La France et l’Algérie à la croisée des chemins – .

La France et l’Algérie à la croisée des chemins – .
La France et l’Algérie à la croisée des chemins – .

Ce dimanche 30 juin, les Français se sont rendus aux urnes pour élire leurs députés, un second tour étant prévu dimanche 7 juillet. Dès le 8 juillet, la France devrait se doter d’un nouveau gouvernement. Selon les sondages, le Rassemblement national (RN, ex-Front national), parti d’extrême droite, a de fortes chances d’obtenir une majorité absolue au Parlement, ce qui lui permettrait de former un gouvernement et de diriger le pays.

L’ancien ambassadeur de France à Alger à deux reprises, Xavier Driencourt, pressenti par les médias français pour devenir le prochain ministre des Affaires étrangères en cas de victoire du RN aux législatives de 2024, a récemment publié une tribune dans Le Figaro. Il analyse les relations entre Paris et Alger dans le contexte hypothétique d’un gouvernement RN, héritier du Front national (extrême droite).

La France et l’Algérie au carrefour de deux crises

A travers un curieux jeu politique de part et d’autre de la Méditerranée, la France et l’Algérie se retrouvent simultanément plongées dans des périodes électorales. La France en raison de la dissolution de l’Assemblée nationale et l’Algérie à cause de l’élection présidentielle avancée par le voisin sénile au 7 septembre 2024. A Bari, les images du G7 ont montré deux hommes qui, peut-être dans quelques mois, représenteront deux pays, une fois de plus, en crise. En réalité, ces conciliabules sont davantage destinés à rassurer l’opinion algérienne. Mais, force est de constater que la période qui s’ouvre est loin d’être un fleuve tranquille pour le pouvoir algérien.

Pourtant, tout allait bien au Maghreb, jusqu’à récemment, selon Xavier Driencourt. Les médias officiels français osaient même réchauffer les relations entre Paris et Rabat après plusieurs années d’éloignement politique. Du côté algérien, on préparait une éventuelle visite d’Etat du président fantoche algérien à Paris pour « septembre ou octobre ». Les deux ministères des Affaires étrangères, comme les ambassades des deux pays, y travaillaient fermement.

Alors qu’en Algérie, les signaux se multiplient sans confirmer que le Raïs sera le candidat choisi par l’armée pour sa « réélection propre ou sale », les décideurs algériens n’ont toujours pas rendu public leur choix, empêchant ainsi, au sénile personne à côté pour déposer officiellement sa candidature. Dans ce scénario, il a besoin du soutien de Paris, mais discret puisque la campagne électorale algérienne sert inévitablement de prétexte pour insulter l’ennemi habituel, la France, affirme l’ancien ambassadeur en Algérie.

Le spectre du Rassemblement national

Dans ce contexte, l’Algérie ne s’est pas privée d’intervenir dans le débat politique français : d’abord, en envoyant au front ses porte-parole habituels, médias et journalistes proches ou rémunérés par le gouvernement, puis le recteur de la mosquée de Paris, aussitôt convoqué pour Alger et chargé de mettre en garde les électeurs français (d’origine algérienne, mais pas seulement) contre le « danger fasciste » et « les nostalgiques de l’Algérie française ».

Cela dit, la pire inconnue pour Alger serait évidemment un pouvoir venant du RN avec Jordan Bardella comme Premier ministre. Là, c’est le saut dans le vide pour le système algérien : des interlocuteurs inconnus, jeunes, n’ayant jamais exercé le pouvoir, ignorants de l’Algérie et de ses règles comme de son système, réputés proches des pieds-noirs et n’ayant jamais fait le « voyage à Alger » habituel avant toutes les élections françaises.

Tout ce qu’Alger connaît de Jordan Bardella, c’est son discours sur l’immigration et la promesse de renégocier ou de mettre fin à l’accord franco-algérien sur l’immigration du 27 décembre 1968. Une abrogation de cet accord que le bon interlocuteur, celui qui vient de la droite modérée, gaulliste ou giscardienne, appelle à mettre en œuvre en prônant la note de la Fondapol. Alger a compris que l’affaire devenait grave et qu’il fallait réagir, a déclaré Driencourt.

L’Algérie entre incertitudes et manipulations

Le gouvernement algérien avait désespérément construit sa future relation avec Paris, lors de la potentielle « visite d’Etat » prévue à l’automne. Mais il n’est plus question d’une visite d’Etat d’un côté ou de l’autre dans le contexte actuel. Adieu donc, pour le président algérien au nom imprononçable, aux éventuels gestes mémoriels promis par Macron, aux quelques pièces ayant appartenu à l’émir Abdelkader et à l’indemnisation par la France des essais nucléaires menés à Reggane. Avec Jordan Bardella au pouvoir, difficile de voir une telle initiative aller dans ce sens.

D’autant plus que pour les personnes séniles au balcon du Muppets show made in Algérie, il faudrait s’interroger sur le positionnement d’un nouveau gouvernement français vis-à-vis de Rabat et la « question épineuse estimée » du Sahara marocain. . Bref, rien ne se passe comme prévu et l’Algérie doit se féliciter de ne pas avoir à vraiment se frotter aux urnes et de ne dépendre que de ses généraux.

 
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