Après la victoire de Donald Trump sur Kamala Harris, mercredi 6 novembre, de nombreuses célébrités ont confié leurs angoisses et déceptions sur les réseaux sociaux.
Ils déplacent les foules à travers le monde. Mais le soutien de Beyoncé ou encore de Taylor Swift n’aura pas permis à Kamala Harris de battre Donald Trump, une nouvelle fois élu président des Etats-Unis. Tradition démocrate, cette avalanche de stars montre ses limites.
Donald Trump a dû se passer du glamour hollywoodien. Mais en s’affichant aux côtés de sportifs et autres influenceurs masculinistes, il a fait mouche auprès d’un certain électorat. Ni George Clooney, ni Jennifer Lopez, ni Lady Gaga, tous du côté de Kamala Harris, n’ont été retenus. « Pas pour cette élection, c’est clair ! », note Laurence Maslon, professeur d’art à l’université de New York. « Les gens réalisent probablement que Beyoncé et George Clooney n’ont pas à se soucier du prix de l’essence ou des œufs. », souligne-t-il auprès de l’AFP.
Aux Etats-Unis, plus que dans la plupart des autres pays, la mixité entre stars et personnalités politiques est bien établie depuis l’époque où Frank Sinatra réunissait son groupe Rat Pack pour soutenir John F. Kennedy en 1960. Cette année, les collectes de fonds à Hollywood a récolté des dizaines de millions de dollars pour financer la campagne record de Kamala Harris.
Mais cette stratégie « ne sera jamais le sésame que tout le monde attend », souligne à l’AFP Margaretha Bentley, professeur à l’Arizona State University, qui donne notamment un cours d’affaires publiques consacré à Taylor Swift. Pour le chercheur, l’échec des démocrates devrait les conduire à « une introspection profonde » questionner « quoi de plus réussi »y compris lorsqu’il s’agit de soutiens de célébrités.
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Trump préfère les athlètes
Auteur d’un livre sur l’engagement politique des stars, Mark Harvey estime aussi que personne « je ne devrais pas être très surpris ». « L’idée selon laquelle les célébrités peuvent influencer les gens à voter pour des candidats n’est pas vraiment étayée par des données scientifiques. »rappelle-t-il à l’AFP. Selon lui, leur impact se limite aux domaines dans lesquels ces stars ont une réelle expérience ou expertise.
Et si la politique était plus un ring qu’une scène de concert ?
En champion, Donald Trump s’entoure de grands noms du monde du sport, comme le soir de sa victoire, avec le patron de l’UFC, Dana White, un homme « dur » et un « nombre sacré » selon lui. Quant au golfeur Bryson DeChambeau, il le décrit comme « fantastique » et j’aime même frapper la balle « un peu plus loin » que lui, Donald Trump étant fan de ce sport avec son propre club en Floride. Et sous les applaudissements du public, de nombreux éloges ont été consacrés à son plus riche partisan, le milliardaire Elon Musk. Donald Trump a également reçu le soutien de Joe Rogan, animateur influent d’un des podcasts les plus populaires au monde, notamment auprès des jeunes hommes.
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L’amère défaite d’Hollywood
Lors d’une élection « largement dominée par les questions culturelles, l’une des plus puissantes était celle de la masculinité », pointe Mark Harvey. « Cette idée d’être « un vrai gars », le Trump « macho », c’est le genre de chose avec laquelle Joe Rogan joue tout le temps »ajoute-t-il. Mais « la valeur et l’impact du soutien des célébrités aux candidats » font en effet l’objet de « débat »a déclaré à l’AFP Ashley Spillane, responsable d’un cabinet de conseil spécialisé notamment sur l’influence des stars sur la société. Selon elle, il y a « des preuves solides que les célébrités ont un réel impact sur la promotion de l’engagement civique non partisan de manière plus générale »comme l’appel à voter de Taylor Swift qui a conduit 400 000 personnes vers un site d’inscription des électeurs.
Malgré la défaite de Kamala Harris, Hollywood n’est pas resté silencieux, à l’instar de l’actrice oscarisée Jamie Lee Curtis ou de l’acteur John Cusack qui dénonce déjà Donald Trump comme un « fasciste au pouvoir absolu ».
Christina Applegate, la star de la sitcom Marié, deux enfants s’exclama à son tour X.
Le romancier Stephen King, quant à lui, a utilisé une métaphore pour dénoncer la réélection de Donald Trump : « Il y a souvent une pancarte dans les magasins qui vendent des objets beaux et fragiles : « si vous le cassez, vous le payez ». On peut en dire autant de la démocratie. »
Le rappeur Cardi B a publié un texte de soutien au candidat démocrate sur Instagram : « Je vous déteste tellement ».