Les dernières rotations ont lieu ce vendredi. A Quimper (Finistère), la dernière usine Saupiquet fermera ses portes ce soir. La mort d’une institution qui avait ouvert ses portes en 1968 et employait jusqu’à 600 personnes. Ce vendredi, environ 150 personnes quitteront les lieux, la mort dans l’âme. Pour les plus anciens, ils travaillent dans la conserverie de poisson depuis près de quarante ans. La fin d’une histoire commencée en 1891 à Nantes pour cette marque emblématique.
Le groupe italien Bolton qui avait racheté Saupiquet avait annoncé la fin des activités en juin, assurant qu’il tenterait de trouver un repreneur pour son site. Ce n’était pas le cas. Interrogés par France Bleu Breizh Izel, les salariés accusent le coup. « Il y aura des réveils difficiles », prévient Philippe, qui a passé onze ans à Saupiquet.
Une délocalisation en Espagne et au Maroc
L’usine produisant des conserves de maquereau et de sardines avait vu son activité chuter ces dernières années. « Le volume des ventes de Bolton Food a diminué de près de 25 %, entre 2020 et 2023 », en concurrence avec les enseignes de la grande distribution. “Bien que le site (de Quimper) ait poussé ses performances au maximum, il enregistre aujourd’hui l’un des taux d’utilisation les plus faibles de Bolton Food”, a fait valoir la multinationale qui possède également les marques WC Net, Carolin ou encore colles Uhu.
Selon France Bleu Breizh Izel, les lignes de production bretonnes partiront vers l’Espagne et le Maroc, où la main d’œuvre coûte moins cher. Les salariés les plus âgés, qui ont parfois fait toute leur carrière au sein de l’usine, pourront se glisser dans des retraites anticipées accordées par le groupe agroalimentaire.