Des milliers de Gazaouis déplacés rentrent chez eux

Keystone-SDA

Des milliers de Palestiniens déplacés par plus de 15 mois de guerre à Gaza ont pris les routes dimanche pour rentrer chez eux au milieu des décombres, avec l’entrée en vigueur du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas prévoyant la libération des otages israéliens.

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19 janvier 2025 – 12h43

(Keystone-ATS) A la veille du retour de Donald Trump à la Maison Blanche, les armes se sont tues à 09h15 GMT, 11h15 heure locale, soit avec près de trois heures de retard, le Hamas ayant tardé à fournir la liste des trois femmes otages qui seront libérées pendant la campagne. jour.

L’entrée en vigueur de l’accord fait naître l’espoir d’une paix durable dans le territoire palestinien, même si le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a prévenu que son armée pourrait reprendre les armes.

Avant même la suspension des hostilités, des milliers de Palestiniens déplacés transportant leurs affaires ont pris la route pour rentrer chez eux, à travers le territoire dévasté, selon des images de l’AFP.

A bord des vans ou à pied, certains tout sourire font le V de la victoire, d’autres partagent des friandises ou brandissent le drapeau palestinien.

Mais à Jabalia, à l’extrême nord de Gaza, la joie se mêle à la consternation face au paysage apocalyptique de décombres laissés par une intense opération militaire israélienne.

« Il ne reste plus rien au nord, c’est devenu invivable », déplore Walid Abou Jiab, tout juste rentré chez lui.

Raids meurtriers à Gaza

Dans l’intervalle entre le début prévu de la trêve et son entrée en vigueur effective, Israël a mené de nouvelles frappes à Gaza qui ont tué huit Palestiniens selon la Défense civile locale.

Le Hamas a justifié son retard dans la remise de la liste des otages par « des complications sur le terrain et la poursuite des bombardements ».

Une fois la liste communiquée, Israël a annoncé l’entrée en vigueur du cessez-le-feu à 09h15 GMT, confirmée par la suite par le Qatar.

Selon le médiateur qatari, “trois citoyens israéliens, dont l’un est (également) de nationalité roumaine et l’autre de nationalité britannique” seront libérés dimanche, identités confirmées par le Forum des familles d’otages.

L’avertissement de Netanyahou

Parvenu mercredi par les médiateurs -Qatar, Etats-Unis, Egypte-, l’accord vise à terme, selon Doha, à conduire à la “fin définitive” de la guerre, déclenchée par l’attaque sanglante du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Mais Benjamin Netanyahu a prévenu qu’il s’agissait d’un « cessez-le-feu provisoire », se réservant « le droit de reprendre la guerre si nécessaire et avec le soutien des États-Unis ».

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Son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, a également mis en garde contre une persistance de « l’instabilité régionale » si le Hamas, classé comme terroriste par Israël, les Etats-Unis et l’Union européenne, reste au pouvoir à Gaza.

Hostile à la trêve, le parti du ministre israélien de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir (extrême droite) a annoncé qu’il quittait la coalition au pouvoir, qui reste néanmoins majoritaire au Parlement.

Aux termes de l’accord, les hostilités doivent cesser et 33 otages israéliens doivent être libérés, dans une première phase de six semaines.

En échange, les autorités israéliennes ont annoncé qu’elles libéreraient 1 904 Palestiniens dans ce délai.

Trois points de réception pour les otages israéliens ont été installés à la frontière entre Israël et Gaza, a indiqué un responsable militaire.

« Joie » et « regret »

Deux Franco-Israéliens, Ofer Kalderon, 54 ans, et Ohad Yahalomi, 50 ans, font partie des 33 otages qui pourraient être libérés, selon Paris. Ils ont été kidnappés au kibboutz Nir Oz avec plusieurs de leurs enfants, libérés lors d’une première trêve d’une semaine en novembre 2023.

A Tel Aviv, Maya Roman, cousine d’un otage déjà libéré et d’un autre, Carmel Gat, mort en captivité, éprouve « une joie incroyable et en même temps un regret » pour les captifs tués à Gaza pendant les mois nécessaires à la conclusion d’un accord .

Israël a désigné dimanche 95 détenus palestiniens à libérer, en majorité des femmes et des mineurs, la plupart arrêtés après le 7 octobre.

Parmi les prisonniers qui devraient être libérés figure Zakaria al-Zoubeidi, responsable des attaques anti-israéliennes et ancien chef local de la branche armée du Fatah, arrêté et incarcéré en 2019.

Près de 600 camions humanitaires

Selon le président américain Joe Biden, la première phase de l’accord comprend également un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza et une augmentation de l’aide humanitaire dans le territoire menacé de famine selon l’ONU.

Les autorités égyptiennes ont précisé que l’accord prévoyait « l’entrée de 600 camions humanitaires par jour ».

Lors de la première phase, seront négociées les modalités de la seconde, qui doivent permettre la libération des derniers otages, avant la troisième et dernière étape consacrée à la reconstruction de Gaza et à la restitution des corps des otages morts en captivité.

L’attaque du Hamas du 7 octobre 2023 a fait 1.210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l’armée israélienne.

Au moins 46.899 personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées dans l’offensive de représailles israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l’ONU.

Considérablement affaibli, le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, est cependant encore loin d’être anéanti, contrairement à l’objectif fixé par Benjamin Netanyahu, selon les experts.

 
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