un drame féministe en musique

un drame féministe en musique
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Après « Aliados » (2013) et « Rayon N » (2021), le compositeur Sebastian Rivas présente sa troisième œuvre scénique, inspirée d’une pièce devenue roman de l’auteure Nina Bouraoui.

Sylvie Meyer a cinquante-trois ans. C’est une femme apparemment sans histoire, cadre modèle à l’usine de caoutchouc Cagex, mère attentionnée de deux enfants, ex-conjoint parti il ​​y a un an. « C’est à partir de ce moment-là que quelque chose m’a échappé », dit-elle. Après que Victor Andrieu lui ait demandé de surveiller ses collègues et de dresser des listes de ceux qui sont plus ou moins méritants, elle séquestre ce patron harcelant dans son bureau, une rébellion armée (au couteau) qui est une manière pénalement répréhensible de reprendre le contrôle de l’entreprise. son destin.

C’est le cadre deOtages de Nina Bouraouid’abord un texte pour le théâtre réalisé en 2015, puis un roman publié en 2020. Richard Brunel avait mis en scène la pièce en 2019 ; aujourd’hui à la tête de l’Opéra de Lyon, il propose à Sébastien Rivas (né en 1975), codirecteur du centre national de création musicale Grame dans la capitale des Gaules, pour réaliser un livret et une partition.

Tapisserie sonore grise

Le compositeur franco-argentin donne voix aux violences sociales et sexistes à travers une musique oppressante et suffocante, où un petit ensemble musical amplifié et confié à Rut Schereiner est hérissé de percussions et l’électronique est très présente – on y dit le style de conception sonore pour traduire le crépitement des néons froids et l’influence de onde de vapeur, un genre vintage critique du capitalisme. Cette tapisserie sonore, grise comme les blouses des ouvriers, sans précision ni ironie, se révèle vite tristement monotone, Rivas semblant avoir oublié que c’est aussi du contraste que peut naître la tension.

Fondu enchaîné chanté et parlé

Sur le plan vocal, l’écriture solo se limite à deux rôles : Sylvie Meyer est interprétée par Nicolas Beller Carbone, qui donne à l’héroïne une belle présence scénique et les fissures de maturité de sa grande soprano ; moins lumineux, ce qui est plutôt à propos, le baryton deIvan Ludlow incarne les visages du patriarcat – le patron, le mari, le policier. Sans être d’une grande originalité, la conception vocale s’appuie habilement sur un principe de fusion entre parlé et chanté.

Essentiellement, Otages Il réussit mieux l’examen de théâtre musical que celui d’opéra, même si le compositeur rêvait d’une forme hybride entre les deux. Pour une fois, au pays de la création lyrique, le livret « tient » mieux que la partition. Et Richard Brunel ne manque pas son show, un huis clos dans des bureaux industriels sans âme où la vidéo, avec ses plans serrés sur les visages et les corps, renforce l’effet d’étouffement.

Même les neuf instrumentistes, neuf femmes, sont des personnages de théâtre : invisibles la plupart du temps derrière des cloisons, elles jouent furtivement le rôle d’« abeilles » ouvrières et vont jusqu’à donner de la voix en chœur. Si la bande originale est déroutante et ennuyeuse malgré sa concision (à peine plus d’une heure), le drame féministe ne déçoit pas totalement.

Otages par Rivas. 17 mars, Lyon, Théâtre de la Croix-Rousse, dans le cadre de la Biennale des Musiques Exploratoires et du Festival d’Opéra de Lyon 2024. Représentations jusqu’au 23 mars.

 
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