On l’a vu davantage à la télévision, d’« Engrenages » à « Un village français », que sur scène. L’acteur de 57 ans rejoint la Maison de Molière à partir du 2 septembre, avec une première apparition dans “Le Malade Imaginaire”.
Par Kilian Orain
Publié le 13 juin 2024 à 17h26
“P.Pour être honnête, je n’aurais jamais imaginé être embauché à la Comédie-Française.”il nous dit. Homme de cinéma, visage récurrent de la télévision, Thierry Godard, 57 ans, devient pensionnaire de la Maison de Molière, a annoncé le théâtre ce jeudi 13 juin. L’acteur rejoindra officiellement la troupe le 2 septembre et fera sa première apparition au Salle Richelieu dans les rôles de Monsieur Diafoirus et Monsieur Purgon, personnages de la pièce de Molière Malade imaginaire, réalisé par Claude Stratz (1946-2007), créé en 2001 et repris du 19 septembre 2024 au 26 janvier 2025.
Tout est allé très vite pour Thierry Godard. « Mon agent m’a contacté il y a quelques semaines en me disant : ‘Vous pourriez recevoir un appel très surprenant’, sans m’en dire davantage. Lorsque Bertrand Schaaff, le directeur de la production et de la coordination artistique de la Comédie-Française m’a appelé, je lui ai répondu : « Tu es sûr de ne pas t’être trompé ? »ajoute l’acteur, rejoint par Télérama. Ces dernières années, Thierry Godard ne s’est pas beaucoup illustré au théâtre. Sa dernière apparition sur scène remonte à 2018, dans la pièce La collection, de Harold Pinter, mise en scène Thierry Harcourt. L’acteur a cependant débuté sa carrière au théâtre, formé successivement par la comédienne et réalisatrice Jacqueline Duc, ancienne pensionnaire de la Comédie-Française de 1946 à 1951, puis par Robert Cordier, qui l’initia aux techniques de l’Actors Studio – basé sur l’intériorité des acteurs plutôt que sur leur jeu – avant de rejoindre le Studio Pygmalion. « J’ai joué beaucoup de textes classiques à mes débuts. Et après toutes ces années, je me dis qu’il n’y a qu’au théâtre qu’on peut trouver des textes aussi forts. C’est le seul endroit où l’on peut jouer autant de personnages. Le cinéma a tendance à nous enfermer dans ce que nous savons faire de mieux. A la Comédie-Française, je vais pouvoir essayer de nouvelles choses. »
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Après quelques rôles dans des pièces de Samuel Beckett, Marguerite Duras, Shakespeare, Molière, Dubillard et Marivaux, Thierry Godard collabore brièvement avec 26 000 Couverts, compagnie de théâtre de rue basée à Dijon (Côte-d’Or), avant de débuter une carrière sur le petit écran. La télévision sera son tremplin : depuis les années 2000, l’acteur apparaît régulièrement sur Canal+ pour son rôle du lieutenant Gilles Escoffier, dit Gilou, dans la série Engrenages (diffusé de 2005 à 2020), ou encore Raymond Schwartz dans Un village français, diffusé sur France 3. Thierry Godard a également joué sur France 2 dans la série Les dames et plus récemment dans Germinal, créé par Julien Lilti et réalisé par David Hourrègue, sur la même chaîne.
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Au cinéma, Thierry Godard a collaboré avec Olivier Nakache et Éric Toledano dans Ces jours heureux, court métrage sorti en 2002, ainsi que dans Je préfère qu’on reste amis… réalisé trois ans plus tard. Mais c’est surtout grâce à son rôle de Bruno dans le film Accueillir (2009), de Philippe Lioret, dont Thierry Godard est repéré. Avant de jouer dans les films Diastema juillet août (2016) et plus récemment Le monde d’hier, sorti en 2022, dans lequel il incarnait un candidat d’extrême droite sur le point de remporter une élection présidentielle, aux côtés de Léa Drucker.
A la Comédie-Française, Thierry Godard évoluera donc dans un nouveau registre plus classique. Une sorte de retour aux sources pour cet acteur au parcours éclectique. La salle de cinéma ? «Je continuerai à jouer dans des films. Mais je me tournerai sans doute vers des rôles plus spécifiques. Et c’est peut-être aussi le moment de s’orienter vers des projets de films ou de séries plus personnels que j’aurais écrit. » De quoi surprendre son fidèle public et celui du Français. Et nous épater ?