Ouagadougou (© 2025 Afriquinfos) – Après le Tchad et le Sénégal, c’est au Burkina Faso de réagir aux propos peu recommandables d’Emmanuel Macron tenus la semaine dernière à propos de l’Afrique. Ce lundi 13 janvier, le président de la transition au Burkina Faso a également apporté sa réponse. Lors d’un discours de salutations, Ibrahim Traoré assure que Macron a manqué de respect à tout un continent.
« Il a insulté tous les Africains. (…) C’est ainsi que ce monsieur voit l’Afrique, voit les Africains. Nous ne sommes pas des humains à ses yeux », assure Ibrahim Traoré. Il continue. « Si vous voulez une rupture avec ces forces impérialistes, c’est simple, nous dénonçons les accords. Si nous ne dénonçons pas les accords, disons simplement qu’ils quittent les bases (militaires), nous n’avons rien fait »,
« Si vous voulez une rupture avec ces forces impérialistes, c’est simple, nous dénonçons les accords. Si nous ne dénonçons pas les accords, disons simplement qu’ils quittent les bases (militaires), nous n’avons rien fait”, a déclaré lundi le capitaine Traoré. « Les Africains doivent se réveiller. Nous devons travailler pour être indépendants. Il faut décoloniser les mentalités », a-t-il ajouté.
Les relations entre le Burkina Faso et la France n’ont cessé de se dégrader depuis que le capitaine Traoré, 36 ans, a pris le pouvoir par la force en septembre 2022. Le Burkina Faso, comme ses voisins et alliés, le Mali et le Niger également gouvernés par des putschistes hostiles à Paris, obtenu entre 2022 et 2023. le départ des soldats français de leurs territoires. Les trois pays se sont dans le même temps rapprochés de Moscou, tout comme la Centrafrique qui avait elle aussi réclamé le départ des Français en 2022.
Les pays africains ne veulent plus de coopération militaire avec la France. Le Tchad et le Sénégal ont pris les devants en novembre dernier. Le Tchad, dernier point d’ancrage de la France au Sahel, a dénoncé l’accord de coopération militaire et exigé un départ des troupes françaises d’ici fin janvier. Deux bases militaires ont déjà été remises.
Le Sénégal a de son côté réclamé la fermeture des bases françaises et la fin de toutes les présences militaires étrangères en 2025, selon un calendrier à définir. Et les deux pays ont également critiqué les propos d’Emmanuel Macron qui avait également affirmé que la France avait accordé par politesse à certains pays africains « la primauté de l’annonce » de la réorganisation de son système militaire.
« Je voudrais exprimer mon indignation face aux propos tenus récemment par le président Macron qui confinent au mépris à l’égard de l’Afrique et des Africains. Je pense qu’il s’est trompé d’époque », a déclaré le président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno. Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a pour sa part dénoncé des propos « totalement erronés » et que la décision du Sénégal « découle de sa seule volonté », en tant que « pays souverain ».
La France doit également retirer progressivement ses militaires de Côte d’Ivoire et du Gabon,
« Je pense que nous avons oublié de dire merci. Ce n’est pas grave, cela viendra avec le temps. L’ingratitude, je suis bien placé pour le savoir, est une maladie qui n’est pas transmissible à l’homme », a déclaré la semaine dernière le président français à propos des interventions militaires françaises contre les jihadistes au Sahel.
Virginie