(Washington) Le ténor républicain Mike Johnson a été réélu vendredi à la Chambre des représentants américaine, après avoir bénéficié du soutien clé de Donald Trump et malgré l’opposition de certains élus de son propre camp.
Publié à 8h35
Mis à jour à 15h43
Robin LEGRAND
Agence -
Le président de la chambre basse du Congrès semblait dans un premier temps avoir perdu la première voix, lorsque trois élus républicains ont voté pour un autre candidat.
Mais l’hémicycle a connu un tournant dramatique lorsque deux d’entre eux ont finalement changé de voix pour soutenir le « porte-parole » sortant.
Tout juste réélu, Mike Johnson a promis d’adopter des « coupes drastiques » dans le budget des États-Unis.
« Nous allons procéder à des coupes drastiques dans la taille et le champ d’action de l’État », a-t-il déclaré depuis la chambre basse du Congrès, ajoutant que les Républicains « rendraient le pouvoir au peuple ».
L’élection a été un test de l’influence de Donald Trump au Congrès, car le futur président avait apporté son soutien franc à Mike Johnson.
Lui souhaitant “bonne chance” vendredi dans un message sur son réseau Truth Social avant le vote, le futur président avait décrit l’élu de Louisiane comme “un homme bon et très capable, qui n’est pas loin d’avoir un soutien à 100%”.
“Une victoire de Mike aujourd’hui sera une grande victoire pour le Parti républicain”, a insisté Donald Trump.
Compte tenu de la faible majorité des républicains à la chambre basse de cette nouvelle législature, l’actuel « président » était bien conscient qu’il ne pouvait pas se permettre de nombreuses défections dans son camp.
Pourtant, avant le vote, plusieurs d’entre eux avaient exprimé leurs réticences, voire leur franc « non », envers la candidature de l’élu, « président » depuis un peu plus d’un an.
“Vous pouvez m’arracher tous les ongles, vous pouvez y enfoncer du bambou, vous pouvez commencer à me couper les doigts : je ne voterai pas pour Mike Johnson”, a déclaré le plus en colère d’entre eux, le républicain Thomas Massie, dans un entretien au canal conservateur OAN.
Il fut finalement le seul à s’opposer au « porte-parole ».
« Prise en charge totale »
Après le président élu, le milliardaire Elon Musk – devenu l’une des voix les plus importantes à Washington depuis son alliance tonitruante avec Donald Trump – est également entré dans le débat pour peser en faveur du “speaker”.
«Je pense la même chose. Vous avez tout mon soutien», a-t-il répondu cette semaine sur son réseau social X à Mike Johnson, qui s’est félicité d’un message de Donald Trump en sa faveur.
Le soutien des deux milliardaires influents a suffi à faire changer d’avis nombre d’élus réfractaires.
Mais les réticences à l’égard de la candidature de Mike Johnson auront donné un aperçu des difficultés qu’aura Donald Trump à faire passer son programme au Congrès dans les premiers mois de sa présidence, avec une majorité de seulement cinq voix à la chambre basse.
Luttes internes
Traditionnellement une formalité, l’élection du “speaker” a connu des bouleversements inhabituels ces deux dernières années, avec notamment le limogeage sans précédent il y a un an du précédent président de la chambre basse, Kevin McCarthy.
Une chute orchestrée par la frange la plus à droite du Congrès, qui accusait déjà Kevin McCarthy d’avoir creusé le déficit en cédant trop aux démocrates.
La destitution a donné lieu à un psychodrame de 22 jours et exposé au grand jour les luttes internes du camp républicain.
À moins de trois semaines de son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a donc voulu éviter ce type de scénario, d’autant que sans « président », la Chambre des représentants n’aurait pas pu certifier sa victoire à l’élection présidentielle lors d’une séance. prévu lundi.