« À ce moment-là, mon rêve était d’entraîner en D3 »

« À ce moment-là, mon rêve était d’entraîner en D3 »
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Nos lèvres brûlaient d’envie, tel un réflexe pavlovien, d’aborder la saga Westerlo – Genk mais comme le sujet ainsi que le dossier instruit par la fédération concernant une éventuelle sanction n’ont pu être abordés, consignes strictes du club de Charleroi oblige, rapporte-t-on. avec délectation sur le destin extraordinaire de Rik De Mil.

Qui n’a jamais rêvé depuis son salon, à travers ses parties de Football Manager, d’emmener un club du plus bas niveau du football belge finir en D1. Il y est parvenu en un temps record, une décennie, en parvenant à se faire repérer par le Club Bruges alors qu’il n’entraînait ses joueurs amateurs d’Oostkamp en P4 que deux fois par semaine.

Pendant une demi-heure, le nouvel entraîneur du Sporting a évoqué son parcours hors du commun, ses principes de jeu et ses modèles tout en dévoilant les coulisses de son arrivée dans le Hainaut. “J’ai parlé avec Mehdi Bayat ET David Helmer”précise-t-il avant de signer son contrat de deux ans.

Sa venue à Charleroi

“J’ai demandé deux jours de réflexion”

Il est plutôt rare qu’un entraîneur soit licencié le mardi avant de reprendre directement le travail le vendredi de la même semaine. En effet, De Mil aurait pu signer son contrat au lendemain du paraphe de sa C4 par les mains des dirigeants de Westerlo. “Quand le projet m’a été expliqué ici à Charleroi, je n’ai pas douté une seule seconde mais la seule chose que j’ai demandé c’était de bénéficier de deux jours de réflexion pour savoir si j’allais me remettre de tous ces événements. Après ces 48 heures, l’énergie était de retour.

Doutait-il de pouvoir travailler à nouveau parmi l’élite après l’épisode Westerlo-Genk qui a noirci son image ? “Dans le football, on ne sait jamais mais je savais ce que j’avais accompli avec mon staff à Westerlo.

Le bail de deux ans proposé par les dirigeants de Carolos lui a également donné confiance. “J’ai discuté avec Mehdi, David et Pierre-Yves (Hendrickx) car il est important de voir si cela « correspond » avant de travailler ensemble. Je ne commencerais jamais un projet si j’avais l’impression qu’il n’y avait pas d’alchimie et que je l’avais.

Sa philosophie

« Un 4-2-3-1 automatiquement ? J’ai déjà joué en 3-5-2, voire en 3-4-3″

On peut s’attendre à quelques changements dans la première composition de De Mil contre le RWDM. Partout où il est passé, que ce soit au Club de Bruges ou à Westerlo, c’est avec son 4-2-3-1 préféré qu’il a sillonné la Belgique. Felice Mazzù avait estimé que son noyau était «incapable de jouer à 4 derrière ». Qu’en pense-t-il ? « J’ai déjà joué en 3-5-2, voire en 3-4-3. Ce n’est pas si important. La vérité actuelle est qu’il faut revenir aux fondamentaux du football, c’est-à-dire travailler ensemble, être prêt mentalement pour les échéances à venir, gagner les duels et gagner les deuxièmes ballons.

Derrière ce discours poli destiné à ne pas vouloir trop en dire sur son onze titulaire, l’ancien coach campinois n’hésite pas à employer des propos plus directs sur ses principes de jeu. « Il faut appuyer haut, utiliser l’intensité et jouer au football. Je ne suis pas quelqu’un qui va préconiser l’utilisation de longs ballons ou de transitions.

mouette

Je ne suis pas quelqu’un qui va préconiser l’utilisation de ballons longs.

Cela a-t-il nécessité un travail intense sur la condition physique de ses nouveaux joueurs ? « Nous jouons comme si nous nous entraînions. C’est pourquoi je ne crois pas aux séances qui durent 2 heures. Mais il faut avoir la même intensité qu’en match ainsi que sur les exercices de finition.

De belles intentions ajoutées au pragmatisme. «Je suis réaliste. Nous n’allons pas jouer comme le Real ou le Barça demain. Nous ne pourrons pas insérer 90 minutes dans les 16 mètres adverses, mais je veux de l’intensité, des règles, de la joie et de la discipline.

Son groupe manquait-il de ce dernier aspect ? “Sur certains points, oui.”

