FM : pourquoi avoir choisi de rejoindre Villarreal gratuitement cet été ? Avez-vous d’autres propositions sur la table ?
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Pape Gueye : oui, j’ai eu plusieurs offres depuis que je suis libre. J’ai beaucoup aimé le championnat espagnol lors de mon séjour à Séville. L’Espagne était définitivement une option que j’avais en tête. Il y avait beaucoup de clubs français, les 5 meilleures équipes hors PSG qui étaient intéressés par mon profil. Villarreal était concret, c’était une des équipes qui ont montré un très fort intérêt envers mes agents. J’ai parlé avec Marcelino, nous avons discuté quelques minutes et il m’a vraiment montré un intérêt qui m’a beaucoup plu. Je me suis dit que je vais confirmer ce que j’ai fait à Séville il y a six mois, je vais confirmer à Villarreal.
FM : tu as connu Marcelino à Marseille même si tu as eu ta suspension. Est-ce ce qui vous a convaincu de le rejoindre à Villarreal ?
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PG : Je n’ai pas eu la chance de jouer sous ses ordres car j’étais suspendu. Mais je m’entraînais tous les jours et j’étais dans le délire, au fond, même si je suis suspendu, je vais tout donner. Je pense qu’en voyant ça, il a vu que ce petit a quelque chose. Il a une mentalité, parce qu’en réalité, quatre mois, je pourrais me dire : ok, vas-y, je vais choisir mes entraînements ou je vais travailler un peu moins. Mais il a vu que j’étais vraiment déterminé à revenir en forme. Durant le peu de temps qu’il a passé à Marseille, nous avons fait connaissance. C’est avant tout une personne humaine. Et je pense que c’est pour ça que nous nous entendions si bien. Parce que dans ce milieu, c’est compliqué de trouver des gens bien, des gens honnêtes. Et je pense que c’est une personne qui parle franchement.
“Marcelino, on ne connaît pas vraiment les raisons de son départ”
FM : Marcelino fait beaucoup de travail avec le sous-marin jaune cette saison. Vous l’avez rencontré à Marseille l’année dernière et c’était une histoire un peu plus compliquée. Pour vous, pourquoi ça n’a pas forcément fonctionné ? avec l’OM ?
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PG : en vérité, je ne sais pas pourquoi ça n’a pas marché car il avait les idées très claires. Je n’étais pas présent au match, mais à l’entraînement, l’équipe a bien travaillé. Nous avons fait beaucoup de vidéos. Quand il est parti, tout le monde était sous le choc. Si un coach fait quelque chose, on voit que ce qu’il propose ne correspond pas, on le ressentira. Mais ensuite, tout le monde a été surpris. On ne connaît pas vraiment les raisons de son départ.
FM : Vous avez aimé l’expérience en Liga, puisque vous y êtes revenu un an plus tard, cette fois à Villarreal. Selon vous, la Liga est-elle le championnat le plus adapté à votre style de jeu ?
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PG : Je pense que oui. Parce que quand j’étais plus jeune, on me disait souvent : il faut jouer à l’espagnol. Quand j’étais avec le ballon, j’étais bon, je trouvais des passes, mais je n’aimais pas trop défendre. En Liga, j’ai découvert un championnat ouvert, où tout le monde joue. Par exemple, en Ligue 1, on peut trouver des équipes, notamment en bas de tableau, qui ne vont pas partir de l’arrière. Ils joueront longtemps, gagneront le premier et le deuxième duels pour marquer. Mais en Espagne, tout le monde part de derrière. Même techniquement, je progresse encore plus vite car il faut être très technique pour amener le ballon au but.
FM : Pour vous, quelles sont les différences les plus évidentes entre la Ligue 1 et la Liga ?
PG : physiquement, pour moi, la Ligue 1, c’est plus dur. Physiquement, les jeunes sont plus forts. Moi, les Espagnols, quand ils me voient, pour eux, je suis une machine. En Ligue 1, cela ne s’est pas autant vu car il y avait des joueurs plus puissants et plus grands alors qu’en Espagne, ils sont plus petits, mais plus techniques. Pour moi, les Espagnols sont plus forts avec le ballon, techniquement. Physiquement, la Ligue 1 est plus forte, mais techniquement la Liga est au-dessus.
FM : quel championnat est le plus compliqué entre la Liga et la Ligue 1 ?
