Mardi 5 novembre 2024, Sonia Mabrouk était invitée sur le plateau de l’émission Chez Jordan, sur C8. Interrogé sur le mouvement Me Too, le journaliste de 46 ans a estimé que la libération de la parole pouvait parfois aller trop loin.
Suite à l’affaire Harvey Weinstein, Le mouvement MeToo a pris de l’ampleur en 2017. Si de nombreuses femmes ont accusé des anonymes, certaines personnalités ont été pointées du doigt, comme Patrick Poivre d’Arvor, Nicolas Hulot, Alain Sarde, Roman Polanski, Gérard Depardieu. Mardi 5 novembre 2024, c’est alors qu’elle était invitée sur le plateau de l’émission Chez Jordan, sur C8, que Sonia Mabrouk a révélé si elle avait déjà été la cible de comportements inappropriés.
« Cela ne m’est jamais arrivé. Il n’y avait aucune ambiguïté, il n’y avait aucun geste déplacé, il n’y avait aucune remarque dans ce registre-là. »a-t-elle déclaré avant de préciser :
“Je n’y ai pas assisté mais j’ai parfois vu des remarques qui moi-même, envers les assistants m’a parfois totalement repoussé, mais je vous en parle il y a… C’étaient des propos plus de l’ordre du sexisme que de l’ordre de l’agression sexuelle évidemment, car il y a une réaction qui doit être immédiate et franche . Je n’ai jamais subi ça ».
Sonia Mabrouk : « Je suis métisse »
En toute transparence, le journaliste de 46 ans a expliqué :
« Moi par rapport à la vague MeToo, j’ai une réaction qui est plutôt… Je suis mitigée. J’ai celui de la réaction, pourrais-je dire, de Caroline FourestJ’étais avec elle sur le plateau et nous étions d’accord. Elle a écrit un livre sur les vertiges de MeToo. Oui, la liberté d’expression est grande, mais n’oublions pas que quand on casse des œufs pour faire une omelette, les œufs peuvent se rebeller.».
Ne voulant pas mettre tout le monde dans le même panier, Sonia Mabrouk a ajouté : “Il ne faut pas dire que ce sont des quantités non négligeables. Et tous ces gens qui aujourd’hui n’ont plus de vie sociale à cause de gens qui voulaient soit se venger, soit au détriment d’une personne, avoir plus de notoriété… Ce n’est pas bien et il faut le dire aussi« .
Caroline Fourest : « Beaucoup de coupables, enfin dévoilés, et quelques innocents »
Quelques semaines plus tôt, Sonia Mabrouk avait reçu Caroline Fourest, en pleine promotion du livre Le vertige MeToo. « Il y a ceux qui sont soupçonnés d’avoir fait usage de la force ou exercé leur contrôle, et parfois de simples rebuts, qui sont accusés de maladresses isolées. Il y a des prédateurs que beaucoup dénoncent et d’autres qu’une seule femme accuse. Il y a ceux qui sont acquittés faute de preuves, et ceux qui sont disculpés qui vivent toujours dans l’ombre du doute… Dans cette liste, de nombreux coupables, enfin démasqués, et quelques innocents, brûlés vifs sur le bûcher médiatique. »peut-on lire dans la description de celui-ci.
Samedi 9 novembre 2024, pour Le Télégramme, Caroline Fourest estimait que la meilleure façon d’utiliser la révolution MeToo était de ne pas l’utiliser sans discernement. « L’écoute est enfin là mais, entre autres, on mélange un nécessaire débat sur les prédateurs, les violeurs et la protection des victimes avec tout ce qui touche à la séduction et à la sexualité. On cherche à tâtons les limites entre une accusation à médiatiser pour briser l’impunité et un règlement de comptes ou une accusation abusive. »a-t-elle confié.