Dans une élection présidentielle chaotique, les autorités roumaines demandent un recomptage du premier tour

Dans une élection présidentielle chaotique, les autorités roumaines demandent un recomptage du premier tour
Dans une élection présidentielle chaotique, les autorités roumaines demandent un recomptage du premier tour
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Rejet du recours concernant le financement de Calin Georgescu

Il estime que cela a pu favoriser Elena Lasconi, maire centriste d’une petite ville, arrivée en deuxième position, juste devant le Premier ministre Marcel Ciolacu, qui s’est retrouvé exclu de la course alors qu’il était favori. Le tribunal doit se réunir à nouveau vendredi à 14h00 (12h00 GMT).

En revanche, elle a rejeté un autre recours, reçu « tardivement », qui dénonçait le financement opaque de la campagne de Calin Georgescu, arrivé de manière inattendue en tête du premier tour.

Cet ancien haut responsable, admirateur du président russe Vladimir Poutine et opposé à l’aide à l’Ukraine, s’est hissé de façon spectaculaire au second tour après une campagne devenue virale sur TikTok.

« Traitement préférentiel » sur TikTok

Après plusieurs jours de suspicion, les autorités ont ouvertement mis en cause jeudi la plateforme, propriété du géant chinois Byte Dance. Calin Georgescu a bénéficié d’un “traitement préférentiel” de cette application très populaire en Roumanie, a indiqué le Conseil suprême de la Défense nationale à l’issue d’une réunion consacrée aux cyber-risques lors des élections.

Sans le nommer, le communiqué présidentiel évoque la « révélation massive » dont il a bénéficié, et appelle à des mesures immédiates, sans préciser lesquelles. La veille, TikTok avait dénoncé des allégations « erronées et trompeuses ».

La Commission européenne a déjà reçu une demande de l’autorité de régulation des médias pour une « enquête formelle sur le rôle » du réseau social. Dans le cadre du Règlement sur les services numériques (DDA), TikTok a « l’obligation d’évaluer et d’atténuer les risques systémiques liés aux processus électoraux », rappelle Bruxelles. Si la Commission « soupçonne une infraction, elle peut donc ouvrir une procédure pour vérifier le respect » des engagements pris par la plateforme.

Enfin, la Roumanie dit avoir constaté des « cyberattaques » visant à « influencer la régularité du processus électoral » en cours, constatant « un intérêt croissant de la part de la Russie (…) dans le contexte actuel de sécurité régionale ».

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Une « situation sans précédent » depuis 1989

Selon la législation, l’élection peut être annulée en cas de découverte de « fraudes susceptibles d’altérer les résultats ou l’ordre d’arrivée des candidats ».

“Il s’agit d’une situation sans précédent” depuis la chute du communisme et la transition démocratique en 1989, a commenté un ancien juge à la Cour, Augustin Zegrean, sur la chaîne roumaine Digi24. « Les choses risquent d’aller très mal », craint-il, alors que le calendrier électoral est très serré.

Les Roumains retournent en effet aux urnes ce dimanche pour élire le Parlement, avant le second tour de la présidentielle le 8 décembre, si tout se passe bien. Les résultats du 24 novembre ont provoqué une onde de choc dans ce pays d’Europe de l’Est de 19 millions d’habitants.

Voisine de l’Ukraine, membre de l’UE et de l’Otan, la Roumanie avait jusqu’ici résisté aux positions nationalistes, se distinguant notamment de la Hongrie et de la Slovaquie.

Elena Lasconi, celle qui pourrait avoir le plus à perdre au recomptage tant l’écart qui la sépare de M. Ciolacu est faible (quelque 2.700 bulletins), a dénoncé l’annonce de la Cour constitutionnelle (CCR). “Elle joue avec la sécurité nationale !”, s’insurge-t-elle dans un communiqué. « Ce que le CCR essaie aujourd’hui de faire est absolument terrible dans un pays démocratique. »

“L’extrémisme se combat dans les urnes, pas par des manœuvres en coulisses”, a ajouté le candidat de 52 ans, rappelant que la Cour s’était déjà immiscée dans le processus électoral. En octobre, elle avait exclu de la présidentielle une élue d’extrême droite, Diana Sosoaca, au motif que ses déclarations étaient contraires aux « valeurs démocratiques », une décision qui avait provoqué un tollé dans le pays.

 
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