Dès le passage du train à Cossonay (VD), de peur de rater la correspondance vers l’aéroport de Genève, Eva* s’est présentée devant la porte. A Renens (VD), la Biennoise de trente ans n’a que cinq minutes pour passer de la piste 4 à la piste 2 avec sa fille de 4 ans, endormie dans la poussette, et une valise à porter.
Une bonne âme propose son aide à l’Espagnole en partance pour Madrid. Il est 6h18 ce samedi lorsque la gare de Renens, la nouvelle capitale ferroviaire de Suisse romande, s’anime.
Trois heures plus tard, les voyageurs de Bienne (BE), Neuchâtel ou Yverdon ont moins de chance qu’Eva. La liaison Lausanne-Genève est perturbée. Plusieurs trains sont annulés. Les salariés des CFF chargés de l’information sont débordés.
Un train en provenance de Lausanne s’arrête. Il y a du monde. Vous devez voyager debout. Après concertation, une famille tente de s’engouffrer. Les grands-parents parviennent à entrer, mais pas leurs enfants ni leurs petits-enfants. Les portes se ferment, laissant une partie de la famille sur le quai, dont le fils, qui a les billets d’avion. Enfin, les grands-parents attendront le reste de la famille en gare de Genève. Comme eux, une cinquantaine de clients sont laissés pour compte, désillusionnés.
Il est presque 11h. Les inconvénients ne diminuent pas. “Il y a un autre changement à Morges, car la liaison directe a été supprimée”, s’agace un Yverdonnais qui doit prendre l’avion pour Marrakech.
Une demi-heure plus tard, un train vide s’arrête. C’est annoncé pour « Genève, Genève-Aéroport ». Les voyageurs s’y précipitent, heureux. Leur joie sera passagère : en réalité, il va dans la direction opposée, direction… Brigue (VS). Il faut sortir vite.
«Je voulais être à l’aéroport quatre heures plus tôt. Mais il est déjà midi et mon avion part à 15 heures. Je ne savais pas que c’était si compliqué d’aller à Cointrin en train», déplore un Bernois.
Bons plans pour les chauffeurs de taxi
Depuis le changement d’horaire du 15 décembre, Renens est devenue un hub ferroviaire où transitent quelque 35 000 voyageurs par jour. Pour les taxis, il s’agit d’un nouveau marché potentiel. « Notre métier est presque mort. Aujourd’hui, nous ne travaillons bien qu’en cas de problèmes majeurs avec les CFF », analyse un pilote. « Depuis le changement d’horaire, j’ai déjà eu trois clients pour l’aéroport de Genève au départ de la gare de Renens. Avant, j’avais en moyenne un cas tous les trois à quatre mois », raconte Idriss*.
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