Terminez en beauté, comme Roger Federer, en lisant Geoff Dyer

Publié le 29 juin 2024 à 17h49 / Modifié le 29 juin 2024 à 19h27

En 1972, Geoff Dyer, un adolescent, fait une randonnée avec ses camarades de classe dans le Gloucestershire. Au milieu de ce paysage sauvage du sud de l’Angleterre, la nouvelle tombe comme une météorite : à 26 ans, le footballeur nord-irlandais George Best annonce mettre un terme à sa carrière. Son alcoolisme en est la cause. A l’époque, Geoff Dyer ignore les ravages de l’alcool – il ne voit qu’un attaquant vedette abandonner prématurément sa passion, et ce petit cataclysme le laisse sans voix.

De nombreux cas similaires ont continué à se reproduire au cours de la vie de l’auteur. Effondrements, déclins, défaites, désintérêts, conclusions : il les a enregistrés, ou plutôt les a rassemblés, si la diversité des exemples qui viennent nourrir les pages du Derniers jours de Roger Federer. Et d’autres façons de terminer. Certains « renoncements » sont tirés de la vie de Geoff Dyer : sa fréquentation des concerts de jazz, sa condition physique. D’autres sont empruntés aux grands moments de l’histoire de l’art et du sport : la longévité infinie de Bob Dylan, la notion d’« éternel retour » chez Nietzsche, la disparition soudaine de Coltrane ou la retraite différée de Roger Federer, qui, bien qu’il donne son titre du livre et son favori de l’auteur, n’est qu’une métaphore parmi d’autres sur l’art de quitter le terrain – au risque d’y revenir.

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