Costa-Gavras prépare la mort en lui consacrant un film : Actualités

Costa-Gavras prépare la mort en lui consacrant un film : Actualités
Costa-Gavras prépare la mort en lui consacrant un film : Actualités

« J’arrive à un âge où la fin de la vie approche. » A 91 ans, le cinéaste franco-grec Costa-Gavras raconte à l’AFP qu’il prépare la mort en réalisant ce qu’il fait de mieux : un film politique.

Invité d’honneur du festival Lumière à Lyon, le réalisateur de Z ou l’Aveu a présenté son nouveau long métrage, Dernier Souffle, qui sortira en salles en janvier 2025.

Adapté d’une œuvre de Régis Debray et du docteur Claude Grange, ce film engagé raconte les débats philosophiques sur la mort entre un médecin palliatif (Kad Merad) et un écrivain (Denis Podalydès).

Il sait que la fin n’est pas loin. “J’aimerais que cette fin soit bonne”, “sans douleur, sans drame, sans agonie permanente”, dit-il, regrettant que “tous les moyens dans notre société n’existent pas pour que les gens (…) aient une bonne fin”.

« La mort nous terrifie depuis que nous sommes petits et nous ne voulons pas en parler. Non, il faut en parler et se préparer !

“C’est pour ça que j’ai fait ce film, pour moi”, a-t-il ajouté lors de l’avant-première devant le public et une partie de l’équipe du Dernier Souffle, qui l’a découvert à cette occasion.

“Je suis dans une sorte d’immense peine” d’avoir regardé la mort en face “assez sereinement, assez légèrement”, a commenté Denis Podalydès, comparant le film à une “chevauchement d’une extrême douceur”.

– «Ça repousse» –

Né le 13 février 1933 à Loutra-Iraias, dans le Péloponnèse, Konstantinos Gavras quitte la Grèce en raison du militantisme antiroyaliste de son père pour arriver à Paris en 1955, à l’âge de vingt ans.

« Je suis profondément fier de la manière dont j’ai été reçu en », se souvient-il. “Pour la première fois, on m’a appelé monsieur.” Et « cela a continué jusqu’à aujourd’hui ».

Les yeux du cinéaste brillaient lorsqu’il a reçu samedi le prix spécial du festival Lumière des mains du réalisateur américain Tim Burton, qui a salué son cinéma “humain, beau et réfléchi”.

Costa-Gavras s’est fait connaître à la fin des années soixante avec ses thrillers politiques « Z » (1969), en réaction au putsch des colonels à Athènes, puis avec « L’Aveu » tiré du témoignage d’Artur London contre le purges communistes en Tchécoslovaquie.

Il aborde également les thèmes de l’immigration dans « Eden in the West » (2009), de la société capitaliste (« Capital ») en 2012, de la crise financière grecque dans « Adult in the room » (2019).

“C’est toujours dur de faire un film politique”, reconnaît ce maître du cinéma : “ça rebute les producteurs et aussi les financiers.”

Il explique qu’il doit sa liberté de création à son épouse Michèle Ray Gavras, “qui a organisé notre vie pour que je puisse faire les films que je voulais faire”, et au succès de ses premiers films.

– « Autour d’une table » –

Mais Costa-Gavras en est convaincu : « tous les films sont politiques, pas seulement le mien ». « Oui, je m’engage, mais on s’engage tous quand on fait du cinéma !

« Pour moi, les films, c’est comme une discussion qu’on a entre amis autour d’une table, on a bien bu, on a bien mangé, et on se raconte des histoires. Chacun essaie de raconter une histoire qui le touche profondément », raconte le réalisateur.

« C’est comme ça que j’essaie de faire des films. Je pense qu’il n’y a pas d’autre moyen de les fabriquer.

Plus qu’une technique ou une esthétique, celui qui tourne depuis longtemps avec son groupe d’amis composé notamment d’Yves Montand et Simone Signoret, insiste sur l’importance des comédiens.

“Il faut toujours établir une relation très étroite avec un acteur pour qu’il devienne le personnage que l’on souhaite qu’il soit”, dit-il. “Je ne dirige pas les acteurs, je collabore avec eux.”

Lorsqu’on lui demande s’il réalise le chemin parcouru, il répond qu’il ne regarde pas beaucoup en arrière. Il a déjà de nouvelles idées, « surtout en vivant dans un monde qui a tellement changé et qui est très provocateur à bien des égards », a-t-il déclaré, sans en révéler davantage.

 
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