M.malgré la perruque on le reconnaît bien, Dominique Besnehard, dans cette série consacrée au music-hall, qu’il a co-écrit et réalisé. “C’est Paris”, c’est aussi un peu lui et surtout sa passion pour le cabaret qu’il raconte en six épisodes à partir de ce mercredi 27 novembre sur France 2. Le co-fondateur du Festival du Film d’Angoulême et producteur d’une autre série à succès “Dix pour cent » y joue aux côtés de l’Angoumoisine, Nastasia Caruge, la fille de Katia Seguin, professeur de danse à Angoulême.
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Alex Lutz joue le rôle principal de Gaspard Berthille, résigné à vendre le cabaret de son père, Le Tout-Paris, qui sera bientôt transformé en supermarché. Finalement, il annule la vente…
Comment est née cette envie de série ?
Dominique Besnehard. C’est mon histoire depuis 20 ans. J’ai toujours été fasciné par les magazines. Quand mes parents étaient en vacances, leur seul plaisir était d’aller à Paris chaque année en novembre. Ma mère m’apportait des émissions de magazines avec Line Renaud, c’était dans les années 60. Cela m’a inspiré. J’ai connu L’Alcazar avec Dani. Le but est de montrer comment on s’y prend pour trouver de l’argent et s’en sortir, nous montrer les coulisses. J’adore le rôle des deux petites filles polonaises. Il y a beaucoup de gens qui ne parlent pas français dans une troupe et travaillent comme des fous. Un cabaret est très révélateur de la société.
On retrouve l’Angoumoisine Nastasia Caruge, la fille de Katia Seguin, professeur de danse à Angoulême. Comment a-t-elle été choisie ?
C’est un amour. Je ne la connaissais pas. Nous l’avons choisie parce qu’elle travaille au Paradis Latin. Elle sait danser et est une excellente actrice. Elle a un grand rôle et elle est très modeste.
Ce Régis avec une perruque que vous incarnez, vous ressemble-t-il dans la vie ?
La perruque est un clin d’œil à Orlando (le frère de Dalida NDLR). Mon personnage existait. À l’Alcazar, il y avait un chef démoniaque au bon cœur. Je me suis aussi inspiré de la chanson « Comme on dit » de Charles Aznavour, de ces gens de la nuit un peu pathétiques et en même temps redoutables. Régis est un peu comme moi. L’amour du spectacle, autoritaire, farfelu et en même temps très généreux, qui vient en aide aux enfants un peu perdus.
Plus belle la vie de cabaret
« That’s Paris » rassemblera-t-il toutes les générations comme l’a si bien fait « Dix pour cent » ? A vérifier… Il est certain cependant que cette sympathique mini-série (en 6 épisodes), qui revigore et rajeunit le monde du cabaret parisien, plaira aux plus grands. Dans la foulée, grâce notamment à la présence d’Alex Lutz et du redoutable Nicolas Maury, elle pourra également entraîner les plus jeunes s’ils prennent le temps d’attendre la fin du premier épisode. Car l’univers qui se dessine peu à peu est celui d’un milieu oublié, poussiéreux et déserté. Kitsch et ringard. Pourtant, Marc Fitoussi fait tout pour le dynamiser et aborde à travers lui tous les sujets les plus contemporains : les couples, les couples, les gays, les mères célibataires, les filles en coloc, les Polonaises à Paris… C’est souvent drôle, ironique et tendre à la fois. Plein de clins d’œil aux stars passées (qui se souvient de Lisette Malidor ou de Marie-Paule Belle ?) et actuelles du cabaret comme du cinéma et de la mode. Autour de Lutz et Maury se presse un étonnant casting hétéroclite : Monica Bellucci, Charlotte de Turckheim, Aurore Clément, Line Renaud… et même une apparition de Christian Louboutin. Sans oublier bien sûr Dominique Besnehard lui-même, le maître d’hôtel au franc-parler, fasciné par les paillettes. Bien évidemment, les moments dansants ainsi que le final mené par Lutz rendent un bel hommage au genre.
Marie-Aimée-Bonnefoy