« Chaque barrière douanière sera répliquée par une autre barrière douanière, au point que nous mettrons en danger des entreprises que nous avons en commun. En commun, oui. Ainsi, parmi les principaux exportateurs du Mexique vers les États-Unis figurent General Motors, Stellantis et Ford. [Motors Company]présent sur le territoire mexicain depuis 80 ans. Pourquoi leur imposer une taxe qui les mettrait en danger ?
Claudia Sheinbaum
Président du Mexique
Lundi 25 novembre, Donald Trump a réaffirmé sur son réseau Truth Social sa volonté d’augmenter les droits de douane sur les produits importés aux États-Unis, laissant entendre que ceux appliqués aux produits en provenance du Mexique et du Canada pourraient s’élever à 25 %. Le milliardaire a notamment invoqué les impératifs de la lutte contre la drogue et l’immigration clandestine pour justifier ces mesures. Mais le président mexicain ne semble pas disposé à céder aux menaces du républicain.
Dans une lettre ouverte adressée à Trump, et reprise par le journal L’Universel, Claudia Sheinbaum s’est montrée ferme mais réceptive au dialogue. Elle a notamment souligné les répercussions qu’aurait la hausse des tarifs douaniers sur l’emploi et l’inflation, ainsi que sur l’industrie automobile américaine basée au Mexique. « Cette mesure est inacceptable et entraînera sans aucun doute de l’inflation et des destructions d’emplois, tant aux États-Unis qu’au Mexique. » elle écrit.
Selon Le New York Times, les mesures annoncées par Trump constitueraient un « violation régulière » du traité de libre-échange T-MEC, qui unit le Canada, les États-Unis et le Mexique. Entré en vigueur en 2020, ce traité reprend des termes négociés lors du premier mandat républicain. Claudia Sheinbaum espère défendre ce texte, qualifié de « bénéfique pour renforcer l’économie nord-américaine ».
Les armes américaines tuent au Mexique
En arrière-plan, L’Universel souligne la possible reprise de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine. Trump a également annoncé une augmentation des taxes douanières de 10 % – en plus de celles déjà existantes – sur « tous les nombreux produits arrivant de Chine aux États-Unis ». Le titre rappelle que les États-Unis sont de loin les plus gros acheteurs de produits chinois, avec 450 milliards de dollars d’importations par an, contre 100 pour le Mexique et 66 pour le Canada.
Concernant la menace sur la sécurité des Américains, le président mexicain a rappelé que si le trafic de drogue à la frontière américano-mexicaine est une réalité, les armes qui équipent les cartels viennent majoritairement du côté américain. « Ce n’est pas nous qui produisons des armes et nous ne sommes pas des consommateurs de drogues synthétiques. Mais les décès causés par la délinquance pour répondre à la demande de drogue dans votre pays ont malheureusement lieu ici.»
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