(Agence Ecofin) – En Namibie et en Ethiopie, les épidémies de paludisme atteignent des niveaux jugés alarmants. Alors que l’OMS reste préoccupée par la situation de la variole, le Nigeria accroît ses efforts dans le domaine de la vaccination. Enfin, le Soudan du Sud est confronté à une épidémie meurtrière de choléra.
Namibie : épidémie de paludisme dans le nord
La Namibie signale une augmentation des cas de paludisme dans ses régions du nord. Entre le 4 novembre et le 15 décembre, le pays a enregistré 2 210 cas, dont 265 graves et neuf décès, selon Ben Nangombe, directeur exécutif du ministère de la Santé.
Au moins 16 districts ont franchi le seuil épidémique, attribué à une transmission saisonnière amplifiée par les pluies. En réponse, les autorités sanitaires intensifient les pulvérisations d’insecticides, distribuent des moustiquaires imprégnées et encouragent l’utilisation d’insectifuges.
La proximité de l’Angola, où le paludisme sévit, aggrave la situation. Les éleveurs transfrontaliers, identifiés comme vecteurs, accentuent les risques. Une campagne de sensibilisation et le renforcement des systèmes de surveillance visent à freiner cette épidémie.
Ethiopie : une épidémie de paludisme sans précédent
De son côté, l’Éthiopie a enregistré un nombre record de 8,4 millions de cas de paludisme en 2024, selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Il s’agit du niveau le plus élevé jamais enregistré en une seule année dans le pays.
Presque tous les districts ont signalé des cas, plusieurs dépassant le seuil épidémique. Endémique en Ethiopie, le paludisme touche principalement les zones situées en dessous de 2000 mètres d’altitude, couvrant les trois quarts du territoire et exposant 69% de la population au risque d’infection. Les pics épidémiques surviennent après les saisons des pluies principale (septembre-décembre) et secondaire (avril-mai).
Des acteurs comme Médecins Sans Frontières (MSF) appellent à une réponse « urgente et ciblée » pour contrôler cette crise, en mettant l’accent sur les zones à haut risque et les communautés vulnérables.
Mpox : la situation reste préoccupante en Afrique, selon l’OMS
La situation épidémiologique du mpox en Afrique reste alarmante, rapporte l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Au 15 décembre 2024, le continent comptait 13 769 cas confirmés dans 20 pays, dont 60 décès. La République démocratique du Congo (RDC) reste l’épicentre de cette épidémie, avec 9 513 cas confirmés.
Même si la tendance semble s’être stabilisée en RDC, l’agence onusienne appelle à la prudence en raison d’éventuels retards de notification, dans un contexte où un nouveau variant (clade 1b), plus virulent avec un taux de létalité de 3,6%, s’est propagé à d’autres pays, dont la Suède et la Thaïlande.
Nigeria : réception de 11 200 doses de vaccin
En fait, 11 200 doses de vaccin contre la variole ont été annoncées la semaine dernière au Nigeria, un don des États-Unis facilité par Gavi, l’Alliance du Vaccin.
Ces doses, produites par Bavarian Nordic, s’inscrivent dans le cadre d’une stratégie globale visant à contenir cette épidémie déclarée urgence de santé publique de portée internationale. Ce don s’ajoute aux 10 000 doses reçues en août 2024, positionnant le Nigeria comme le premier pays bénéficiaire en Afrique.
Dans le même temps, Gavi a également distribué 305 000 doses de vaccin à d’autres pays africains touchés, comme la RDC et le Rwanda. Avec près de 6 millions de doses prévues d’ici fin 2024, cette initiative mondiale est soutenue par différents partenaires, dont l’OMS et le CEPI.
Le Nigeria face à une épidémie de fièvre de Lassa
Toujours au Nigeria, le NCDC (Nigeria Center for Disease Control) a activé son centre d’opérations d’urgence (EOC) pour coordonner une réponse multisectorielle à l’épidémie de fièvre de Lassa en cours.
Cette maladie hémorragique virale aiguë, provoquée par le virus Lassa, est transmise par des rats multi-mammifères (Mastomysnatalensis) et d’autres rongeurs.
La pathologie est particulièrement virulente pendant la saison sèche, avec des cas signalés dans 28 États. Environ 1 035 cas confirmés et 174 décès ont été enregistrés à ce jour en 2024.
Le NCDC exhorte les Nigérians à adopter des mesures préventives, notamment une meilleure hygiène environnementale et une vigilance accrue de la part des professionnels de la santé face aux symptômes tels que la fièvre, les saignements ou les douleurs musculaires.
Soudan du Sud : le choléra tue 73 personnes en une semaine dans l’État d’Unity
Au Soudan du Sud, l’État d’Unité connaît une forte épidémie de choléra, avec 73 décès enregistrés en une semaine parmi les 3 700 cas recensés, selon les autorités sanitaires locales. Les zones les plus touchées sont les hôpitaux de Rubkona et de Bentiu, le centre de santé de Riohriak Payam et le camp de déplacés de Bentiu, géré par MSF.
Le directeur général du Département de la santé de l’État, John Mut Bol, a confirmé que 2 000 patients se sont rétablis et ont quitté les établissements de santé, tandis que 700 cas actifs sont toujours sous traitement. La maladie touche principalement Rubkona et Bentiu, où se concentrent les décès.
Comme dans plusieurs régions du continent, le manque d’accès à l’eau potable et d’informations sur les mesures préventives, comme le lavage des mains, aggrave la crise. Dans ces conditions, les autorités appellent à une réponse urgente pour contenir cette épidémie meurtrière.
Aï Renaud Dossavi
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