hostilités s’articule autour d’un précédent historique, d’une nouvelle ligne franchie. Israël et l’Iran sont peut-être des ennemis jurés depuis 45 ans, mais la République islamique n’avait jamais attaqué directement l’État juif avant l’attaque du week-end dernier.

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PHOTO ATTA KENARE, AGENCE FRANCE-PRESSE

On peut lire en hébreu, sur cette banderole installée sur la façade d’un immeuble à Téhéran : « Votre prochaine erreur sera la fin de votre faux État ».

Et ce serait une erreur de n’y voir qu’un simple coup de semonce. “Trois cents drones et missiles, c’est plus que théâtral !” a déclaré Thomas Juneau, expert iranien et professeur d’affaires internationales à l’Université d’Ottawa, ajoutant que Téhéran n’avait aucune garantie qu’Israël réussirait à intercepter la quasi-totalité de sa force de frappe. .

Si un missile était tombé sur une ville israélienne, il aurait pu y avoir des dizaines, voire des centaines de morts.

Thomas Juneau, de l’Université d’Ottawa

Dans le passé, l’Iran était plutôt passé maître dans l’art d’attaquer Israël par procuration. Le Hamas dans les territoires palestiniens, le Hezbollah au Liban et les Houthis au Yémen.

Israël, de son côté, a frappé l’Iran à plusieurs reprises, mais en laissant planer le doute sur sa responsabilité. L’État juif n’a jamais revendiqué la responsabilité des assassinats de nombreux scientifiques nucléaires iraniens sur le sol iranien. 1euh En avril, lorsqu’une attaque de haute précision a rasé le consulat iranien à Damas, tuant sept membres de la Force Quds des Gardiens de la Révolution, dont trois hauts commandants, Israël n’a ni nié ni confirmé son rôle.

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PHOTO MAHER AL MOUNES, ARCHIVES DE L’AGENCE FRANCE-PRESSE

Le consulat iranien à Damas a été touché le 1euh en avril dernier par une frappe attribuée à Israël.

Mais cette dernière attaque semble avoir changé la dynamique entre les deux ennemis. Dimanche, les dirigeants iraniens ont justifié leur attaque contre Israël par des déclarations et des communiqués de presse, affirmant qu’il s’agissait d’un geste de légitime défense et d’une « action responsable et proportionnée », selon le président. Ebrahim Raïssi. Aucune tentative de faire semblant.

La balle est désormais dans le camp d’Israël. Dimanche, Benjamin Netanyahu a réuni son cabinet de guerre. Son entourage semble tiraillé entre le besoin d’apaiser la situation et celui d’y réagir.

Les éléments les plus extrémistes du gouvernement israélien mettent tout en œuvre. Itamar Ben-Gvir, le ministre de la Sécurité nationale, d’extrême droite, estime qu’Israël « doit se déchaîner » dans sa réponse pour rétablir « un effet dissuasif au Moyen-Orient ». Son collègue des finances, Bezalel Smotrich, a déclaré qu’Israël gagnerait « si sa réponse trouve un écho dans tout le Moyen-Orient pour les générations à venir ».

Au téléphone, Benjamin Netanyahu a reçu un tout autre message. Le président américain lui a demandé de ne pas répondre à la provocation iranienne, précisant que les États-Unis ne participeraient pas à une contre-offensive. D’autres appels à la retenue, adressés tant à l’Iran qu’à Israël, ont été entendus de partout. Du G7 et de la Russie.

Pour Israël, les enjeux sont élevés. Une réplique pourrait conduire à une escalade, mais une retenue totale pourrait être interprétée comme un signe de faiblesse. “L’Iran pourrait s’en emparer pour l’exploiter”, craint Thomas Juneau.

Entre les deux, il existe toute une gamme de scénarios diplomatiques, politiques et militaires, mais aucun n’est à l’abri d’une erreur stratégique aux conséquences tragiques. « Il faut se souvenir de ce qui s’est passé lors des hostilités entre les États-Unis et l’Iran en 2020 », note Laurence Deschamps-Laporte, professeur de sciences politiques et directrice du Centre d’études et de recherches internationales. .

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PHOTO VAHID SALEMI, PRESSE ASSOCIÉE

Un manifestant brandit une photo de Qassem Soleimani lors d’un rassemblement à Téhéran dimanche.

À l’époque, les États-Unis assassinaient Qassem Soleimani, le commandant en chef de la Force Qods. En réponse, l’Iran a abattu un avion d’Ukraine International Airlines, tuant les 176 passagers, dont 85 citoyens canadiens et résidents permanents. « C’est dans ces circonstances que s’est produite la tragédie du vol PS752 et que nous avons perdu des Canadiens. Des cibles civiles peuvent se retrouver dans la ligne de mire, note l’expert du Moyen-Orient. C’est dans un contexte d’une telle escalade que plusieurs guerres éclatèrent. »

La confrontation plus directe entre Israël et l’Iran a également d’autres conséquences. Cela détourne l’attention de la situation dans la bande de Gaza, où la violence ne s’arrête ni pour les civils palestiniens, qui sont sous les bombes et pour beaucoup d’entre eux proches de la famine, ni pour les otages israéliens, détenus par le Hamas.

Les négociations pour un cessez-le-feu, déjà difficiles, deviennent soudain moins prioritaires, voire compromises. La pression exercée par plusieurs pays occidentaux sur Israël pour contraindre son gouvernement à revoir sa conduite dans la guerre vient de chuter de plusieurs crans face à la nécessité pour les alliés de se serrer les coudes.

Des revers qui devraient nous inquiéter autant que les possibilités d’un élargissement du conflit.

 
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