Au moins 19 personnes ont été tuées depuis le début de l’année 2025 par des frappes israéliennes à Gaza, ont annoncé mercredi les services d’urgence du territoire palestinien, où les intempéries aggravent une situation humanitaire déjà critique après plus d’un an de guerre.
“Alors que le monde célèbre la nouvelle année, nous accueillons 2025 avec le premier massacre israélien dans la bande de Gaza”, a déploré auprès de l’AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.
Les douze coups de minuit venaient à peine de sonner qu’une frappe israélienne sur une maison à Jabalia, au nord de Gaza, a fait, selon lui, 15 morts et plus de 20 blessés parmi trois familles déplacées, les Badra, Abou Warda et Taroush.
« La maison a été entièrement détruite par deux missiles tirés par un avion de chasse. Plusieurs personnes sont encore sous les décombres”, a déclaré un secouriste, Mohammad, qui n’a pas donné son nom de famille.
« Nous essayons toujours d’extraire les corps et les blessés des décombres. La maison n’est plus qu’un tas de décombres», a témoigné Jibril Abou Warda, 35 ans, proche de plusieurs victimes.
“C’est un massacre, les enfants et les femmes sont en morceaux”, a-t-il ajouté. “Personne ne sait pourquoi la maison a été prise pour cible, il n’y avait que des civils.”
Les services d’urgence de Gaza ont indiqué peu après que quatre autres Palestiniens étaient également morts dans une frappe israélienne à Khan Younes, au sud de Gaza.
Contactée par l’AFP, l’armée israélienne n’a pas immédiatement commenté ces deux frappes.
Depuis le 6 octobre, elle mène une intense offensive terrestre et aérienne dans le nord de Gaza, notamment à Jabalia, afin d’empêcher les combattants du mouvement islamiste palestinien Hamas de s’y regrouper.
Tentes inondées
Après plus de 14 mois de guerre, la situation humanitaire est catastrophique, selon les agences de l’ONU, dans la bande côtière palestinienne, où des centaines de milliers de personnes ont été déplacées et sont souvent réduites à vivre dans des tentes de fortune.
“Plus de 1.500 tentes abritant des personnes déplacées ont été inondées dans les camps à travers Gaza”, a prévenu mercredi la Défense civile après une vague d’intempéries ces derniers jours.
Ces dernières semaines, les températures sont tombées à 8 degrés Celsius accompagnées de fortes pluies.
« Nous n’avons pas dormi depuis trois jours de peur que nos enfants tombent malades à cause de l’hiver, mais aussi que des missiles nous tombent dessus », raconte Samah Darabieh, qui vit dans le camp de Beit Lahia, au nord. de Gaza.
L’organisme israélien chargé des affaires civiles dans les territoires palestiniens occupés (Cogat) a annoncé mercredi que 55 patients, en majorité des enfants, avaient été évacués du territoire palestinien, accompagnés de 72 personnes, pour être soignés aux Émirats arabes unis.
“Plus de 12 000 patients ont encore besoin d’une évacuation médicale hors de Gaza”, a indiqué l’Organisation mondiale de la santé, qui participe à cette opération.
La guerre à Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui a fait 1.208 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels israéliens et incluant des otages morts ou blessés. tué en captivité à Gaza.
Au moins 45.553 personnes ont été tuées dans la campagne militaire israélienne de représailles à Gaza, en majorité des civils, selon un dernier bilan mercredi du ministère de la Santé du Hamas, dont les données sont jugées fiables par l’ONU.