La est-elle « indésirable » en Afrique ?

La est-elle « indésirable » en Afrique ?
La France est-elle « indésirable » en Afrique ?

AA / Dakar / Fatma Esma Arslan Özdel

Après le retrait du Mali, du Niger et du Burkina Faso, la perd les uns après les autres ses alliés dans la région du Sahel, avec la décision du Sénégal de fermer la base française dans le pays et la fin de la coopération militaire avec le Tchad.

Peu après que le Tchad a mis fin à l’accord de coopération en matière de défense avec la France, la décision du président sénégalais Bassirou Diomaye Faye de fermer la base française permanente dans son pays a révélé, une fois de plus, que l’influence de la France sur ses anciennes colonies s’affaiblit progressivement.

L’opposition à la présence militaire française en Afrique de l’Ouest, qui a commencé au Mali et s’est poursuivie au Burkina Faso et au Niger, était également évidente au Sénégal, l’un des pays africains les plus stables au monde.

Le président Bassirou Diomaye Faye, élu en mars dernier, a exprimé à plusieurs reprises, pendant et après la campagne électorale, sa volonté de revoir les relations avec la France.

Les déclarations de Faye et du gouvernement dirigé par le Premier ministre Ousmane Sonko concernant la base française démontrent que le Sénégal pourrait faire un pas dans cette direction.

Le sentiment anti-français étant l’un des principaux piliers de sa campagne électorale, le président Faye était censé intervenir sur cette question dès le début de son mandat.

Dans des entretiens simultanés avec la presse française le 28 novembre, Faye a déclaré qu’il ne devrait y avoir aucune troupe étrangère dans un pays indépendant et souverain et a exprimé son intention de fermer la base française.

Le même jour, le Tchad a annoncé la résiliation de son accord de coopération en matière de défense avec la France.

– Bases militaires françaises en Afrique

En Afrique, la France dispose actuellement de bases militaires permanentes à Djibouti, au Tchad, au Gabon, en Côte d’Ivoire et au Sénégal.

La base de Djibouti, qui constitue le plus grand contingent militaire français hors de France, compte 1 500 militaires français, tandis qu’il y en a 1 000 au Tchad, 600 en Côte d’Ivoire, 350 au Gabon et au Sénégal.

Bien qu’il n’ait pas été officiellement annoncé, le rapport préparé par Jean-Marie Bockel, représentant spécial du président français Emmanuel Macron pour l’Afrique, contiendrait une recommandation visant à réduire le nombre de soldats dans ces bases.

Selon le rapport susmentionné, le nombre de militaires au Tchad pourrait être réduit à 300, tandis qu’au Gabon, en Côte d’Ivoire et au Sénégal, à 100.

Le rapport ne contient aucune recommandation de réduction des effectifs sur la base militaire de N’Djamena, établie à Djibouti en 1977.

– Les ambassadeurs déclarés « persona non grata », les militaires tirent

Après la prise du pouvoir d’Assimi Goita au Mali en 2020, les opérations militaires françaises dans le pays depuis 2013 sont devenues un sujet de débat.

En février 2022, le Mali a appelé au départ immédiat de son territoire des éléments de l’opération Barkhane, qui a déployé environ 5 000 militaires français dans cinq pays du Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) et met fin, en mai 2022, à sa défense. coopération avec la France.

La France a également été contrainte de fermer sa base militaire de Gao, au Mali.

Au Burkina Faso, le gouvernement militaire dirigé par Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir en septembre 2022, a mis fin à l’accord de coopération militaire avec la France et expulsé l’ambassadeur de France à Ouagadougou, Luc Hallade, en janvier 2023.

En février de la même année, 400 militaires français déployés dans le cadre de l’opération Sabre quittent le pays à la demande du Burkina Faso.

La France, qui devait quitter le Mali et le Burkina Faso mais ne voulait pas quitter la région du Sahel, a redéployé ses troupes au Niger, mais ce changement de plan n’a pas duré longtemps en raison du coup d’État de Niamey.

La France a également été contrainte de se retirer du Niger, son proche allié au Sahel, après le renversement en juillet 2023 du président nigérian de l’époque Mohammed Bazoum, qui entretenait des liens étroits avec la France.

Le gouvernement militaire a mis fin à la coopération militaire avec la France en août 2023, peu après le coup d’État, et a déclaré son ambassadeur à Niamey, Sylvain Itte, « persona non grata ».

Bien que l’ambassadeur Itte ait résisté à cette expulsion du pays pendant environ un mois, la France a fermé en décembre 2023 son ambassade à Niamey et a retiré les 1 500 soldats stationnés dans la région pendant environ 10 ans.

– Portes fermées à la France et ouvertes à la Russie en Afrique

Le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont commencé à se rapprocher de l’administration de Moscou après la fin de leurs accords de coopération en matière de défense avec la France.

Avec le retrait des troupes françaises de ces trois pays, des mercenaires du Groupe Wagner ont été aperçus sur le terrain au Mali, au Burkina Faso et au Niger.

Même si la Russie envoie souvent du matériel militaire dans ces pays, elle ne néglige pas pour autant les contacts diplomatiques.

Récemment, le vice-Premier ministre russe Alexandre Novak s’est rendu dans les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), à savoir le Mali, le Niger et le Burkina Faso.

La semaine dernière, le président russe Vladimir Poutine a également eu un entretien téléphonique avec le président sénégalais Faye.

Lors de cette première conversation entre les deux dirigeants, il a été indiqué que les possibilités de coopération dans les domaines de l’énergie, de la défense et de l’agriculture avaient été discutées.

*Traduit du turc par Tuncay Çakmak

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