Une crise qui s’aggrave à Zamzam
En proie à une grave crise nutritionnelle, le camp de Zamzam, qui abritait environ 450 000 personnes déplacées au Nord Darfour, subit depuis le 1er décembre les bombardements quasi quotidiens des Forces de soutien rapide (RSF). Près d’une cinquantaine de blessés, dont des personnes âgées et de très jeunes enfants ont été soignés par les équipes médicales de MSF. Ces patients sont reçus dans notre hôpital initialement destiné aux soins pédiatriques et maternels, loin d’être adapté aux besoins de la traumatologie.
Aux blessés et victimes directes de ces bombardements, au moins 38 morts selon nos équipes et sources locales, s’ajoute une menace plus insidieuse : la dégradation de la sécurité entraîne une réduction de l’aide alimentaire et humanitaire qui parvenait à la population d’un manière qui est déjà limitée et insuffisante depuis de nombreux mois.
Fin novembre, un premier convoi du Programme alimentaire mondial a finalement atteint le camp de Zamzam, où MSF alerte depuis février sur l’ampleur catastrophique de la malnutrition. Cette livraison d’aide alimentaire intervient après des mois de blocage, notamment parce que les Forces d’appui rapide contrôlent la plupart des routes d’approvisionnement et s’opposent à l’approvisionnement de la région d’El Fasher et de ses environs, y compris le camp de Zamzam, qui restent sous contrôle. des forces armées soudanaises et d’une coalition de groupes armés. Mais les derniers développements risquent d’interrompre ce qui aurait dû être le début d’une réponse massive et soutenue en faveur des populations affectées de Zamzam, avec beaucoup d’incertitudes jusqu’à présent sur le sort des prochains convois d’aide alimentaire des agences onusiennes.