Foot Mercato : Bouna, comment vas-tu ?
Bouna Sarr : Écoute, je vais parfaitement bien. Je me porte bien d’un point de vue physique. Cette longue période sans club est un peu inédite pour moi dans ma carrière, car c’est la première fois que je me retrouve sans club. Ce n’est pas une période facile, mais comme je le dis souvent, chaque mal entraîne un bien. Cela m’a permis, après ma blessure, de continuer à travailler de plus en plus fort pour me renforcer physiquement, me renforcer mentalement et attendre le prochain défi. C’est vrai qu’aujourd’hui on voit que le marché est un peu particulier avec beaucoup de joueurs qui sont sans contrat. On attend son heure, on attend que les choses bougent. Le mercato hivernal s’ouvre dans moins de deux semaines. En vérité, je n’ai même pas vu ni ressenti cette première partie de saison. Je me suis réfugié dans le travail. J’ai travaillé dur et je me suis tenu prêt. Je pensais que ça allait bouger avant, mais ce n’est pas le cas. On espère juste que les choses s’amélioreront lors de ce mercato. Nous gardons la foi et tout ira bien.
FM : On a dû vous poser cette question 100 fois, mais comment rester en forme quand on n’a pas de club pendant aussi longtemps ?
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BS : il faut travailler régulièrement, constamment. Bien évidemment, rien ne remplace les séances de groupe. Mais on essaie d’être le plus proche possible dans les exercices que l’on va faire, notamment avec mes préparateurs physiques, que ce soit celui que j’ai au Sénégal ou celui que j’ai à Dubaï. Je travaille beaucoup avec eux. Aujourd’hui, personnellement, je n’ai pas peur de me dire que si demain je ne reprenais qu’un club, j’aurais du mal à m’adapter. Sans aucune prétention, je pense que physiquement, j’ai toujours eu des facilités et des qualités qui me permettent de me remettre rapidement dans le rythme. Aujourd’hui, même à travers mes séances, j’ai pu avoir la chance de faire des séances avec d’autres joueurs professionnels en groupe. J’ai été blessé longtemps, mais aujourd’hui, je n’ai plus de séquelles, plus de soucis, c’est de l’histoire ancienne.
FM : On a eu récemment Layvin Kurzawa qui nous a dit que psychologiquement parfois ça pouvait être compliqué si on n’était pas assez entouré. Qu’il y aurait forcément des hauts et des bas. Avez-vous vécu cela ?
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BS : évidemment la famille, les proches, Touti Mendy mon agent. Mais j’ai trouvé mon évasion en voyageant notamment au Sénégal. C’est mon pays de cœur. C’est le pays où je représente une sélection. Le pays où j’ai gagné ma première CAN. Rencontrer tous ces gens qui vous aiment, qui vous apprécient, qui vous donnent cette force, qui vous encouragent à continuer à travailler dur et qui souhaitent que vous trouviez un challenge au plus vite pour pouvoir réintégrer la sélection. Cela vous donne une motivation supplémentaire. Et c’est aussi cela qui vous aide à ne pas abandonner. Alors, ce n’est pas facile, on ne va pas se mentir. Mais je suis une personne qui reste très positive, peu importe la situation. J’ai vécu des situations difficiles dans ma carrière, des moments compliqués. C’était évidemment différent, mais je sais que le football est ma passion. Je sais que j’ai encore beaucoup à apporter au football. Et aujourd’hui, je suis en pleine forme pour pouvoir être disponible dans un club et jouer à nouveau.
“Je suis à 100% de mes capacités et je n’aurai aucun problème à m’intégrer dans un groupe”
FM : comment expliquez-vous que personne ne soit venu vous recruter l’été dernier alors que vous étiez libre ?
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BS : nous avons eu des demandes, nous avons eu des projets que nous avons décidé de ne pas sélectionner. Ensuite là où je peux comprendre les clubs, c’est qu’ils étaient un peu réticents sur le timing de ma blessure chez les Crusaders. Cela s’est produit lors de la deuxième partie de saison, en fin de contrat. Il y a donc des questions sur mon - de récupération, et si je suis opérationnel ou non. Et cela a joué un grand rôle dans les discussions avec les clubs haut de gamme. Mais aujourd’hui, je pense qu’il n’y a plus d’excuses. Depuis cet été, même si je n’ai pas joué en compétition, j’ai suivi comme je pouvais. Je suis à 100% de mes capacités et je n’aurai aucun problème à m’intégrer dans un groupe et à apporter ma contribution pour cette deuxième partie de saison. Peu importe le niveau, le défi, la compétition, je suis prêt.
FM : Avez-vous réduit vos exigences ou êtes-vous déterminé à être aussi sélectif que l’été dernier ?
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BS : écoutez, pour être honnête avec vous, j’écoute tous les projets. Après, je valide, je ne valide pas. J’en assume la responsabilité. Sans aucune prétention, je pense que je peux encore revenir dans des clubs qui jouent de grandes compétitions à un bon niveau mais encore une fois, je n’exclus rien. Maintenant, il y a beaucoup de choses à prendre en compte, beaucoup de paramètres. Mais je ne vais pas non plus être gourmand, si l’on parle d’un point de vue financier. Je veux toujours rejouer au football. Car je sais aujourd’hui que je peux apporter une vraie valeur ajoutée à une équipe qui en a besoin.
