“Cette année, c’est particulièrement virulent, un quart de mes patients ont la grippe”, Marseille en alerte maximale

“Cette année, c’est particulièrement virulent, un quart de mes patients ont la grippe”, Marseille en alerte maximale
“Cette année, c’est particulièrement virulent, un quart de mes patients ont la grippe”, Marseille en alerte maximale

Marseille, et plus généralement l’ensemble du département des Bouches-du-Rhône, sont confrontés à une intense vague d’infections respiratoires aiguës (IRA), dont la grippe ainsi que d’autres virus respiratoires. Selon le réseau Sentinelles, la région PACA présente l’un des taux les plus élevés de .

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Marseille est classée en alerte rouge, et l’ensemble du département des Bouches-du-Rhône oscille entre alerte orange et rouge aux infections respiratoires aiguës (IRA), dont principalement la grippe, selon les données du réseau Sentinelles de la dernière semaine de décembre. Une situation qui ne cesse de s’aggraver avec un contexte particulier : celui des fêtes de fin d’année qui favorisent les interactions sociales, et donc la propagation du virus.

Dans la carte ci-dessous, publiée sur le réseau Sentinelles, on observe que le département est marqué par des taux élevés de cas liés au virus, alors que les départements voisins, comme le Var en zone verte, restent pour l’instant épargnés.

Les départements des Bouches-du-Rhône et des Alpes-Maritimes sont en alerte rouge aux infections respiratoires aiguës.

© Réseau Sentinelles

D’un point de vue régional, entre le 23 et le 29 décembre 2024, le taux d’incidence des cas d’IRA en région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) a été estimé à 509 cas pour 100 000 habitants, avec une activité qualifiée de « forte ».

Dans ce contexte, la région PACA affiche l’un des taux les plus élevés de France, derrière la Bretagne, mais au même niveau que la Nouvelle-Aquitaine. Mais pas seulement, l’épidémie semble toucher la France entière, affirme Santé Publique France sur X.

Pour le docteur Amine Ayari, médecin généraliste basé à Marseille, la situation est particulièrement préoccupante : «le nombre de patients a augmenté régulièrement depuis la semaine dernière. Cette année, c’est particulièrement virulent. L’année dernière, je ne me souviens pas d’une telle intensité, ni en nombre de cas, ni en gravité des symptômes.« .

Dans son cabinet, le constat est sans appel : la grippe domine avec des symptômes »bruyant“et très inconfortable.”Un quart de mes patients ont la grippe ou des infections oto-rhino-laryngologiques (ORL) pseudo-grippales», explique-t-il.

Les symptômes les plus courants comprennent des frissons, des courbatures, une forte fièvre et une fatigue intense. “J’avais un patient de 15 ans qui était incapable de se lever du lit, vous imaginez ? Récemment, deux patients âgés ont dû être hospitalisés pour de graves difficultés respiratoires.», rapporte Amine Ayari. Depuis décembre, cette dernière a enregistré une dizaine d’hospitalisations liées à la grippe, essentiellement chez les personnes âgées.

Par ailleurs, le spécialiste observe également une forte contagiosité : «lorsqu’un membre d’une famille vient en consultation, on sait que dans les jours qui suivent, le reste de la famille sera là

Le docteur Ayari insiste sur l’importance du vaccin qui «Réduit considérablement les symptômes et la contagion. Entre un patient vacciné et non vacciné, la différence est flagrante« .
Il recommande la vaccination aux personnes vulnérables, notamment les personnes âgées et les femmes enceintes, tout en rappelant qu’il est important de consulter en cas de fatigue intense ou de fièvre persistante.

Mais que faire quand on a la grippe ? Le médecin répond qu’il est inutile de prendre des antibiotiques. Pas de solution magique : «il faut prendre uniquement du paracétamol, et éviter les anti-inflammatoires, mais surtout il faut se reposer et être patient« . Dans ces prescriptions, les « remèdes de grand-mère » trouvent également leur place : «Le miel est un excellent antiseptique et analgésique, surtout pris seul, à la cuillère.

Dans son centre, des tests combinés du Covid-19, de la grippe et du RSV (virus respiratoire syncytial) ont été mis en place pour mieux diagnostiquer les patients. L’idéal c’est de faire le test… Et justement dans le centre dans lequel je travaille, on a investi dans ces tests car les symptômes sont tellement importants qu’on préfère faire un test avant de prescrire, se précipiter pour prescrire des antibiotiques.« .


Un test de grippe, non pris en charge par la Sécurité Sociale.

©Amine Ayari

Mais il regrette néanmoins que le test de grippe ne soit pas remboursé : «on ne comprend pas que le test de l’angine soit pris en charge par la Sécurité Sociale, mais pas celui de la grippe« .

Les autorités sanitaires appellent à la vigilance pour limiter la propagation du virus. Dans cet esprit, Santé Publique France rappelle dans une publication X les gestes simples pour limiter la propagation du virus :

Finalement, les autorités sanitaires soulignent que la situation pourrait encore persister dans les semaines à venir.

 
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