Justin Trudeau remaniera son cabinet vendredi

(Ottawa) Après avoir tenté et provoqué la démission de son ministre des Finances, le premier ministre Justin Trudeau va remanier son cabinet vendredi. Et l’ancien gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, ne fera pas partie des nouveaux ministres.


Publié à 11h59

Mis à jour à 18h16

Des changements dans l’équipe ministérielle sont nécessaires depuis un moment : plusieurs ministres ont annoncé ces dernières semaines qu’ils ne se présenteraient pas à la prochaine campagne électorale, tandis que d’autres ont démissionné.

Ce jeu de chaises musicales survient alors que les rumeurs sur l’avenir politique de Justin Trudeau vont dans tous les sens depuis que sa ministre des Finances et vice-première ministre, Chrystia Freeland, a annoncé sa démission lundi.

PHOTO ADRIAN WYLD, ARCHIVES DE LA PRESSE CANADIENNE

Chrystia Freeland

Le ministre Dominic LeBlanc a hérité du portefeuille des Finances le même jour. Il devrait être démis de ses fonctions de ministre de la Sécurité publique, au profit de David McGuinty, a rapporté CBC/- jeudi.

Député de longue date de la région d’Ottawa, M. McGuinty était à la tête du Comité parlementaire sur la sécurité nationale et le renseignement. Il serait rejoint au cabinet par Nathaniel Erskine-Smith, un électron libre à qui le Premier ministre aurait confié le ministère du Logement, selon certains médias.

Tout indique que de grands noms comme Mélanie Joly, aux Affaires étrangères, ainsi que Marc Miller, à l’Immigration, ne changeront pas de portefeuille. Le nom de leur collègue montréalaise Rachel Bendayan, qui fut secrétaire parlementaire de Chrystia Freeland, circule en coulisses.

Les options de Justin Trudeau ne sont pas illimitées : une fois soustraits de la liste des 153 élus libéraux actuels les noms des ministres en poste ou sur le point de le quitter et ceux de ceux qui ont publiquement réclamé sa démission, il ne dispose plus d’une multitude de voies pour explorer.

« Le jeu de cartes est assez mince », résume Stéphanie Chouinard, professeure agrégée de sciences politiques au Collège militaire royal du Canada. Les possibilités de changement de place pour les grands acteurs restent assez minimes. »

Et ce remaniement qui s’opère à Ottawa à moins d’une semaine de Noël, « par nécessité, pour assurer le bon fonctionnement du gouvernement », ne changera rien au problème de fond, à savoir « l’impopularité intrinsèquement liée à la figure du Premier ministre», estime-t-elle.

Le remaniement de vendredi pourrait permettre à des gens comme l’ancien ministre des Finances de l’Ontario, Charles Sousa, de gagner du terrain, murmurent les gens en coulisses. On entend également le nom de Terry Duguid, du Manitoba, qui est coprésident de la campagne libérale nationale.

Remaniement en pleine tempête

Au total, neuf ministres ont soit indiqué leur intention de ne pas se présenter aux élections en 2025, soit ont démissionné.

Les ministres Sean Fraser (Logement), Marie-Claude Bibeau (Revenu national), Dan Vandal (Affaires du Nord), Carla Qualtrough (Sports et activité physique) et Filomena Tassi (Agence fédérale de développement économique pour le Sud de l’Ontario) ont annoncé qu’ils ne chercheraient pas à -élection.

À ces départs annoncés s’ajoutent les démissions des ministres Seamus O’Regan, Pablo Rodriguez et Randy Boissonnault. Le premier est parti pour des raisons personnelles, le second pour se lancer dans la course à la direction du Parti libéral au Québec et le dernier pour avoir faussement affirmé avoir des racines autochtones.

La démission la plus récente, celle de l’ancienne ministre des Finances Chrystia Freeland, est celle qui a suscité le plus de tollé. Elle a provoqué une crise sans précédent pour le premier ministre Trudeau, qui avait tenté en vain de la remplacer par l’ancien gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney.

PHOTO SEAN KILPATRICK, ARCHIVES DE LA PRESSE CANADIENNE

Marc Carney

Celui dont tout le monde parle sur la colline, mais qui reste silencieux, ne deviendra pas ministre. C’est du moins ce qu’a affirmé Dominic LeBlanc mercredi en entrevue au quotidien Nouveau-Brunswick. Journal télégraphique.

Depuis la démission retentissante de Chrystia Freeland lundi, la liste des députés libéraux qui réclament publiquement la démission de Justin Trudeau n’a cessé de s’allonger. Face à un mécontentement grandissant, le Premier ministre a décidé de peser ses options. Pour l’instant, il n’a donné que peu d’indices sur ses intentions.

Il ne s’est pas exprimé publiquement depuis ce désaveu, à l’exception de deux discours prononcés lundi et mardi. Mais ces derniers jours, Justin Trudeau a passé de nombreuses heures au téléphone, confiant aux ministres qu’il pensait à son avenir et aux événements dramatiques survenus depuis lundi.

En principe, les prochaines élections doivent avoir lieu au plus tard en octobre 2025.

Mais Justin Trudeau dirige un gouvernement minoritaire fragile à la Chambre des communes, et les Canadiens pourraient être appelés aux urnes plus tôt si le NPD décide de participer aux efforts du Parti conservateur et du Bloc québécois pour provoquer la chute du gouvernement.

 
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