du pain et des jeux – .

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Du pain et des jeux

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Léon Meynet

Publié aujourd’hui à 12h02

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Sète (F), June 30

Coupe d’Europe de football. Jeux olympiques et paralympiques. Tours de Suisse, Italie, France, Espagne. Championnats nationaux et mondiaux en tout genre : moto, vélo, automobile, escrime, judo, boxe, curling, aviron, rugby, basket-ball, natation, ski. Tournois de tennis à Melbourne, Doha, New York, Shanghai, Madrid, Rome, Monte-Carlo, Bâle. Grands prix automobiles. Rencontres internationales d’athlétisme. Open Master Golf et quelques autres.

La liste est si longue qu’il est difficile de la finaliser dans son exhaustivité. De quoi faire une indigestion d’exploits et de déceptions en tout genre. Si l’on n’aime pas particulièrement le sport, il n’y a pas d’autre moyen d’y échapper qu’en regardant les images liquides des séries compensatoires ou des films qui coulent à flots pour qu’on reste prisonnier de la futilité des images.

En fait, le constat est que rien n’a changé depuis l’Empire romain connu pour son slogan : du pain et des jeux. Aujourd’hui, on constate qu’il a été largement repris, au vu de l’énumération précédente, par nos nations contemporaines et même amplifié par sa diversification des loteries aux jeux à gratter, en passant par les incentives et autres concours médiatiques où les offres de gains sont inépuisables.

Une sorte de fuite en avant pour que l’argent règne encore et encore et nous fasse oublier toutes les vicissitudes de ce monde en nous faisant flotter au-dessus du sol pour mieux nous asservir à des références dominantes dépourvues de desseins, si ce n’est ceux de l’aliénation par la consommation et l’appât du gain. Une routine bien huilée qui ne cesse de s’amplifier en se modernisant de toutes les manières possibles et imaginables.

Loisirs, spectacles, fêtes, jeux, concours, compétitions font partie d’un même programme qui fonctionne infailliblement en nous donnant l’illusion du plus beau possible dans le pire. Et le pire, il ne faut pas l’anticiper, ni le voir venir avant qu’il ne nous tombe sur la tête.

Léon Meynet

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