Nicolas Sarkozy condamné définitivement à trois ans de prison, dont un an sous bracelet électronique

Nicolas Sarkozy condamné définitivement à trois ans de prison, dont un an sous bracelet électronique
Nicolas Sarkozy condamné définitivement à trois ans de prison, dont un an sous bracelet électronique

Une première condamnation définitive pour Nicolas Sarkozy. La Cour de cassation a rendu sa décision, mercredi 18 décembre, dans le dossier des écoutes téléphoniques. Dans cette affaire, également connue sous le nom d’« affaire Paul Bismuth », la Haute Cour a rejeté le recours de l’ancien président de la République. Il a ainsi été définitivement condamné pour corruption et trafic d’influence à trois ans d’emprisonnement, dont un an sous bracelet électronique. Une sanction inédite pour un ancien chef de l’Etat français.

Cette peine, à laquelle s’ajoute trois ans d’inéligibilité, sera donc appliquée : Nicolas Sarkozy sera convoqué – en principe dans un délai de moins d’un mois – devant un juge de l’application des peines (JAP), qui fixera les modalités de sa peine. bracelet, placé plus tard.

La défense de Nicolas Sarkozy, qui aura 70 ans le 28 janvier, pourrait immédiatement demander une libération conditionnelle, comme le prévoit la loi pour les septuagénaires. La décision de l’accorder ou non reviendra néanmoins au JAP.

« La vérité finira par triompher »a commenté Nicolas Sarkozy sur les réseaux sociaux, clamant son innocence et dénonçant un « une profonde injustice »qu’il attribue à un climat corporatiste et politique » en justice. Il croit avoir été reconnu coupable de « le soi-disant ‘pacte contre la corruption’ »affirmant n’avoir jamais discuté avec le magistrat au cœurcœur du sujet.

Son avocat Patrice Spinosi a indiqué dans un communiqué que son client « se conformera évidemment à la sanction prononcée » mais qu’il “va saisir la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) dans les prochaines semaines, comme il en a désormais le droit, pour obtenir la garantie des droits que les juges français lui ont refusés”.

Pour la première fois, en , une personne est condamnée pénalement sur la seule base de propos entendus alors qu’elle discutait avec son avocat.s’est plaint Patrice Spinosi.

Dans cette affaire Bismuth, l’ancien chef de l’Etat a été condamné en appel le 17 mai 2023, pour avoir conclu un « pacte de corruption » en 2014, aux côtés de son avocat historique Thierry Herzog, avec Gilbert Azibert, premier magistrat à la Cour de cassation. , afin qu’il puisse transmettre des informations et tenter d’influencer un recours déposé par Nicolas Sarkozy dans l’affaire Bettencourt. Et ce, en échange d’un “booster” promis à un poste honorifique à Monaco.

Les trois hommes ont été condamnés à la même peine, l’avocat étant interdit de porter des robes noires pendant trois ans. Clamant d’emblée leur innocence, ils ont fait appel, soulevant 20 arguments examinés lors d’une audience le 6 novembre, à l’issue de laquelle la décision a été mise en délibéré. Mais lea Cour de cassation, qui contrôle la bonne application de la loi et non le fond des affaires, a également rejeté les pourvois de Thierry Herzog et Gilbert Azibert, qui sont de fait eux aussi définitivement condamnés.

Emmanuel Piwnica, avocat sur les conseils de Thierry Herzog, a critiqué une procédure qui « n’aurait jamais dû voir le jour »en parlant d’un dossier où « on ne compte plus les illégalités commises, les violations, les atteintes aux droits fondamentaux ». Depuis des années, le camp Sarkozy estime que le Parquet national financier (PNF) a injustement “caché” une enquête parallèle, visant à débusquer une taupe qui aurait informé l’ancien président de la République et son avocat qu’ils étaient mis sur écoute. Les avocats ont également contesté la légalité des écoutes téléphoniques au cœur du dossier, sujet déjà maintes fois débattu dans cette affaire.

Cette condamnation intervient alors que l’ancien locataire de l’Elysée doit comparaître à partir du 6 janvier, et pendant quatre mois, devant le tribunal judiciaire de Paris, dans l’affaire de soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. Il risque dix ans de prison et cinq ans d’inéligibilité pour corruption passive, financement illégal de campagnes électorales, association de malfaiteurs et recel de détournement de fonds publics libyens.

Toujours en 2025, la Cour de cassation devra aussi se prononcer sur le pourvoi de l’ancien président contre sa condamnation à un an de prison, dont six mois dans l’affaire Bygmalion, concernant les dépenses excessives de sa campagne présidentielle de 2012.

 
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