L’utilisation de médicaments contre la démence diminue à mesure que de plus en plus de personnes en souffrent.
“Démencerappelle AIM, désigne un groupe de troubles cérébraux caractérisés par une dégénérescence chronique et irréversible des fonctions cognitives.comme la mémoire. “On parle de démence dans la mesure où la gravité des symptômes est telle que le patient est limité dans ses activités quotidiennes. Les maladies provoquant la démence les plus connues sont la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson.
Un traitement très attendu, qui « a prouvé son efficacité pour ralentir la progression de la maladie d’Alzheimer », autorisé en Grande-Bretagne
Selon une estimation du Centre flamand d’expertise en démence, un peu plus de 200.000 Belges souffrent aujourd’hui de démence, et environ 8,5% des plus de 65 ans ; des chiffres en constante augmentation. Étant donné que la prévalence augmente avec l’âge, le vieillissement de la population devrait accentuer cette augmentation. Nous pourrions dépasser les 300 000 cas d’ici 2040.
Plus de cas, mais moins de médicaments
En d’autres termes, la consommation de médicaments contre la démence diminue à mesure que de plus en plus de personnes en souffrent. Ce constat, a priori paradoxal, tient au fait que, «en 2011, le le remboursement de plusieurs médicaments contre la démence a été réduit : depuis, l’extrait de ginkgo biloba n’est plus rembourséexplique AIM, et les conditions de remboursement de la mémantine ont été renforcées.
« À ce jour, il n’existe aucun remède connu contre la démencerappelle l’Agence Intermutualiste. Les traitements actuels visent à combattre certains symptômes et à préserver la qualité de vie des patients et de leurs soignants. Dans le cas de certaines formes de démence […]les médicaments anti-démence stabilisent légèrement les fonctions cognitives des patients atteints d’une forme légère ou modérée de la maladie. Leurs effets sont cependant limités dans le temps et leur rapport bénéfice/risque est remis en question. Cela a donc conduit les autorités de l’époque à limiter le remboursement de ces traitements.
Consommation plus élevée en Flandre
Les chiffres de consommation évoqués concernent des médicaments remboursés par la Sécurité sociale. Les données AIM ne permettent pas de connaître la consommation de médicaments non remboursés. “Il est possible que la baisse de la consommation totale soit moins marquée »note l’Agence. Ainsi, selon un rapport de l’Inami publié en 2015 (le rapport Morse), «réduire de moitié la consommation remboursée du médicament générique donépézil (pour les formes légères et modérées d’Alzheimer, NDLR) entre 2011 et 2014 n’a entraîné qu’une diminution de 11% du nombre total de forfaits achetés ».
Consommation d’antidépresseurs en hausse : « La Belgique dépasse la moyenne européenne »
Il n’en reste pas moins que la consommation de médicaments anti-démence remboursés chez les plus de 65 ans est nettement plus élevée en Flandre (1,5% de la population concernée) qu’en Wallonie (0,7%) et à Bruxelles (0,5%). Que cette consommation est plus élevée chez les femmes (1,3%) que chez les hommes (1,0%), même si l’écart tend à se réduire. Qu’il grimpe à 4,2% chez les seniors ayant séjourné au moins une journée en maison de repos en 2022 – c’est pourtant bien loin des 11,1% de 2011. Et enfin que les traitements sont généralement de longue durée.
Ainsi, près de 9 patients sur 10 (88,1 % en 2021) se sont vu prescrire des médicaments antidémences depuis plus d’un an, contre 5 % entre 6 et 12 mois, et les 7 % restants, moins de 6 mois.