Presque
le 28/11/2024 à 15h55
L’annonce par Michel Barnier d’une baisse des taxes sur l’électricité pour répondre à une demande formulée par Marine Le Pen illustre une dangereuse dérive politique. En accédant à une demande formulée par le RN, même si d’autres acteurs ont également poussé en ce sens, le Premier ministre brouille les frontières entre majorité et opposition et donne une victoire symbolique à un parti d’extrême droite dont les valeurs restent aux antipodes des valeurs républicaines. principes. Si cette mesure peut soulager les ménages, elle représente un coût de 3 milliards d’euros pour les finances publiques, et rien ne garantit que ce geste suffira à désamorcer la motion de censure que menace le RN. Par ailleurs, répondre aux pressions du RN, sous couvert de pragmatisme, revient à banaliser un parti qui exploite les crises pour se présenter comme une alternative crédible, tout en évitant le débat sur son programme profondément problématique.
Le véritable pragmatisme aurait consisté à construire un consensus avec les forces républicaines pour isoler les extrêmes, plutôt que de céder sous la menace. Ce type de concessions, loin d’apaiser les tensions, renforce la capacité du RN à influencer les décisions gouvernementales et affaiblit le front républicain. Gouverner ne consiste pas simplement à éviter la censure, il s’agit de défendre des principes.