ce dernier recours qu’active Nicolas Sarkozy

ce dernier recours qu’active Nicolas Sarkozy
ce dernier recours qu’active Nicolas Sarkozy

Réunie pour la première fois en 1959, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a prouvé qu’elle était au service des plus de 800 millions de citoyens des 46 pays signataires de la Convention européenne des droits de l’homme qui ont le droit de se saisir une fois de plus de leurs droits nationaux. les recours ont été épuisés. C’est Le jugement derniercomme l’indique le titre du livre que lui consacre l’un de ses meilleurs connaisseurs, Hervé Asquin. L’ancien directeur du bureau de presse de l’Agence Presse à Strasbourg, où la CEDH a son siège, en connaît parfaitement les arcanes.

La Cour trouve ses racines dans l’histoire des droits de l’homme. C’est une idée qui est née au cœur de la Seconde Guerre mondiale. Alors que Londres vient de subir le Blitz, Churchill commence à parler de ce projet européen des États-Unis d’Europe. Et c’est donc sur cette Cour et ses principes que l’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, fonde ses derniers espoirs pour effacer la peine d’un an de prison pour « corruption » et « trafic d’influence » rendue définitive. par le rejet de son pourvoi en cassation, le 18 décembre 2024.

La Russie exclue en 2022 suite à l’invasion de l’Ukraine

Le Conseil de l’Europe, maison mère de la Cour, qui siège également à Strasbourg, est un peu un symbole. Ce genre d’organisation paneuropéenne qui, contrairement à l’Union européenne dont elle est distincte, couvrait pratiquement tout le continent européen. Même la Russie, qui n’en a été exclue qu’en 2022 suite à l’invasion de l’Ukraine. Auparavant, Alexeï Navalny avait obtenu gain de cause devant la Cour alors même qu’il était poursuivi par la justice russe. Une victoire symbolique finalement vaine.

La CEDH s’appuie sur la diversité des quarante-six juges issus des quarante-six Etats membres et fait l’objet d’accusations, notamment de la droite conservatrice et de l’extrême droite, qui lui reprochent à juste titre son caractère progressiste.

Hervé Asquin nuance : la CEDH « prend des décisions en fonction de l’état de la société et du moment où elle juge. Et donc il sera toujours trop progressiste pour les conservateurs et trop timide pour les progressistes.». Il prend l’exemple récent de la justice climatique avec la conviction de la Suisse.

Justice climatique

“Essentiellementil explique, la Cour dit, et c’est vraiment quelque chose de complètement nouveau et essentiel, que la justice climatique n’est pas seulement une justice pour le présent, mais aussi une justice pour l’avenir. Il s’agit d’un tournant majeur pour la justice internationale, car elle reconnaît le devoir de préserver l’environnement et le climat pour les générations futures..

C’est, ajoute-t-il, un pas en avant “aussi importantes que les décisions qui ont été prises en matière de maternité de substitution en autorisant l’adoption des enfants de mères porteuses”. La situation était complètement bloquée en France et c’est aussi une des vertus de la justice internationale et de la Cour en particulier, souligne Hervé Asquin : « Cela permet de réunir de nombreux juristes de nombreux pays et il y a donc une réflexion collective et pas seulement une réflexion nationale ».

L’autre domaine dans lequel la Cour progresse est celui des technologies, du numérique et de la préservation des libertés individuelles. La Cour, insiste Hervé Asquin, « nous rappelle qu’il existe un principe en droit qui est très simple, qui s’appelle la hiérarchie des normes juridiques et qu’à partir du moment où nous faisons partie de l’institution, nous devons lui obéir et c’est son essence même ».

Les tribunaux internationaux ne sont pas là pour plaire aux États membres : ils les condamnent parfois et c’est le principe même d’un tribunal international. Remettre en question l’appartenance à ces institutions et la supériorité juridique de la Cour, c’est remettre en cause l’ensemble de l’ordre international, qui s’est construit au fil des années et non sans difficultés depuis la Seconde Guerre mondiale. « Il a fallu des décennies pour construire ce nouvel ordre international et ceux qui veulent le quitter veulent l’effacer d’un simple trait de plume »insiste Hervé Asquin.

A noter que bien que critiques à son égard, les souverainistes n’hésitent pas à utiliser également la voie judiciaire de la CEDH. Un paradoxe qui n’a pas été nié tout au long de l’histoire. Rien qu’en France, Jean-Marie Le Pen s’en est emparé une demi-douzaine de fois, tout en appelant à une sortie des institutions européennes. Idem pour Éric Zemmour.

« Ce sont les détracteurs de la Cour qui sont parfois les premiers à s’en emparer lorsque leurs intérêts personnels ou les intérêts de leur clan ou de leur parti sont en jeu »résume Hervé Asquin.

« L’arrêt définitif, la Cour européenne des droits de l’homme – Recours final contre les dérives autoritaires et populistes », 2024, Archipel, 200 pages, 20 €.

points de repère

> Depuis sa création en 1959, la Cour a rendu plus de 16 000 arrêts qui ont conduit à de nombreuses modifications législatives et renforcé l’État de droit en Europe.

> La disposition de la Convention qui a donné lieu au plus grand nombre de violations est l’article 6. Elles concernent d’abord le droit à un procès équitable, puis le droit à un jugement dans un délai raisonnable.

> Viennent ensuite l’article 1 du Protocole additionnel n° 1 (protection de la propriété) et l’article 5 de la Convention (droit à la liberté et à la sûreté).

> La Cour s’est également prononcée sur de nombreuses questions de société comme l’avortement, le suicide assisté, les fouilles à nu, l’esclavage domestique, l’adoption par des homosexuels, le port de signes religieux à l’école, la reconnaissance des transsexuels, la protection des sources journalistiques ou encore des litiges touchant à l’environnement. .

 
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