Publié le lundi 11 mars 2024 à 10h26
Le pourcentage d’accidents unilatéraux est particulièrement élevé dans environ soixante-dix communes de Wallonie.
La victime ne peut pas rejeter la faute sur un autre usager de la route, puisqu’elle est la seule impliquée. Nous parlons ici d’un accident unilatéral. En Belgique, ce type de sinistre avec victimes représente près d’un accident sur cinq. « Un sur quatre en Wallonie », précise Benoît Godart, porte-parole de Vias. Début 2024, l’Institut a réalisé une étude pour mieux comprendre les caractéristiques et les circonstances dans lesquelles surviennent ces drames routiers.
Premier constat, ces accidents sont particulièrement meurtriers. « Bien qu’ils soient responsables de 17 % de l’ensemble des victimes de la route, ils sont à l’origine de 37 % des décès, soit plus d’un décès sur trois, tous usagers confondus. Et si l’on ne prend que les accidents unilatéraux impliquant un automobiliste, on arrive à un accident sur deux », souligne Benoît Godart. Les accidents de voiture unilatéraux sont en moyenne six fois plus graves que les accidents de voiture impliquant un autre véhicule ou un piéton.
Le pourcentage d’accidents unilatéraux est le plus élevé là où la densité du trafic est faible, notamment dans le sud de la Wallonie. Une soixante-dix communes, situées principalement dans les provinces de Namur et de Luxembourg, enregistrent un taux d’au moins 40 %. Stoumont est la commune belge dans laquelle le pourcentage de ces accidents est le plus élevé : 64%, suivi de Sainte-Ode, Anthisnes et Saint-Hubert. La plupart des communes flamandes en ont enregistré moins de 30 %. Bruxelles-Capitale compte moins de 15% d’accidents de voiture unilatéraux.
Ce phénomène n’est pas surprenant : les communes à forte densité de population se caractérisent par un grand nombre d’usagers, ce qui donne plus facilement lieu à des réclamations entre plusieurs parties. Le pourcentage d’accidents de voiture unilatéraux enregistrés au cours des dix dernières années en Belgique est de 9% en zone urbaine, 23% hors agglomération et 29% sur autoroute.
L’heure fatidique
Globalement, ce phénomène est surreprésenté la nuit. « Entre 1 heure du matin et 4 heures du matin, environ un accident sur deux est un accident unilatéral. Entre 7h et 19h, c’est moins d’un sur cinq. Le moment de la semaine où il y a le plus d’accidents unilatéraux est le mardi à 3 heures du matin : 62 % des accidents impliquent un seul véhicule ; Mercredi midi, en revanche, seuls 9 % des accidents concernaient un seul véhicule. », compare Benoît Godart.
Les conséquences dépendent du type d’utilisateur concerné. La part des cyclistes tués dans un accident unilatéral s’élève à 18 % de tous les cyclistes tués dans un accident de la route. Quant aux occupants des voitures, ils ne représentent « que » 22 % des victimes mais 53 % des décès.
« Les accidents impliquant un seul usager constituent un enjeu majeur de la politique de sécurité routière, notamment en raison de leur gravité. Souvent, un facteur humain est à l’origine de ces accidents», conclut le spécialiste de la sécurité routière, soulignant également que les infrastructures et les obstacles potentiels situés le long de la chaussée doivent également faire l’objet d’une inspection. une attention particulière car ils peuvent aggraver les conséquences.
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