Depuis plusieurs années, l’agriculture nationale souffre d’une grave sécheresse, qui touche presque tous les secteurs, notamment l’élevage. Cependant, malgré la hausse des coûts de production, l’aviculture est plus résiliente aux risques climatiques et continue d’assurer l’autosuffisance nationale dans ce secteur, selon Actualités Hebdo Finance. Montre une croissance continue malgré la sécheresse.
« La filière a produit plus de 745 000 tonnes de viande blanche et 6,1 milliards d’œufs en 2023, satisfaisant la demande nationale. Mais l’objectif est d’améliorer significativement ces performances et de viser des objectifs plus ambitieux.», peut-on lire.
Cette ambition est confirmée par Ahmed Bouari, le nouveau ministre de l’Agriculture. “Dans le cadre des contrats-programmes signés entre l’État et les professionnels, nous aspirons à atteindre un million de tonnes de viande blanche et 8 milliards d’œufs d’ici 2030. Ces objectifs ne peuvent être atteints qu’en multipliant les investissements et en accompagnant les opérateurs sur l’ensemble de la chaîne de valeur alimentaire. De nouveaux projets devraient créer des milliers d’emplois», explique-t-il, cité par Actualités financières.
Le secteur génère un chiffre d’affaires annuel de 41,5 milliards de dirhams et emploie près de 150 000 personnes. Dans le cadre de l’accord de programme inclus dans Génération vertevise à accélérer son développement, avec un chiffre d’affaires attendu de plus de 50 milliards de dirhams et la création de 140.000 emplois supplémentaires, portant ainsi le nombre total d’emplois à près de 600.000.
Par ailleurs, le secteur vise à investir sur le marché de l’exportation. “L’aviculture domestique a fait de grands progrès, malgré les contraintes liées à la hausse des coûts de production et à la sécheresse. Dans le cadre du Plan Maroc Vert, 14 milliards de dirhams ont été investis dans le secteur. Il y a dix ans, notre priorité était de répondre aux besoins du Maroc. Aujourd’hui de nombreuses entreprises du secteur mettent en œuvre des programmes de développement orientés vers les exportations, notamment vers les pays africains. 10 à 15 % de la production de poussins est exportée, sans compter les autres produits avicoles.», souligne Youssef Alaoui, président de la Fédération interprofessionnelle de la filière avicole.
Il ajoute que le développement du secteur est soutenu par un programme axé sur la modernisation des exploitations agricoles et de la chaîne de valeur. Cela comprend l’amélioration des réseaux de distribution, de conditionnement et de transformation, ainsi que la production d’aliments pour volailles.
Cependant, l’aviculture est confrontée à des défis importants. Quant à l’alimentation animale, le secteur reste dépendant de la volatilité des prix internationaux, notamment pour le maïs et le soja, principaux composants, qui sont importés. Il est donc essentiel d’utiliser des contrats à terme pour se prémunir des fluctuations de prix, qui affectent directement les coûts de production et les marges des agriculteurs.
Par Walid Ayadi
15/12/2024 tous 20:23