« Je ne suis pas fermé en termes de championnat. Cela pourrait être la France, comme l’Espagne, ou l’Angleterre.
FM : Cela fait un moment que nous parlons de projets et de compétitivité, mais quel type de projet recherchez-vous ? Plutôt France, plutôt étranger ?
BS : Je n’ai pas vraiment de priorité, que ce soit en France ou à l’étranger. Je ne ferme aucune porte. Le football me manque vraiment, je veux rejouer au football à un bon niveau. D’autant plus que je n’ai pas d’exigence financière particulière. Mais en tout cas, je ne suis pas fermé en termes de championnat. Ça peut être la France, comme l’Espagne, comme l’Angleterre, peu importe. J’attends juste que quelqu’un me donne une chance.
FM : comment ça se passe au niveau des discussions actuellement, avez-vous pu discuter avec des clubs ? Laissez-vous cela à votre agent ?
BS : pour être honnête avec vous, mon agent, Touti Mendy, gère tout ça. Nous aimons échanger des idées tous les mois, disons. Je les laisse gérer. J’aime rester concentré sur ma préparation, sur mon entraînement. Il travaille à ses côtés pour me trouver le meilleur projet. J’ai 100% confiance en lui. À un moment donné, après la reprise de la saison pendant un, deux, voire trois mois, il y avait des choses qui auraient pu être intéressantes, mais on s’est dit qu’il valait mieux attendre la mi-saison. Qu’à ce moment-là, les clubs n’auraient plus besoin de se renforcer. Ce sera un moment plus opportun pour les clubs comme pour moi. Nous avons pris cette décision. Dans quelques jours, un nouveau mercato va s’ouvrir et on espère qu’à ce moment-là, on trouvera le meilleur projet.
FM : pensez-vous qu’aujourd’hui il y a encore de la place pour des joueurs comme vous, comme d’autres joueurs expérimentés qui n’ont pas de club, qui peuvent apporter un vrai plus, notamment en France ? ?
BS : évidemment. J’aspire à jouer encore de nombreuses années. Je pense que génétiquement, morphologiquement, je n’ai aucun problème à jouer longtemps. Au-delà de ma blessure chez les Crusaders, je ne pense pas avoir eu de problèmes de blessures. C’était principalement la préoccupation que j’ai eue au cours de ma carrière. Mais aujourd’hui je ne ressens plus aucune douleur, je me sens très bien. J’ai 32 ans, je pense que je peux jouer jusqu’à 37, 38 ans. D’un côté, je peux peut-être comprendre les clubs là-dessus. Mais pour ma part, je n’ai pas cette inquiétude de dire que j’aurais des problèmes dus à mon âge, bien au contraire. Aujourd’hui, je suis encore frais, il n’y aura pas de problèmes à ce niveau-là.
“Il y a beaucoup de gens qui ne seraient pas contre un coup de pouce de Bouna Sarr aujourd’hui à l’OM”
FM : Au début de l’interview, vous m’avez dit que vous aviez participé à des entraînements avec d’autres joueurs à Dubaï. Avez-vous constitué un petit collectif de joueurs sans club pour rester en forme ?
BS : Oui, j’ai rencontré Serge Aurier à Dubaï, Josuha Guilavogui qui nous a rejoint depuis Leeds. D’autres joueurs qui ont joué en Bundesliga, en Angleterre, des joueurs sous contrat venus lors de tournois internationaux. Je me suis toujours assuré d’être là pendant ces moments-là pour pouvoir m’évaluer par rapport à eux. Quand vous me voyez m’entraîner avec eux, vous ne vous sentez pas comme une personne sans club. On sent une personne qui est là pour se maintenir, mais qui n’a aucun retard physique, bien au contraire. Les personnes avec qui j’ai travaillé dans le passé peuvent être interrogées sur mon histoire. J’ai toujours été numéro un dans tous les tests physiques. Même au Bayern Munich, en passant par l’OM et partout. Aujourd’hui, je ne pense pas que cette blessure m’ait fait perdre toutes ces qualités.
FM : on se sent très attaché au Sénégal, l’objectif à long terme après avoir trouvé un club, c’est la sélection ?
BS : bien sûr, parce que j’ai renoncé à la sélection. J’ai toujours voulu revenir. Malheureusement, cette blessure m’empêchait de le faire. J’ai toujours ressenti cet amour de la part des supporters sénégalais qui m’écrivent beaucoup à travers les réseaux sociaux. C’est aussi quelque chose qui montre aujourd’hui qu’il y a certaines personnes qui ont hâte de vous revoir sur le terrain, qui ont hâte de vous revoir en sélection. Entre vous et moi, je reçois aussi beaucoup de messages de supporters marseillais. D’ailleurs nombreux sont ceux qui ne seraient pas contre un coup de pouce de Bouna Sarr aujourd’hui à l’OM. Maintenant, je ne suis pas le seul décideur. Ce sont les clubs, ce sont les directeurs sportifs, ce sont les entraîneurs. De nombreux paramètres sont à prendre en compte. Il y a aussi les besoins des clubs par rapport aux postes. Alors voilà, soyons patients et nous nous adapterons.
Pub. le 20/12/2024 21:02
– MISE À JOUR 21/12/2024 00:05