Les pourparlers de trêve s’intensifient, mais les craintes de famine persistent

Les pourparlers en faveur d’une trêve entre Israël et le Hamas avec la libération des otages israéliens et des prisonniers palestiniens montrent des signes de progrès mardi sur fond de craintes de famine dans la bande de Gaza et d’opération armée dans le secteur de Rafah, où se pressent 1,5 million de personnes.

Le chef des renseignements israéliens, le Premier ministre du Qatar et des responsables égyptiens devaient se rencontrer lundi à Doha pour discuter d’un éventuel accord de trêve à Gaza, a indiqué à l’AFP une Source proche des négociations.

Selon le site américain Axios, des discussions « positives » ont bien eu lieu et les négociateurs israéliens resteront à Doha pour poursuivre les discussions « détaillées » avec les médiateurs qataris et égyptiens.

Le Département d’État a de son côté annoncé mardi que le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, se rendrait en Arabie saoudite mercredi et en Egypte jeudi dans l’espoir de débloquer la situation.

Israël a annoncé vendredi l’envoi d’une délégation à Doha, sans préciser de date, après ce qui semble être un changement de position du Hamas se disant prêt à une trêve de six semaines après avoir longtemps demandé un cessez-le-feu. final.

©AFP

Un Palestinien blessé attend de recevoir des soins à l’hôpital al-Chifa situé au cœur de la ville de Gaza, le 15 mars 2024.

“Nous avons accepté qu’il y ait un retrait partiel de la bande de Gaza avant tout échange, et après la première étape, un retrait total”, a déclaré lundi l’un des dirigeants du Hamas, Oussama Hamdan. “Dans une première étape, il y aura un arrêt total des opérations militaires”, a-t-il ajouté, évoquant des discussions qui pourraient se poursuivre pendant “quelques jours”.

Liste des otages

Environ 250 personnes ont été kidnappées et emmenées à Gaza lors de l’attaque sans précédent du 7 octobre par des commandos du Hamas dans le sud d’Israël, qui a fait au moins 1.160 morts. la plupart des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes.

L’opération militaire israélienne lancée en représailles à cette attaque a fait jusqu’à présent plus de 31.700 morts, en majorité des femmes et des mineurs, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste.

L’un des points de friction des négociations concerne le statut des otages et l’identité des prisonniers palestiniens à libérer. Quelque 130 otages du 7 octobre sont toujours détenus à Gaza, dont 32 seraient morts, selon Israël, qui exige du Hamas une liste précise des otages encore en vie.

Cependant, le mouvement islamiste palestinien dit ne pas savoir qui est « vivant ou mort » parmi les otages et demande de son côté de pouvoir décider de l’identité des principaux prisonniers palestiniens à libérer.

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Le président américain Joe Biden (à gauche) et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lors d’une réunion à Tel Aviv le 18 octobre 2023

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu subit la pression des familles d’otages, qui le pressent d’accepter un accord, et des membres d’extrême droite de son gouvernement, hostiles à la libération d’un grand nombre de prisonniers palestiniens.

La route de Rafah

Dans un premier entretien téléphonique depuis un peu plus d’un mois avec le président américain Joe Biden, M. Netanyahu a réaffirmé lundi qu’il était déterminé à “atteindre tous les objectifs de la guerre” à Gaza, y compris “l’élimination du Hamas”.

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Crise alimentaire dans les gouvernorats de la bande de Gaza

Malgré la pression internationale, Israël se prépare à une opération terrestre à Rafah, une ville où vivent, selon l’ONU, près de 1,5 million de Palestiniens, pour la plupart des personnes déplacées. Mardi matin, le ministère de la Santé du Hamas a fait état de 78 décès dans la soirée et la nuit à Gaza, dont 15 personnes dans une résidence à Rafah.

Une offensive terrestre majeure y serait “une erreur”, a déclaré le conseiller américain à la sécurité nationale Jake Sullivan, assurant qu’Israël ne lancerait pas d’opération avant d’avoir tenu, “dans les prochains jours”, des discussions sur le sujet.

AFP

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Des habitants marchent devant les décombres de la mosquée Al-Faruq, détruite par les bombardements israéliens à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 17 mars 2024.

Le président Biden a demandé qu’une délégation israélienne soit envoyée à Washington pour discuter des « moyens de cibler le Hamas sans mener une grande offensive terrestre à Rafah », a-t-il écrit sur X (anciennement Twitter), disant souhaiter une pause de « plusieurs semaines dans le conflit ». combats » dans le cadre d’un accord visant à libérer les otages et à augmenter « l’aide » à Gaza.

« Famine imminente »

La catastrophe humanitaire majeure provoquée par la guerre et la famine qui se dessine dans le nord du territoire assiégé suscitent une inquiétude croissante.

Israël impose un siège total à la bande de Gaza depuis le début de la guerre et contrôle l’entrée de l’aide humanitaire. Cette aide arrive principalement d’Egypte via Rafah, mais reste très insuffisante compte tenu des immenses besoins de la population. Elle atteint très difficilement le nord, où vivent actuellement plus de 300 000 personnes selon l’ONU.

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Des Palestiniens fuient les bombardements israéliens dans le centre de la ville de Gaza, le 18 mars 2024.

Un habitant de Gaza sur deux, soit plus de 1,1 million de personnes, connaît une situation alimentaire « catastrophique », notamment dans le nord, ont prévenu lundi les agences de l’ONU, le chef de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, parlant d’un « famine imminente ».

Gaza est devenue un “cimetière à ciel ouvert”, a argué le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, ajoutant que “la famine (a été) utilisée comme arme de guerre”.

Le nord de Gaza a également connu lundi de violents combats accompagnés de bombardements, autour et dans l’enceinte de l’hôpital al-Chifa, le plus important du territoire situé au cœur de la ville de Gaza que l’armée avait pris d’assaut le 15 novembre avant de se retirer. .

L’armée israélienne a affirmé avoir tué lundi des dizaines de combattants palestiniens et en avoir arrêté “plus de 200” dans cette opération, affirmant détenir des “informations” selon lesquelles des “officiers supérieurs” du Hamas utilisaient à nouveau des armes. lieux à des fins militaires.

Par ailleurs, Washington a confirmé la mort la semaine dernière du chef adjoint de la branche armée du Hamas, Marwan Issa, le plus haut gradé de l’organisation tué depuis le début de la guerre.

 
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