Embaucher des professeurs musulmans | Le ministre Virani s’appuie sur les universités

Embaucher des professeurs musulmans | Le ministre Virani s’appuie sur les universités
Embaucher des professeurs musulmans | Le ministre Virani s’appuie sur les universités

(Ottawa) Les décisions d’embauche reviennent aux écoles et aux universités, a reconnu mercredi le ministre fédéral de la Justice, Arif Virani, en lançant un plaidoyer pour la diversité au sein des établissements d’enseignement. La recommandation d’un comité de la Chambre des communes d’embaucher davantage de professeurs musulmans, palestiniens et arabes pour lutter contre l’islamophobie suscite des réactions divergentes de la part des libéraux.

“Il est toujours efficace d’avoir une diversité d’enseignants et de professeurs de tous niveaux pour former nos jeunes”, a souligné M. Virani lors de la mêlée de presse. C’est ainsi qu’ils peuvent avoir accès à plusieurs perspectives différentes. »

« Mais il est certain que la décision d’embaucher quelqu’un est une décision de la commission scolaire au secondaire ou au primaire et c’est une décision d’une université. Nous devons toujours sauvegarder cela », a-t-il ajouté.

Le Comité permanent de la justice et des droits de la personne a déposé mardi deux rapports à la Chambre des communes, l’un sur la montée de l’antisémitisme et l’autre sur la montée de l’islamophobie. Les élus émettent 15 recommandations dans le rapport de 84 pages sur l’islamophobie, dont celle qui touche les établissements scolaires.

Entre autres choses, ils demandent au gouvernement fédéral « d’augmenter la représentation des professeurs musulmans, palestiniens et arabes ». Cette recommandation a été émise en août par la représentante spéciale du Canada chargée de la lutte contre l’islamophobie, Amira Elghawaby. Le comité semble aller plus loin en faisant référence aux « établissements d’enseignement, y compris les universités, les collèges et les établissements postsecondaires ».

La suggestion a suscité de vives réactions dans la classe politique, d’autant plus qu’elle survient à la suite de manquements au principe de laïcité dans plusieurs écoles du Québec. La ministre québécoise de l’Enseignement supérieur Pascale Déry, le Bloc québécois et le Parti conservateur du Canada ont tous rejeté l’idée d’une embauche basée sur la religion.

Le lieutenant politique de Justin Trudeau au Québec, Jean-Yves Duclos, a tenu à prendre ses distances même si la recommandation a été endossée par les députés libéraux qui siègent au Comité. «Premièrement, c’est une recommandation d’un comité indépendant et deuxièmement, au Québec, nous avons des universités qui sont très solides et qui sont capables de prendre de bonnes décisions par elles-mêmes», a-t-il déclaré.

Le Comité permanent de la justice et des droits de la personne est composé de six députés libéraux, de quatre conservateurs, d’un bloquiste et d’un néo-démocrate.

Il s’agit d’une recommandation importante « pour apporter un soutien aux étudiants » touchés par la guerre entre Israël et le Hamas, a soutenu de son côté la députée de Scarborough Centre en Ontario, Salma Zahid, elle-même de confession musulmane. « Les gens ont vécu beaucoup d’épreuves et il est vraiment important qu’il y ait des enseignants qui comprennent ces problèmes », a-t-elle déclaré.

«Je ne suis pas d’accord avec cela», a déclaré son collègue du comté de Mont-Royal au Québec, Anthony Housefather, qui a plutôt participé aux travaux sur l’antisémitisme. « Quant à moi, c’est une question qui s’adresse aux universités. Nous ne devrions pas embaucher des gens parce qu’ils appartiennent à une religion ou à une autre. »

Le rapport sur la montée de l’antisémitisme souligne plutôt que les universités devraient « donner la priorité à un environnement académique sûr pour les étudiants, les professeurs et le personnel juifs », insistant sur le fait que « les campements ne sont pas autorisés et que les manifestations sont soumises à des réglementations, y compris l’interdiction de toute haine ». discours ou discours incitant ou justifiant la violence. »

Il propose la création d’« une nouvelle infraction d’intimidation dans le Code criminel pour protéger plus clairement et directement les entrées et sorties des bâtiments communautaires, tels que les écoles, les lieux de culte et les centres communautaires ».

C’est aux autorités de faire respecter la loi, a rappelé le ministre Virani. « Lorsqu’il y a un campement ou une manifestation contraire à la loi, qui entraîne des nuisances ou la violation du droit de propriété, la loi doit être appliquée. »

 
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