les maires commencent à perdre patience et l’ARTM est prête à avancer 25 M$ pour le démarrer

Même si l’ARTM est prête à avancer 25 millions de dollars, le gouvernement Legault bloque le projet structurant de transport dans l’est de Montréal, déplore le maire de Repentigny, qui commence à perdre patience.

«On n’a plus le luxe d’attendre», déplore le maire de Repentigny, Nicolas Dufour, qui a rencontré à plusieurs reprises la ministre québécoise des Transports, Geneviève Guilbault, «pour lui faire prendre conscience de la nécessité d’avancer rapidement avec l’avant-projet». -analyse du projet.

L’Administration régionale métropolitaine de transport a remis le 24 mai un rapport au gouvernement du Québec qui confirme le tracé du futur réseau structurant de l’Est, un projet de tramway estimé à 18 milliards de dollars (voir image et encadré).

ARTM – Projet Structurant Est

« Le rapport est sur le bureau du ministre depuis cet été. Et depuis, nous n’avons jamais eu de son ni d’image de la part du gouvernement du Québec», indique le maire Dufour. « C’est d’autant plus énervant que la congestion routière coûte six milliards de dollars par année dans la grande région de Montréal. Si nous ne faisons rien, cela coûtera 10 milliards en 2030. Nous sommes trop pauvres pour ne pas investir dans les transports publics.»

Pour le moment, la ministre Guilbault répète aux maires que le projet est « à l’étude ».

25 millions de dollars pour commencer

Pour passer à l’étape suivante, une véritable étude préalable est obligatoire au Québec. Il permettra de confirmer le tracé exact, de valider les hypothèses d’aménagement, de préciser les coûts et les calendriers ainsi que de réaliser des études de circulation.

Les sommes requises pour cette étude sont de 25 millions de dollars, comme l’indique le Plan québécois des infrastructures (PQI). Selon nos informations, le gouvernement retarde sa décision en raison des contraintes budgétaires et des enjeux liés au PQI.

Pour sortir de l’impasse, l’ARTM a même proposé de financer le projet, avec remboursement futur par le gouvernement du Québec, ont confirmé plusieurs sources.

L’organisme n’a pas souhaité commenter l’information, mais rapporte que les conséquences des retards liés à l’étude préliminaire du projet coûteraient 465 millions de dollars sur 12 mois.

«Selon la décision attendue par le gouvernement du Québec, nous sommes prêts et enthousiastes à franchir la prochaine étape», affirme Simon Charbonneau, directeur des Affaires publiques et des communications.

Ensuite, l’ARTM soutient qu’une fois en opération, l’Agence Mobilité Infra Québec pourra « prendre en charge la réalisation du projet lorsque le gouvernement du Québec le jugera approprié ».

Circonscription Legault

Le 29 septembre 2023, le premier ministre du Québec, qui est également député de L’Assomption, a déclaré devant les élus et les gens d’affaires de la région son ferme engagement envers le projet structurant de transport. « C’est vrai que le service que nous offrons aux gens de Montréal n’est pas idéal. […] Je tiens à vous dire, aujourd’hui, que je vous garantis, c’est une condition non négociable, que le projet que nous espérons soumettre rapidement ira à Lanaudière», a déclaré François Legault.

À Repentigny, ce réseau structurant est « capital » pour l’économie de la région, mentionne le maire Dufour. Un parc d’affaires majeur avec des retombées estimées à 6 milliards de dollars pour Repentigny. « Ce serait une catastrophe de ne pas avancer », dit-il. Avec les projets de développement prévus à Pointe-aux-Trembles et à Montréal-Est, près de cent mille logements pourraient voir le jour.

“Ces gens vont avoir besoin des transports publics s’ils veulent pouvoir survivre, au lieu de 100 000 nouvelles voitures seules dans un secteur déjà encombré… Autrement, nous ne nous en sortirons jamais.”