Einav Zangauker est devenue cette année l’une des mères d’otages les plus connues. Elle mène de nombreuses manifestations pour exiger que le gouvernement fasse tout, à tout prix, pour libérer les otages.
À plusieurs reprises, elle a explicitement accusé le gouvernement et le Premier ministre d’être seuls responsables du fait que son fils Matan et les autres otages étaient toujours aux mains du Hamas.
Présent chaque semaine à la Knesset, Einav Zangauker se bat également sur cette scène pour faire entendre sa voix.
À plusieurs reprises, elle a été rappelée à l’ordre parce que son attitude outrepassait les règles de conduite au sein de la Knesset. Aujourd’hui, on lui a dit qu’elle ne serait plus autorisée à entrer dans l’enceinte du Parlement israélien en raison de son comportement.
Le porte-parole de la Knesset a expliqué : « Elle s’est vu refuser l’entrée parce que, malgré ses promesses répétées, elle a continué à violer gravement les règles de la Knesset. Elle a empêché le bon déroulement des débats en commissions, a tenté de lancer une bouteille en verre sur un visiteur et, comme si cela ne suffisait pas, elle a menacé, en présence d’un agent de sécurité de la Knesset, ce même visiteur avec un couteau. Il s’agit d’un comportement inacceptable qui ne peut être toléré dans l’enceinte du Parlement. Malgré l’engagement pris de ne pas répéter ces actes, ils se reproduisent malheureusement à chaque fois. Il a donc été décidé de lui refuser l’accès à la Knesset. Cette décision lui a été prise personnellement lors d’une conversation avec le commandant de la Knesset au cours de laquelle il lui a été clairement expliqué qu’il n’y avait pas d’autre alternative. La Knesset continuera d’entourer les familles des otages tout en veillant au respect des règles, de l’ordre et du bien-être des visiteurs.
Einav Zangauker a réagi à cette décision : « Les membres de la coalition tentent de faire taire les familles des otages. Quelle est la logique de m’interdire l’entrée alors que mon fils a été enlevé sous le mandat de ces 120 députés ? Ils ont peur d’entendre ce que vivent les otages pendant qu’ils adoptent les budgets et se répartissent les emplois. Nos enfants sont torturés et violés dans les prisons du Hamas et ils nous empêchent de crier notre douleur, de mettre fin à la guerre et de parvenir à un accord global qui les sauverait. »
Les députés de l’opposition ont pris la défense de la mère de Matan. Le chef de l’opposition Yair Lapid a déclaré : « La décision de restreindre l’action d’Einav Zangauker, la mère de l’otage Matan, et de l’empêcher d’accéder à la Knesset est une décision honteuse. Le président de la Knesset, les ministres et les députés de la coalition doivent entendre ce qu’elle a à dire et ramener son fils au lieu de se faire passer pour des victimes comme une bande de lâches.»
La députée travailliste Naama Lazimi a ajouté : « Au lieu d’empêcher une mère otage qui tente de sauver son fils d’entrer à la Knesset, nous devons interdire l’entrée à ceux qui abandonnent les otages, aux sans-cœur et sans valeurs. Ensuite, ils allument les bougies de Hanoukka, chantent et parlent de miracles et d’unité. Hypocrites cyniques. Ils sont une tache pour l’État.
La décision de la Knesset a également été condamnée par le quartier général des familles d’otages.
