La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, avait choisi de se rendre, samedi 30 novembre, à Sully-sur-Loire (Loiret), dans la ferme de Jean-Louis Lefaucheux, pour faire de soi-disant annonces “de simplification”. Ce mixte agriculteur et éleveur est secrétaire général de la fédération du Loiret, branche départementale de la Fédération nationale des syndicats d’agriculteurs (FNSEA). Il est vrai que les décisions prises par le gouvernement étaient conformes aux revendications de ce syndicat qui a également salué ces mesures.
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Mmoi Genevard a en effet dévoilé le projet de créer un « Conseil d’orientation pour la protection des cultures ». Créé par décret, ce conseil, présidé par le ministre et regroupant des acteurs parmi lesquels des agriculteurs, des instituts de recherche et des fabricants de produits phytosanitaires, aura pour objectif de : « donner la priorité à l’enseignement » par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) des demandes d’autorisation d’intrants, en fonction des besoins des filières agricoles. Ce décret devrait également inciter l’Anses à faciliter la reconnaissance mutuelle des produits déjà autorisés au niveau européen.
Deux jours plus tôt, des agriculteurs adhérents de la FNSEA associés aux membres du syndicat affilié Jeunes Agriculteurs avaient symboliquement bloqué l’entrée de l’agence sanitaire Anses à Maisons-Alfort (Val-de-Marne). Ils ont également attaqué l’Institut national de recherches sur l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, à Paris, en construisant un mur en parpaings devant l’établissement et ont soudé les portes de l’Office français de la biodiversité (OFB) à Toulouse. Les actions entreprises, selon eux, pour dénoncer «obstacles» de l’administration.
“Le compte n’est toujours pas là”
Concernant l’OFB, qui assure un rôle de police de l’environnement, le directeur général doit “assurer immédiatement la discrétion des armes en cas de contrôle”dit M.moi Genevard, expliquant qu’il y aura « déploiement progressif à titre expérimental (…) porter une caméra piéton ». La ministre s’est également dite prête à simplifier l’examen des projets d’élevage afin de réduire les délais et limiter les contrôles.
Contrairement à la FNSEA qui jugeait que ces annonces allaient dans le bon sens, la Confédération paysanne les a dénoncées. « Il n’y a rien sur les questions centrales du revenu et de l’accompagnement vers la transition écologique »a réagi Laurence Marandola, présidente de ce syndicat, avant d’ajouter : « Pour certaines mesures, ce n’est pas de la simplification, mais de l’irresponsabilité, avec l’Anses qui doit être sous les ordres du ministère, de la profession et de l’industrie des pesticides. » “Le compte n’est toujours pas là”, un a réagi de son côté, Véronique Le Floc’h, présidente de la Coordination rurale expliquant que son syndicat allait poursuivre ses actions. La FNSEA, de son côté, a demandé à ses troupes de se mobiliser à nouveau, les 9 et 10 décembre, pour continuer à faire pression sur le gouvernement.