PG : Je pense que c’est la Liga. Quand j’étais à Marseille, je pensais qu’en Espagne, il n’y avait que six bonnes équipes, les gens pensent souvent comme ça. Vous voyez le Real, le Barça, peut-être Séville, l’Atlético, Villarreal, le Betis, etc. En France, vous jouez, contre le dernier, il fera un bloc bas. Il va avoir peur, il ne va pas trop sortir. Alors qu’en Espagne, ils viennent vous presser, tout le monde joue en Liga. C’est ce qui rend la Liga difficile. Le championnat espagnol ne doit pas être sous-estimé.
“Nous devons terminer dans le top cinq de la Liga.”
FM : Vous êtes actuellement cinquième de la Liga, vous réalisez une belle saison, assurer le top 4 et la Ligue des Champions, c’est l’objectif ?
PG : oui, c’est un objectif. Le club se bat depuis plusieurs années pour les places européennes, la Ligue des Champions, la Ligue Europa, qu’il a même remporté en 2021. Je pense que c’est un objectif, surtout avec l’effectif qu’on a cette année. Toute l’expérience qu’on peut avoir, des jeunes avec un gros potentiel. Je pense que nous devons terminer dans les cinq premiers.
FM : jouer aux côtés de Parejo, un international espagnol expérimenté et surtout une référence à son poste en Liga, est-ce que ça vous fait progresser ?
PG : oui, bien sûr, quand tu as des joueurs qui jouent à côté de toi et qui ont beaucoup de talent, c’est vrai que ça facilite ton travail. Cela vous facilite la tâche en match, à l’entraînement, on se comprendra sans même discuter. J’apprends de son expérience, car aujourd’hui il a plus de 35 ans, donc avoir cet âge et être à ce niveau, c’est fort. J’essaie d’acquérir de l’expérience grâce à ce qu’il fait et de l’aider dans les matches.
FM : Nicolas Pepe, Thierno Barry, plusieurs joueurs de Villarreal sont francophones, ont grandi en France. Cela a-t-il facilité votre intégration en Espagne ?
-PG : oui, bien sûr, après, je parlais déjà espagnol grâce à mon séjour à Séville. C’est vrai que c’est plus facile quand on a des Français. On peut plaisanter, on peut rire en français. On se rapproche vite car nous parlons la même langue. En plus, comme je parle espagnol et qu’il y a des joueurs français qui ne parlent pas vraiment espagnol, je peux les aider au quotidien.
FM : Thierno Barry réalise une belle saison, qui impressionne tout le monde. Lorsqu’il est arrivé cet été en provenance de Bâle, avez-vous senti qu’il avait un grand potentiel ?
PG : Je ne le connaissais pas avant qu’il signe à Villarreal. Quand il est arrivé, je l’ai accueilli, car c’est un Français. Il ne comprenait pas encore bien l’espagnol. Je m’entends très bien avec lui, on discute beaucoup dehors. Comme pratiquement tous les autres Français de l’équipe. Thierno est un travailleur acharné. Vous voyez son parcours. Il y a 3 ans, il était en N3. La dernière fois, je lui ai dit il y a 3 ans, tu étais en N3 ? Il m’a dit oui. C’est beau, c’est du travail. Vous pourriez avoir de la chance. Mais pas à ce niveau-là, pas en tant que professionnel. La chance n’existe plus à ce niveau.
“Nous devons terminer dans le top cinq de la Liga.”
FM : si vous deviez résumer votre séjour à Marseille en quelques mots, que diriez-vous ?
PG : beaucoup de plaisir, beaucoup d’expérience, ce fut une découverte. Quand je quitte la Ligue 2, c’est vrai que je suis capitaine au Havre, mais personne ne me connaît. Quand on y réfléchissait avec ma famille, j’avais des opportunités en Ligue 1, des clubs qui me garantissaient d’être un titulaire indiscutable. Et il y a Villas-Boas qui a été clair avec moi. Il m’a dit ‘Pape, je vais être l’entraîneur de Marseille, je te veux dans mon équipe.’ Mais je ne peux pas garantir que vous serez titulaire. Je vous garantis que vous jouerez aux côtés de Kamara, c’est le premier numéro 6 de l’équipe. Vous allez être deuxième. Mais comme il y a beaucoup de matches, il y a la Ligue des Champions, tu auras du temps de jeu. » J’ai vraiment aimé son honnêteté. J’y ai réfléchi, j’ai 20 ans, je sors de Ligue 2. Si je vais à Marseille, je sauterai plusieurs étapes. Mais j’apprendrai, car à l’entraînement, on apprend, avec des joueurs expérimentés comme Mandanda, Payet. Nous avons bien réfléchi et nous sommes précipités vers Marseille.
