« Grâce aux JO, les visites sur notre site ont augmenté de 600 % »

Kévin Germanier, le prodige valaisan de la mode, ne connaît pas le mot « pause ». A 32 ans, il a poursuivi ses exploits cet été en participant à la confection des costumes de la cérémonie de clôture des Jeux olympiques. Pas le - de souffler : en septembre, il éblouissait déjà la Fashion Week de Paris avec sa nouvelle collection. Cette semaine, il est à Lausanne, au Musée Olympique, pour le lancement de l’exposition « Mode et sport, d’un podium à l’autre », une coproduction avec le Musée des Arts Décoratifs de Paris visible jusqu’au 27 avril 2025. .

A travers plus de 250 pièces, l’événement retrace l’évolution du sportswear depuis les années 1800. On découvre notamment les collaborations audacieuses entre grandes maisons de couture et marques de sport, et le rôle des athlètes comme icônes de style. Cerise sur le gâteau : notre athlète de créativité Kévin Germanier a participé au défilé inaugural organisé le 4 décembre. Pour le Romand, ce fut bien plus qu’un spectacle : un sursaut d’émotion et une précieuse occasion de retourner en Suisse, là où tout a commencé. .

Pourquoi avez-vous accepté de participer à cette exposition ?

J’ai accepté, surtout, de promouvoir l’exposition « Mode et Sport », qui vient de Paris. En tant que Suisse vivant à Paris, c’est une belle opportunité de partager ici une exposition de qualité. Les tenues que nous avons créées pour les Jeux Olympiques y sont exposées, et c’est aussi une manière de permettre au public suisse, qui me suit fidèlement, de découvrir une partie de cette aventure.

Comment s’est passé l’après-Jeux Olympiques ?

Très bien, même si on n’a pas eu le - de souffler. Dès la fin des Jeux, j’ai dû préparer mon prochain défilé en seulement 40 jours. C’était une course contre la montre, mais nous avons continué avec enthousiasme. Les résultats se font sentir : j’ai remarqué que plusieurs personnes ici ce soir portent des sacs Germanier, ce qui me fait sourire.

Quel est l’impact des Jeux olympiques sur votre marque ?

Notre site internet a vu son trafic augmenter de 600%. Certes, cela ne s’est pas directement traduit par une explosion des ventes, sinon je n’aurais plus besoin de travailler, mais l’intérêt des gens est là, et c’est super. Nous avons également touché un nouveau public, comme les hommes souhaitant offrir des sacs à leur femme, ce qui élargit encore davantage la notoriété de la marque.

Qu’est-ce qui vous a marqué dans le défilé de ce soir ?

Ce qui m’a particulièrement touché, c’est la présence d’athlètes suisses défilant comme Sophia Gonzalez et Lea Sprunger. Trop souvent, on a tendance à mettre les sportives de côté, comme si elles ne pouvaient pas incarner le glamour. Ce soir, elles ont prouvé le contraire en portant des pièces iconiques de la collection « Les Épineuses » qui reste une de mes préférées.

Je suis aussi tombée amoureuse d’Angela et Nadia, qui défilent en fauteuil roulant. Leur présence montre que l’élégance et l’accessibilité ne s’excluent pas mutuellement. Pourquoi une robe devrait-elle être ennuyeuse simplement parce que vous êtes sur une chaise ? Ils portaient leurs tenues avec tant de grâce et jouaient vraiment le rôle. Nadia était absolument incroyable !

Pour l’avenir, que préparez-vous ?

Nous nous sommes demandé comment faire mieux que les Jeux Olympiques. Mais je pense que grâce à des projets comme « Les Désastreuses » (ndlr : sa dernière collection) ou les vitrines de Noël des Galeries Lafayette, nous avons prouvé qu’il y avait encore d’autres horizons à explorer. Je ne peux pas en dire plus pour le moment, mais 2025 va commencer en trombe avec quelque chose de très ambitieux en janvier… Notre calendrier pour l’année est déjà presque complet avec de grands projets, pas seulement dans le domaine de la mode. C’est passionnant de s’ouvrir à d’autres mondes.

Exposition « Mode et sport, d’un podium à l’autre », du 5 décembre 2024 au 27 avril 2025 au Musée Olympique de Lausanne.