Un internaute antisémite de Deux-Montagnes qui a transformé son condo en usine de fabrication d’armes à feu est le premier Canadien reconnu coupable de possession et de partage de fichiers informatiques permettant la création d’une arme avec une imprimante 3D, une nouvelle disposition du Code criminel.
Ce que vous devez savoir
- Une nouvelle disposition du Code criminel interdit aux Canadiens de posséder ou de distribuer des fichiers informatiques permettant la fabrication d’une arme à feu avec une imprimante 3D ;
- Pascal Tribout, sympathisant nazi de Deux-Montagnes, fut le premier Canadien à plaider coupable à de telles accusations;
- Il a déclaré à un agent infiltré de la GRC que ces armes disparaissent facilement pour commettre un « crime parfait ».
Pascal Tribout, qui considérait ses créations comme des outils pour commettre un « crime parfait » contre les Juifs, a volontairement plaidé coupable vendredi à une série d’accusations liées aux armes à feu qui pourraient lui valoir jusqu’à cinq ans de prison. prison.
Lorsque des patrouilleurs de la Police régionale de Deux-Montagnes sont entrés dans la résidence de l’homme de 37 ans en février 2024 pour une alarme antivol, les planchers étaient jonchés d’outils, de débris et de pièces de toutes sortes. Les fenêtres étaient bloquées par des draps et une imprimante 3D fonctionnait dans sa chambre.
Quelques jours plus tard, Tribout, sans se rendre compte qu’il faisait l’objet d’une enquête, a commencé à discuter avec un agent infiltré de la GRC sur un forum antisémite qu’il fréquentait. Il lui a envoyé une photo d’une arme qu’il disait avoir entièrement imprimée en 3D, grâce à des plans glanés sur internet d’un modèle baptisé FGC-9, acronyme de Contrôle des armes à feu 9 mm. Il lui a ensuite envoyé des plans numériques et un guide d’instructions pour fabriquer des armes similaires avec une imprimante 3D.
“Vous tirez sur quelqu’un avec ça, puis vous le faites fondre après, vous faites disparaître les preuves, cela devient un crime parfait”, a-t-il écrit à l’agent infiltré.
Lors de la perquisition qui a suivi, la police a retrouvé cette arme ainsi qu’une trentaine de montures d’armes usinées avec une imprimante 3D, dans différents degrés de finition, de FGC-9, de pistolets Glock et de fusils semi-automatiques. tapez AR-15 et TEC-22. Ils ont également saisi un chargeur interdit, des poignards et autres armes blanches fabriquées avec une imprimante 3D, ainsi que de la propagande nazie.
Après des tests, les experts en balistique du Laboratoire de médecine légale et médico-légale ont toutefois constaté que le FGC-9, bien qu’apparemment fonctionnel, n’était pas tout à fait prêt. « La chambre du pistolet était trop étroite pour accueillir une cartouche de 9 mm », a expliqué le procureur fédéral de la Couronne, M.e Gabriel Lapierre, to judge Sylvian Lépine.
Les carcasses des armes saisies se sont ensuite brisées lors d’essais en laboratoire.
La Couronne et la défense ont donc convenu que l’accusé plaiderait coupable au chef d’accusation réduit de « tentative » de fabriquer une arme à feu prohibée.
“L’Etat est intervenu à -”, a néanmoins insisté M.e Lapierre, puisque l’accusé n’était qu’à une manipulation de créer une arme fonctionnelle.
Pascal Tribout a reconnu sa culpabilité sous deux chefs d’accusation pour avoir détenu et diffusé “des données informatiques relatives aux armes à feu ou relatives à des appareils prohibés pouvant être utilisés avec une imprimante 3D”. Il s’agit d’une nouvelle infraction au Code criminel, entré en vigueur en décembre 2023, dans le cadre d’un projet de loi luttant contre la prolifération des armes à feu dites « fantômes ».
M. Tribout est, selon la GRC, le premier Canadien reconnu coupable en vertu de cette nouvelle disposition.
Haine fomentée
L’accusé a également plaidé coupable à un chef d’accusation d’incitation délibérée à la haine contre la communauté juive.
Sur le réseau Télégram, il a relayé les théories complotistes sur le Ou un coupselon lequel la pandémie de COVID-19 est une supercherie juive visant à rendre la vaccination obligatoire pour empoisonner la population.
« Croyant à tort qu’il était protégé par la liberté d’expression », il s’est dit favorable aux exécutions surprises « Mad Max » de Juifs et a affirmé que le gouvernement est un « système esclavagiste », indique l’exposé conjoint des faits déposé auprès du juge.
Pascal Tribout affirme avoir tenu ces propos alors qu’il était sous l’influence de l’alcool et de drogues.
Sa peine ne sera déterminée qu’en avril prochain, mais la Couronne a déjà annoncé son intention de demander cinq ans d’incarcération. Plus tôt cette année, un Gatinois, Tobie Laurin-Lépine, a été condamné à six ans de prison pour des accusations similaires pour avoir fabriqué une arme FGC-9 avec une imprimante 3D. Cependant, aucune motivation idéologique ne motive son action.
“Nous pensons que la peine prononcée doit être strictement exemplaire et envoyer un message clair tant à l’accusé qu’à ses éventuels complices potentiels : ce type d’actions et de comportements ne sera pas toléré dans notre pays”, a déclaré l’organisation juive B’nai. Brith, dans une déclaration qui a été lue à la Cour.