La Fédération algérienne de Football a décidé de prendre les choses en main sur la question des salaires faramineux des joueurs des clubs d’élite en Algérie.
Le phénomène s’est amplifié ces dernières années, avec des salaires mensuels de plusieurs millions de dinars que certains clubs de Ligue 1 s’avèrent alors incapables d’honorer.
Si l’opinion publique s’indigne de ces salaires indécents, c’est aussi parce qu’il s’agit d’argent public. Les clubs qui se permettent de telles folies sont ceux financés par des entreprises économiques publiques dont Sonatrach (MCA, MCO, etc.), Mobilis (JSK), Sogeport (USMA), Sonelgaz (ES Sétif).
Il semblerait que ce soient les plus hautes autorités du pays qui aient décidé d’arrêter, en raison des salaires choquants accordés à certains joueurs de Ligue 1.
Une réunion a eu lieu lundi 30 décembre au siège de la FAF entre les dirigeants de cette dernière et ceux des clubs de l’élite. La décision de plafonner les salaires des footballeurs, prise lors d’une réunion au ministère des Sports avec les propriétaires des clubs, a été confirmée.
La réunion s’est déroulée en présence du vice-président de la FAF et chargé de la gestion de la LFP, Mohamed Amine Mesloug, du secrétaire général Nadir Bouzenad et des représentants des 16 clubs de Ligue 1.
Dans un communiqué rendu public ce mardi 31 décembre, la FAF a indiqué que la réunion a porté entre autres sur la « rationalisation des dépenses à travers un suivi budgétaire rigoureux, sous le contrôle de la DCGF de la FAF », « la mise en place d’« un nouveau contrat type de performance des joueurs professionnels à partir de juin 2025 », et la « création d’une charte éthique applicable à tous les acteurs du football professionnel ».
Football algérien : voici le seuil maximum pour les salaires des joueurs
Les personnes présentes ont également convenu de “mettre l’accent sur le projet économique du club professionnel”, ajoute le communiqué de la Fédération algérienne de football.
Des mesures concrètes ont été prises lors de la réunion concernant les énormes salaires des joueurs.
De source proche de la FAF, on apprend qu’il a été décidé, d’un commun accord avec les présidents de clubs ou leurs représentants, de plafonner les salaires des joueurs issus des clubs d’élite.
Il ne s’agit toutefois pas d’un plafond ferme. Le seuil maximum fixé est un salaire de 2,5 millions de dinars par mois.
Les clubs peuvent dépasser ce seuil, exceptionnellement et sous conditions. Les clubs, notamment ceux financés par les entreprises publiques, qui souhaiteraient embaucher un joueur de très haut niveau pour un salaire supérieur à 2,5 millions de dinars, devront offrir des garanties à la FAF et à la LFP quant à leur capacité. pour assurer le paiement du salaire, explique la même source. Ce n’est qu’à cette condition que le joueur en question sera inscrit.
Il faut dire que 2,5 millions de dinars, soit 250 millions de centimes, c’est déjà une somme colossale par rapport au niveau moyen des salaires en Algérie où le smic est fixé à 20 000 dinars, mais aussi par rapport au niveau médiocre des joueurs qui bénéficient de rémunération indécente avec de l’argent public.
Les clubs algériens de Ligue 1 peinent à s’imposer sur la scène continentale et sont incapables de former des joueurs de qualité capables de porter les couleurs de l’équipe algérienne.
Les gros salaires du football ont donné lieu à des soupçons de détournements de fonds et de commissions, impliquant des joueurs et des techniciens, des managers et des dirigeants de clubs.