La qualité de son groupe

“Il n’y a pas moins de talent qu’à Westerlo”

Cette saison, de nombreux observateurs ont affirmé que cette équipe manquait d’atouts. Peut-être, mais pas au point de se retrouver en playdowns. Partage-t-il cet avis ? « Il y a beaucoup de qualités, mais il faut leur redonner confiance. C’est essentiel. Prenons l’exemple du Club de Bruges. L’équipe est bonne. Ce sont de bons joueurs mais ils manquent de confiance. Pour nous, ce sont les points qui vont le ramener mais aussi le travail que nous avons fait cette semaine. En tout cas à Charleroi, il n’y a pas moins de talent qu’à Westerlo.»

Comment compte-t-il s’y prendre pour améliorer son noyau ? « Je suis quelqu’un qui parle beaucoup avec mes joueurs. Je crois au développement individuel grâce à des formations spécifiques, des conversations et des séances vidéo individuelles.

Au niveau capitainerie, De Mil a réconforté un Ilaimaharitra, en difficulté sportive, tout en restant évasif. « Pour moi, le rôle de capitaine ne se limite pas au terrain. Ça peut être quelqu’un qui ne joue pas ou qui n’est pas en sélection mais qui crée une ambiance positive. Dans le vestiaire, j’ai quelques éléments où on voit que ce sont des leaders. Il y a aussi Adem (Zorgan), Damien (Marcq), Hervé (Koffi), Dan (Heymans). Ce sont des personnes importantes mais cela ne veut pas forcément dire qu’ils seront sur le terrain.

Son incroyable parcours d’Oostkamp au Club de Bruges

“Nous avons été champions deux fois et Bruges est venu”

Comme Still et Mazzù, ses deux prédécesseurs sur le banc Carol, De Mil n’a jamais été professionnel. « Ma vie de joueur ? Whoa, c’était il y a longtempsil rit. J’étais gardien de but et j’ai joué pour Deinze, le Racing Gand et Eeklo. Ensuite, j’ai commencé comme entraîneur à Oostkamp, ​​au plus bas niveau de Belgique.

Espérait-il, douze ans plus tard, en faire un métier ? « A cette époque, mon rêve, c’était d’entraîner en D3. C’est ce que j’ai dit aux joueurs. Si vous voulez vraiment que vos souhaits se réalisent, il faut travailler beaucoup et surtout y croire car cela peut arriver. J’ai aussi eu des moments difficiles, mais j’ai beaucoup appris pendant cette période.

A l’époque, le quadragénaire travaillait dans une école avant d’aller installer ses blocs sur le terrain d’entraînement le soir. « J’ai investi dans des joueurs qui travaillaient la journée et qui venaient s’entraîner deux fois par semaine. Nous avons été champions deux fois et à un moment donné, le Club de Bruges est arrivé. Je me suis dit : « Qu’est-ce que c’est ? »

mouette

Quand Bruges est arrivée, je me suis dit : “Qu’est-ce que c’est ?”.

Son temps avec les Blauw en Zwart

“Le président d’Oostkamp m’a ordonné de me lancer”

Si les Blauw en Zwart sont venus le débaucher, Rik De Mil est un homme de parole. Et il voulait l’accord du président d’Oostkamp avec qui il s’était déjà engagé. Dommage que ce soit le grand Bruges qui frappe à la porte et que le train ne passe qu’une seule fois. « La direction brugeoise est venue me proposer les U19, mais j’avais déjà re-signé pour un an à Oostkamp. Je suis allé voir le président pour voir s’il acceptait de me laisser partir. Il m’a ordonné d’y aller.

Comme une récurrence dans sa vie, le sélectionneur gravit les échelons, marche après marche. « Quand je suis arrivé au centre de formation, mon rêve était d’entraîner les juniors mais ce n’était pas facile car je n’avais jamais été joueur professionnel. Je le suis devenu et Je me suis même retrouvé sur le banc de la Ligue Europa à Kiev lorsque Philippe Clément a eu le coronavirus. Ensuite, j’ai assuré l’intérim après le licenciement de Scott Parker. C’était incroyable d’être entraîneur en première division. Ce club m’a tout donné.

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Le Club Bruges m’a tout donné.

C’est également là qu’il puise son inspiration. « En tant qu’assistant, j’ai travaillé avec cinq entraîneurs. J’ai beaucoup appris d’Alfred Schreuder. C’était magnifique la façon dont il communiquait avec ses joueurs. Il y a des choses que je lui ai prises. Lorsque j’ai passé ma licence d’entraîneur UEFA, j’ai aussi discuté avec beaucoup d’entraîneurs comme Vincent Kompany. Mais je n’ai pas d’exemple particulier.

Ce n’est pas surprenant pour un homme qui s’est construit lui-même. Et qui aspire dans le Hainaut à faire ce qui réussit depuis dix ans : rêver plus grand.

 
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