FM : étiez-vous supporter de l’OM avant de rejoindre le club ?
PG : toute ma famille était pour Marseille. Quand j’étais jeune, je n’avais pas forcément d’équipe. J’ai regardé les matchs de Marseille. Quand Marseille m’a voulu, je l’ai dit à ma mère, elle m’a dit, vas-y tout droit ! C’était une fierté. Chaque jour, vous jouez devant 60 000 personnes. Là, je joue un match, je n’ai plus de pression. En jouant et en jouant tôt à Marseille à cet âge-là, maintenant je me lance dans un match à Villarreal ou à Séville. Je peux jouer contre le Barça et le Real, j’ai plus de pression.
FM : Que pensez-vous des premiers mois de De Zerbi à l’OM, auriez-vous aimé jouer sous ses ordres ?
PG : oui, c’est un grand entraîneur, ce qu’il a fait à Sassuolo est très fort. Je regarde les matchs de Marseille, c’est vrai qu’ils jouent bien. Chaque joueur veut jouer avec de grands entraîneurs, alors oui, pourquoi ne pas jouer sous leurs ordres.
“Cette année, je pense que l’OM peut chatouiller le PSG.”
FM : pensez-vous que l’OM va atteindre ses objectifs et finir sur le podium cette saison ?
PG : Moi, franchement, cette année, je pense que l’OM peut chatouiller le PSG. J’ai été déçu du Classique car en début de match, je les voyais reculer. Je n’ai pas compris ce qui s’est passé. En fait, je me suis dit que chaque année, c’est compliqué contre le PSG. Je me suis dit que cette année, c’est l’année où Marseille, avec le groupe dont il dispose, peut aller de l’avant. Le PSG a perdu beaucoup de joueurs. Neymar, Messi, Mbappé. Et qu’ils perdent le match comme ça, c’est vrai que c’était compliqué. De Zerbi vient d’arriver, il apprend, les nouveaux joueurs apprennent aussi. En tout cas, nous sommes en bonne voie pour monter sur le podium et j’espère qu’ils y parviendront. Je regarde toujours tous les matchs.
FM : Quelle saison avez-vous le plus apprécié à l’OM ?
PG : Je pense que je dirais que l’endroit où je me suis le plus amusé, c’est l’année de Sampaoli. Franchement, il y avait de très bons joueurs, Saliba, Kamara, Payet, Gerson et on a joué un super football. C’était un régal.
« Saliba fait partie du top 3 des meilleurs défenseurs du monde »
FM : vous avez joué avec Saliba pendant une saison à Marseille. Êtes-vous choqué par son ascension à Arsenal ou vous y attendiez-vous ?
PG : Je ne suis pas choqué car il est très sérieux. Ce n’était pas un farceur en arrivant à Marseille car c’était compliqué avec Arsenal. Dans sa tête, je pense qu’il s’est fixé des objectifs. Il s’est dit, une saison, je dois revenir au sommet, je dois jouer. Et il a fait une excellente saison. Pour moi aujourd’hui, il fait partie des 3 meilleurs défenseurs centraux du monde. Je pense qu’il n’y a aucun risque à le dire, il est dans le top 3 normalement.
FM : Est-ce un regret de ne pas avoir remporté de titre avec l’OM ?
PG : oui, bien sûr, c’est un regret. Quand je rejoins Marseille, mon objectif est de gagner des trophées. Si vous venez à Marseille et que vous n’avez pas pour objectif de remporter des trophées, ça ne sert à rien de venir.
FM : quel est le meilleur adversaire que vous ayez affronté en Ligue 1 ?
PG : J’ai joué contre Messi, Mbappé etc, mais celui qui m’a vraiment impressionné, c’est Neymar. Quand on jouait contre lui au Parc des Princes en 2020, c’était mon premier match au Parc. Boubacar Kamara, je me souviens avant le match, il me disait « Quand tu vois Neymar, ne recule pas. Je te le jure, tu ne dois pas reculer. Parce que ces joueurs, ils sentent quand on a peur. » Il m’a dit « même si ça veut dire y aller, même si ça met un petit pont sur toi, fonce. » Parce qu’il avait de l’expérience en Ligue 1. Pour moi, c’était mon premier match au Parc.
Pub. le 13/01/2025 17:32
– MISE À JOUR 13/01/2025 17:35